Etant donné le succès rencontré dans les commentaires à ma Kro foot,j’ai décidé de retarder un petit peu ma prochaine Kro Butler pour vous faire une Kro : calendrier des rugbymen, feuilleté en ligne le même soir que le foot.
Oué, c’était une grande soirée.
D’ailleurs, rdd, prochain match du PSG, tu m’invites, on se commande des sushis (si c’est Montluçon contre Bar-le-duc, je viens aussi).
Sauf si vous vivez sous l’eau, vous avez du remarquer que depuis quelques années sort le calendrier des rugbymen, 12 pages de muscles huilés en positions lascives.
D’année en année, les images sont devenues de plus en plus suggestives. Les appels du pied à l’imagerie gay étaient diffus au début… ça fait quelques éditions qu’on n’a plus le moindre doute, grâce à des positions couchées, fesses redressées, par exemple. L’an dernier, on était monté d’un cran avec des scènes de groupe, sous la douche, avec de la mousse…
Tous les ans, ce calendrier me plonge dans la même perplexité. Malgré les signaux complètement clairs lancé par le calendrier, jamais un instant un doute plane sur l’orientation sexuelle des rugbymen, comme s’ils étaient tellement « virils » qu’ils étaient immédiatement innocentés de toutes tentations homos.
Ça me rappelle un livre qui parlait des marins américains dans les années 50 qui se faisaient photographier pour des magazines homos. Tous ces jeunes hommes revendiquaient bien sûr leur hétérosexualité et semblaient amusés d’exciter les pédés (contre rémunération, cela s’entend). La démarche me semble très proche des Dieux du stade.
Ce qui me surprend aussi beaucoup, c’est que je ne trouve pas dans la presse en ligne (y compris la presse gay) d’interviews de ces rugbymen où on leur demande ce qu’ils pensent de ces messages que le calendrier envoie. Parce qu’on a beau dire haut et fort que le Calendrier plait beaucoup à la clientèle féminine, faut pas déconner, je suis convaincue que les ventes sont bien partagées.
Sans cette marque d’excitation, on peut visiblement aller à peu près aussi loin qu’on veut, par exemple, montrer un homme enchaîné en couverture et tout le monde se met à penser que les femmes vont trouver ces images excitantes…
Difficile à dire. En fait, je ne suis pas très bien placée pour répondre… J Disons que je constate surtout que quand on veut faire un calendrier érotique pour femme, on récupère des représentations faites d’abord pour les hommes. N’y a-t-il finalement qu’une seule représentation d’un érotisme pour femme dans les circuits de distribution généraux ?
Ou est-ce qu’il n’y a une seule représentation de l’érotisme qui fonctionne sur les individus, hommes comme femmes ? (franchement, j’ai des doutes).
D’un côté, nous avons Christophe Dominici. Il est célèbre, il pose tout seul sur sa photo. C’est probablement la photo la plus érotique de mon point de vue, la plus sensuelle, on va dire, la moins « gay » aussi.
Et puis, il y a aussi les photos de « groupes », genre celle-ci.
Ça ressemble typiquement à une scène de bizuthage : un homme nu et plutôt jeune seul face à un groupe d’hommes nus mais de dos aussi qui semblent l’examiner. Remarque similaire pour la photo où on voit deux jeunes hommes en train de lutter avec un troisième, dans une pose très stylisée, qui les filme.
Il m’a semblé que quand on était un petit jeune au XV de France, on se retrouve dans des mises en scène qui donnent à penser qu’ils ont moins de choix que M. Dominici sur leur façon d’apparaître dans le calendrier.
En 2008, il est partiellement rasé, (retournez voir plus haut, si vous ne me croyez pas) pas complètement, disons il se présente à poils court, mais poilu quand même… Pas de doute, quand on est célèbre, on a droit à des largesses, comme le poil.
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