La dernière trouvaille du gouvernement français pour lutter contre la recrudescence des tués sur la route est de supprimer les panneaux indiquant la présence d’un radar fixe.
Résultat : d’une part, des conducteurs (à peu près) prudents vont se faire prendre quelques kilomètres au dessus de la limite autorisée dans des zones non accidentogènes, pasqu’ils n’auront pas fait attention à leur tachymètre pendant trente secondes (car tout le monde n’a pas la chance d’avoir une bagnole récente avec option régulateur de vitesse) ; d’autre part, des accidents auront lieu, dus à des conducteurs qui rouleront en scrutant les bas-côtés, à la recherche des fameux radars, de plus en plus discrets même quand ils sont signalés, au lieu de faire attention à la route, d’autre part. Sans parler des risques occasionnés par les chauffeurs qui, repérant soudainement un radar qu’ils n’avaient pas vu, écraseront la pédale de frein au risque de se foutre dans le décor ou de se faire emboutir.
Par contre, pour ce qui est de l’interdiction complète du téléphone au volant, ou d’une vraie politique de lutte contre l’alcoolémie au volant (de toute ma carrière, je n’ai dû souffler qu’une seule fois dans le ballon lors d’un contrôle routier), ça n’a pas l’air d’être au programme.
De là à dire qu’on cherche juste à faire du fric avec des amendes faciles sans se soucier, ni de l’impact que ça aura sur la conduite des gens, ni de lutter contre les causes d’accidents de la route, il n’y a qu’un pas que je n’hésite pas à franchir… en respectant la vitesse limite autorisée.
Et à côté de ça, on a rendu plus facile la récupération des points perdus par les chauffards… Toute bonne politique de sécurité routière passe pourtant inévitablement par la pédagogie, et là, entre la non-signalisation du radar (qui fait peur au conducteur) et la récupération scandaleusement facile des points perdus (perte qui n’est donc plus dissuasive), on est bien éloigné de toute volonté de prévention routière.