Depuis maintenant quelques dizaines d’années, le politiquement correct a transformé en profondeur la façon dont nous parlons de certaines catégories d’individus ; et, le langage influençant la pensée, a également transformé la façon dont nous les percevons.
Ainsi, on ne parle plus d’aveugles, mais de non-voyants ; de sourds, mais de mal-entendants ; de clochards, mais de sans-domicile-fixe (et pire encore, de SDF : en remplaçant un mot bien descriptif par un sigle, on n’en fait plus des personnes, mais de simples statistiques). Et avec l’évolution des populations, on ne parlera sans doute bientôt plus de gros ni d’obèses…
Nous avons au bourg un clochard.
Oui, j’ai bien écrit clochard, pas SDF. De mon temps, ces gens là s’appelaient des clochards, et puis merde, appelons un chat un chat.
Mais je présume que je suis l’un des rares à le désigner par ce mot. Ainsi, il a récemment été le sujet d’une conversation que j’ai entendue, conversation dans laquelle la personne qui en parlait l’appelait « notre SDF »… alors qu’elle sait fort bien (puisqu’elle l’a même expliqué dans la conversation) qu’il a un domicile fixe… même si ce n’est qu’un simple abri.
Alors, qualifier cet homme de SDF, n’est ce pas un contresens ?