La toute récente arrivée sur le marché d’une V.F. de Traveller m’a amené à repenser à l’ « opposition » qui existe parmi les amateurs du jeu, entre ceux (moins nombreux, ou en tous cas moins visibles) qui considèrent que l’OTU (Official Traveller Universe) est un carcan, un appauvrissement du jeu, et préfèrent la liberté d’utiliser les règles sans univers prédéfini, que ce soit pour adapter un contexte existant ou plutôt pour créer le leur, et ceux qui ne jurent que par l’OTU et sa richesse.
Personnellement, je me situe dans la seconde catégorie : ce qui fait toute la richesse de Traveller à mes yeux, toute sa qualité, toute la différence avec ses concurrents, c’est justement l’OTU, suffisamment détaillé pour être vraiment riche (et cohérent), suffisamment « superficiel » (un terme plus approprié m’échappe pour l’instant ; disons qu’il n’est en fait que brossé dans ses grandes lignes) pour laisser une grande liberté de création au MJ.
Et si je peux comprendre qu’on veuille créer de toutes pièces son propre univers de jeu (je ne me suis pas privé de le faire en mon temps), ce n’est pas avec les règles de Traveller que je le referais si besoin était, mais avec celles, plus maniables et plus riches, de GURPS (ou avec mon propre JdR maison ancestral, évidemment).
Du reste, ceux qui prétendent pouvoir employer Traveller pour créer leur propre contexte de SF spatiale tel qu’ils le veulent, en toute liberté, se trompent : en adoptant le système de Traveller, ils adoptent également implicitement un certain nombre de postulats qui vont conditionner le contexte, le plus marquant étant le principe de l’espace-saut (jumpspace) et de ses sauts qui durent une semaine hors de tout. Et ça, c’est tellement étranger à ma propre façon de concevoir les choses que je le ressentirais comme une contrainte dans tout contexte autre que l’OTU (où, étrangement, je n’ai aucune peine à l’admettre).
(au passage, il est assez amusant de constater qu’en med-fan’ par contre, j’appartiens plutôt au camp de ceux qui préfèrent créer leur propre contexte plutôt que d’employer un contexte tout prêt (quitte cependant à en cannibaliser des parties). Peut-être est-ce pasqu’aucun des contextes med-fan’ « commerciaux » que je connais (et dont certains me paraissent pourtant intéressants) n’a la même souplesse que l’OTU ?)