Suite à une discussion sur les JdR de SF (et sur Empire Galactique en particulier), j’ai commencé à mettre en forme un nouvel élément de ma série de réflexions sur l’histoire du JdR.
« De mon temps » (quand j’ai découvert le JdR et commencé à le pratiquer, dans la première moitié des années ’80), un JdR c’était avant tout (et parfois uniquement) un système de règles permettant de jouer dans un thème particulier (med-fan’, space op’, post-cata, etc…). Et, quand on n’utilisait pas notre monde contemporain ou passé, on développait nos propres univers, de façon plus ou moins poussée, autour de ce qui nous était fourni.
Ensuite (je dirais, dans la deuxième moitié des années ’80) a eu lieu un virage vers les JdR à univers détaillés (ou plutôt vers les univers de JdR détaillés, ce qui n’est pas tout à fait la même chose), avec comme exemple emblématique Forgotten Realms et sa boîte bien remplie pour la première édition d’AD&D. Et les joueurs se sont habitués à ce qu’on leur fournisse non seulement des règles, mais le contexte pour les utiliser (à tel point qu’un JdR sans contexte semble désormais incomplet à bien des gens ; même GURPS s’est senti obligé d’y passer avec sa quatrième édition et le concept plutôt bateau d’Infinite Worlds).
Cette évolution a dans un premier temps semblé être une bonne chose aux joueurs qui, vieillissant, entraient dans la vie active et n’avaient plus autant de temps pour développer leurs univers que lorsqu’ils étaient étudiants. Dans un deuxième temps, on se rend souvent compte que finalement, ça prend autant de temps de s’approprier correctement un univers fouillé développé par quelqu’un d’autre que d’en créer un soi-même, alors on en revient au premier comportement (souvent facilité par la cannibalisation d’éléments d’univers fouillés), ce qui s’accompagne parfois d’un retour aux vieux systèmes de règles, comme dans le mouvement Old School de ces dernières années.
Pour ma part, j’ai les deux comportements : d’une part, en space opera, je continue à exploiter l’Official Traveller Universe, qu’au bout de plus de vingt ans d’utilisation parfois intensive, je connais plutôt BIEN ; d’autre part, en med-fan’, j’en suis revenu à des choses simples : la ville de Laelith, que là aussi, les années aidant, je connais pas trop mal, mais au sein d’un univers de mon invention.
Ping : Je vous parle d’un temps que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître « imaginos