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Le capitaine Alatriste avec Viggo Mortensen

Kid Manoir

Exposition Germaine Tillon

Film :

Le capitaine Alatriste de Augustin Diaz Yanes avec Viggo Mortensen et Eduardo Noriega

© Metropolitan FilmExport Galerie complète sur AlloCiné

Alatriste est espagnol, soldat en Flandres, mercenaire à Madrid en temps de paix. Il vit au XVIII, sous le règne de Philippe IV, roi faible, corrompu et perdant peu à peu l’empire espagnole. Entre les guerres de Flandres et les intrigues de cours, contre l’inquisition et pour la plus grande gloire de l’Espagne, Alatriste et son élève et protégé, Inigo tentent de survivre, de gagner un peu d’argent, de vivre et d’aimer. Rien de tout cela n’est simple.

Ce film est l’adaptation cinématographique des livre d’Arturo Perez Reverte et le plus gros budget du cinéma espagnol. J’attendais impatiemment sa sortie. Viggo Mortensen est excellent dans ce rôle, non seulement parce que c’est un bon acteur, mais aussi parce que son physique colle parfaitement.

Le film est très beau, bien filmé, de beaux paysages, une belle lumière, certaines scènes ressemblent à des tableaux. Ensuite, on peut se demander ce qu’en retireront les spectateurs qui n’ont pas lu les livres. Pourquoi avoir voulu faire les six ou sept tomes dans un seul film, qui devient interminable et qui ressemble parfois à une juxtaposition de scènes ? Bien sûr, on est content de voir la scène dans les caponnières, ces galeries sinistres et boueuses dans lesquelles les soldats se cachaient pour attaquer. On savoure la rencontre entre Inigo et Angelica (la « Milady » de l’histoire)… Mais j’aurai préféré une histoire en détail à une traversée épique et finalement trop rapide. La vie à Madrid et Séville n’est pas suffisamment montrée : les soldats qui se défient pour un rien, les poètes-écrivains mercenaires, les Grands d’Espagne d’une autre espèce que le peuple, l’obsession de la religion… tout cela aurait pu être montré dans un film qui aurait pris son temps, et pas seulement choppé au vol.

Viggo Mortensen et Eduardo Noriega
© Metropolitan FilmExport Galerie complète sur AlloCiné

Si j’ai aimé cette mise en image d’Alatriste, je suis sortie épuisée au bout de 2h30 suite à ce bombardement de scènes.

Théâtre :

Kid Manoir au théâtre Tallia, métro Corvisart

Kid Manoir est une comédie musicale pour enfants. L’histoire raconte les mésaventures de 3 candidats dans un jeu de téléréalité : ils doivent sortir « vivants » du manoir de la terreur. Mais en cours de jeu, on s’aperçoit que les faux fantômes sont vrais.

C’est un spectacle amusant qui présente une bonne parodie des jeux de téléréalité : une bimbo, un informaticien asocial (!), un beau gosse (il est mannequin, pompier et président de la société protectrice des ours blancs) et une gothique rebelle. La présentatrice est sadique et favorise ouvertement le candidat préféré. La Bimbo chante sur des airs de pop sucré : « Quand le chat n’est pas là, les souris vertes ». Des personnages de dessins animés ou de films d’enfant traversent la scène : Sylvestre se bat avec Dark Vador, Spiderman danse le hip hop en tirant des toiles.

C’est rigolo et entraînant… peut-être plus pour 6-8 ans que pour 10.

Exposition :

Germaine Tillon au musée de l’homme

Germaine Tillon était une sacrée dame : ethnologue, élève de Mauss, elle part en Algérie dans l’Aurès pour étudier les populations autochtones. Elle aurait préférée la Polynésie ou les Inuits, mais on ne l’a pas laissée partir. Elle y passera plusieurs années.

Puis la guerre éclate. Elle entre en résistance, elle est arrêtée, torturée, déportée à Ravensbrück. Là, elle applique ses techniques d’ethnologue pour comprendre le fonctionnement du camp. Elle écrit aussi une comédie musicale, féroce d’humour noir sur la situation des femmes dans le camp. A son retour, elle s’engagera contre les exactions perpétrées par le FLN et l’OAS en Algérie, elle servira, en vain, de médiatrice. Toujours en lutte contre l’oppression, elle travaillera aussi contre le goulag ou l’oppression des femmes dans le monde.

L’an dernier, Germaine Tillon avait 100 ans, sa comédie musicale a été montée à Paris, avec l’aide d’une école. Elle est morte le 19 avril 2008. Cette exposition, très classique dans sa conception, permet de découvrir une femme exceptionnelle, à l’humour féroce, ainsi que ses travaux d’ethnologue (en particulier : la collection d’objets ramenés de l’Aurès, avec ses carnets et commentaires).

L’exposition m’a plu, mais son côté « traditionnel » en terme de scénographie m’incite à la conseiller uniquement aux ethnologues ou aux personnes s’intéressant à Germaine Tillon.

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