On a un peu rapidement tendance (surtout à l’ère d’internet et de la mondialisation) à considérer la « culture occidentale » comme unifiée. C’est en particulier le cas en JdR, où nous sommes inondés par la production américaine (en dépit d’une production locale bien vivace, à défaut d’être commercialement viable).
Mais c’est une grossière erreur, ainsi que le montrent en particulier le passage de l’interview de Didier Guiserix publiée il y a un an, dans lequel il pointe le fait que jouer dans des univers développés (comme Alarian, à propos duquel le sujet est venu sur le tapis) était (au moins à l’époque) une particularité de chez nous, ou cet extrait du bouquin dont je viens de commencer la lecture :
Comparing the Warhammer Fantasy Role-Playing Game (Fantasy Flight Games 2010) to Dungeons & Dragons illustrates the different approaches to gaming between cultures. Dungeons & Dragons is suffused with hope and power, with gold around every corner. Official campaign worlds for Dungeons & Dragons were slow to come about, instead encouraging game masters to create their own world – in keeping with American individualism. European-inspired Warhammer, on the other hand, is a world full of rich and ancient history, with a mixture of frail nobility and aging decadence against the backdrop of war. Warhammer captures many of the aspects of The Lord of the Rings that Dungeons & Dragons did not, embracing the heritage of European countries while American fantasy games emphasized pulp-style action.
Michael J. Tresca, The Evolution of Fantasy Role-Playing Games
Ça contribue en partie à expliquer pourquoi il y a dans Warhammer, qui ne donne pourtant pas l’impression d’avoir un contexte particulièrement novateur, un je ne sais quoi qui est absent de la quasi-totalité des JdR med-fan’ américains.
Sur l’approche de Warhammer comparée à celle de D&D, franchement je recommande notre trad de la réponse de James Wallis à un joueur qui raconte les avanies arrivées à son perso. Pour lui, « …D&D est un jeu de quêtes pour la gloire et la richesse, Warhammer prétend être la même chose, mais son sujet est en fait le combat quotidien des PJ pour survivre dans un univers qui les déteste. Si vous ne finissez pas chaque aventure dans un état plus mauvais que celui où vous avez commencé, votre MJ fait les choses à moitié. Si vous vous retrouvez dans une aventure de Warhammer sans être dans la merde jusqu’au cou, alors vous devriez baisser la tête parce qu’une autre vague devrait déjà être arrivée. »
Voilà ton « je ne sais quoi » ;-)