Rangeant tout à l’heure des papiers, je suis retombé sur deux lettres que j’avais gardées pour vous en parler. La première date de quelques jours après mon abonnement au gaz, à l’époque de mon déménagement au printemps dernier (et de deux jours après le déménagement lui-même), et la seconde est une relance envoyée deux mois plus tard. Elles émanaient toutes les deux d’un fournisseur de gaz, probablement celui choisi par les anciens locataires.
Dans la première, signée « Votre Conseiller Clientèle Distributeur » (les majuscules superfétatoires sont d’origine), on me proposait, comme l’installation était restée hors service pendant plus de six mois, « de faire réaliser, gratuitement, un diagnostic de votre installation intérieure de gaz » par leur société prestataire. Prestataire dont on m’annonçait qu’il me contacterait à mon (ancien) numéro pour convenir d’un rendez-vous (pas de bol, à la date où le courrier était rédigé, ledit numéro n’était plus en service depuis quelques jours déjà), et si mes coordonnées avaient changé (ça arrive, effectivement, lors d’un déménagement…), on me conviait à les appeler moi-même sur un numéro bien évidemment surtaxé.
Mon attention était attirée « sur le fait que ce diagnostic n’a d’autre but que de vous permettre d’utiliser votre installation en toute sécurité, tant pour vous que pour votre voisinage » (maiiis bien sûr… t’as aucune arrière-pensée commerciale derrière tout ça, mon bonhomme, j’en suis bien évidemment profondément convaincu…), et « qu’à défaut d’avoir fait réaliser ce diagnostic, je vous notifierai par courrier « Recommandé avec Accusé de Réception » que cette installation est placée sous votre responsabilité et que celle-ci peut être retenue si un accident survenait » (ah bon ? pasque sinon, en cas de problème sur mon installation intérieure, c’est le fournisseur qui est responsable ?).
Au passage, pour contacter cet attentionné conseiller clientèle, je n’avais le choix qu’entre le courrier papier et le fax : ni téléphone, ni @dresse, ne figuraient où que ce soit sur le courrier (même chose pour le suivant, d’ailleurs).
Bien entendu, j’ai fait le mort. There’s no such thing as a free lunch, comme disent les amerloques, et si j’avais passé un contrat avec un autre distributeur, c’était pas pour fricoter ensuite avec son concurrent direct.
Deux mois plus tard donc, je recevais une lettre de relance, plus courte (et faisant référence au premier courrier en se trompant d’un jour sur sa date… pas très sérieux tout ça), pour m’inciter à prendre le fameux rendez-vous pour un diagnostic gratuit. Il n’était plus question de recommandé avec accusé réception pour me signifier mes responsabilités, et d’ailleurs, je n’ai jamais reçu d’autre courrier.
Tout ceci constituait pour moi une démarche commerciale agressive, basée sur un mélange de gratuité et d’esbrouffe, pour amener la victime à souscrire je ne sais quel service ou autre ensuite.
Malheureusement pour eux, ça n’a pas marché…