La SNCF devait faire grève mardi (demain).
Bon, jusque là, j’ai rien à y redire : faire la grève, c’est un droit. Je l’ai faite moi-même à plusieurs reprises, la dernière fois au début de l’année.
Par contre, quand je lis que la grève est repoussée à vendredi soir, je trouve ça lamentable.
Alors j’imagine qu’ils ont de bonnes raisons (ou disons peut-être simplement, de bons prétextes) de repousser leur grève. Mais en la foutant un vendredi soir, qui vont ils pénaliser ?
Les petits jeunes désargentés qui sont étudiants à la grande ville la semaine et rentrent chez papa-maman le vendredi soir, justement.
Bref, la grève va emmerder le bas peuple. Sans conséquences sur l’économie du pays (pasque des gens qui prennent le train le vendredi soir pour aller bosser, y en a pas lourd). Donc sans réelle pression collée au gouvernement, à la direction ou à qui que ce soit, puisqu’il n’y a pas réellement de gros sous en jeu. Juste emmerder le bas peuple.
Pour avoir en mon temps fait partie de ces petits jeunes désargentés qui fuyaient une mégapole polluée le vendredi soir (voire le samedi matin, quand on était bizuths on avait cours le samedi…) pour retrouver leur campagne natale, leur famille, leurs amis, leur copine, le temps d’un trop bref ouéquande, je sais à quel point les galères et retards qui accompagnent les grèves de la SNCF sont durs à supporter. Et je trouve donc ce choix d’une grève le vendredi soir particulièrement petit et mesquin.
Faudra pas s’étonner si les victimes de vendredi prochain se dépêchent d’acquérir une voiture et cessent dès que possible de faire appel à la SNCF.
Tel qui est pris en otage aujourd’hui, demain boycottera, comme dit à peu près le proverbe.
J’avais déjà l’impression que les dirigeants faisaient tout pour que les usagers soient obligés de prendre la bagnole (horaires inadaptés aux besoins, suppressions de lignes, voire carrément arrachage de rails pour ne pas être tentés de remettre lesdites lignes en service). Mais si en plus les cheminots eux-mêmes s’y mettent…