Compte-rendu d’une partie de Traveller.
Ayant quitté la base du SIEI de Flammarion (Marches Directes / Mondes des Épées 0930), Alain Quiet et Camille Gallimar, à bord du Perché au Sec, voyagent sans but le long de la Route des Marches, s’enfonçant dans le District 268. Nous les retrouvons le 350-1105 à la base du SIEI sur Tarkine (Marches Directes / District 268 1434), monde indépendant sous influence impériale, à la technologie correspondant grossièrement à celle de nos années ’70, classé zone orange en raison de soulèvements répétés contre le gouvernement et autres actions terroristes, organisés par l’Alliance pour l’Indépendance de Tarkine, un mouvement politique d’opposition.
Situé sur la berge de la Bronda, fleuve qui traverse la capitale Delis (22.000 habitants) située à quelques kilomètres, le spatioport héberge un bataillon des troupes stellaires, chargé de la protection des intérêts impériaux sur la planète, et ressemble plus à un camp militaire fortifié qu’à un spatioport normal.
Le pactole gagné en accompagnant Kafla Thingvellir sur 567-908 ayant été sérieusement écorné (Alain a déjà dépensé 4.000 Cr, et Camille 6.000 Cr), les aventuriers acceptent la proposition que leur fait Ogam Jentarzik, l’administrateur responsable de la base du SIEI, de convoyer un camion de matériel vers la ferme de Catena, récemment établie à quatre ou cinq jours de route. Jentarzik leur ayant assuré que malgré l’APIT, ils ne risquaient pratiquement rien une fois éloignés de la capitale, du fait de la très faible densité de population et de la non-politisation de la plupart des habitants des fermes isolées, nos amis acceptent.
Le camion est un Hugheston FH-4800, avec une cabine comportant une kitchenette, un cabinet de toilette et deux couchettes superposées. Sa remorque n’étant pas complètement remplie, Jentarzik glisse discrètement aux aventuriers qu’ils pourraient se faire un peu d’argent supplémentaire avec des marchandises de leur choix, mais ils ne suivent pas son idée. Méfiant, Camille épluche le manifeste de la cargaison.
Quittant le spatioport au volant du camion, Alain s’engage sur la magnifique autoroute, large mais presque pas fréquentée, qui longe la rive droite du fleuve. Il s’arrête pour que Camille puisse monter dans la remorque afin d’en examiner le contenu pendant le trajet (ce qui n’est pas très aisé, faute de place et en raison du poids de certaines caisses et conteneurs), mais repart aussitôt. Il fait beau, c’est le printemps, et les paysages sont superbes.
Au bout de 200 km, l’autoroute se termine au niveau de la petite ville de Giom, et le chauffeur, suivant les indications de son GPS, quitte le bitume pour une piste herbeuse, à peu près plane, mais pas très large, qui s’engage à travers champs cultivés et prairies : la voie est manifestement plus faite pour des véhicules tout-terrain ou des engins agricoles que pour de gros semi-remorques… et la vitesse s’en ressent, puisqu’il devient rare de passer la troisième.
Camille finit par décider que la cargaison ne semble rien contenir d’anormal (tout au moins, rien qu’il soit en mesure de détecter…), et rejoint son camarade dans la cabine à la faveur d’une pause. La circulation, d’extrêmement ténue sur l’autoroute, est devenue inexistante, et les aventuriers sont seuls au milieu d’une mer d’herbe parsemée d’arbres isolés ou en bosquets, avec parfois au loin une ferme perdue au milieu de ses champs.
En fin d’après-midi, leur isolement est rompu par la traversée d’un hameau de quelques fermes, dans lequel ils s’arrêtent et se voient offrir le café par une femme manifestement ravie de rencontrer des voyageurs et de bavarder avec eux. Ils repartent, mais leur traversée d’un bois est brutalement stoppée par un fossé probablement créé par le ravinement. Après avoir tenté d’en élargir les bords à la pelle, Camille décide de le combler partiellement avec de grosses branches, et le camion peut poursuivre sa route, arrivant à la nuit dans une nouvelle ferme isolée, celle des Nijarsky, qui les accueillent à bras ouverts, leur offrant un repas très arrosé suivi d’une fête en leur honneur. Le camion et son conducteur fascinent les enfants présents, et lorsque les aventuriers repartent le lendemain matin, un petit garçon offre à Alain un dessin censé représenter son véhicule.
Nos amis arrivent dans les contreforts d’une chaîne de montagnes orientée NNE-SSO, constituant l’épine dorsale d’une péninsule qu’ils commencent par longer vers le sud. Ils arrivent sur le littoral. L’itinéraire suivi emprunte sur une quinzaine de kilomètres une corniche rocheuse étroite sur laquelle le camion a tout juste la place de passer. Puis la piste tourne à gauche et s’engage dans les montagnes, mais les aventuriers décident de pousser tout d’abord jusqu’à une habitation située en bord de mer, moins d’un kilomètre plus loin, pour y déposer du courrier confié par les Nijarsky à destination de leurs « voisins », les Lecat. Ces derniers les accueillent aussi chaleureusement que leurs hôtes de la veille, et les invitent à déjeuner. Le repas est pris dehors, sur une terrasse donnant sur la mer, avec vue sur les parcs à coquillages. Lorsque les voyageurs orientent la conversation sur le terrain politique, les Lecat (comme l’avaient fait les Nijarsky avant eux) se montrent à la fois farouchement attachés à la tranquillité que leur assure l’isolement de leur exploitation, et très critiques envers les buts et les actions de l’APIT, qui ne peuvent qu’appauvrir Tarkine en décourageant le tourisme et en empêchant les exportations agricoles de se développer ; or ce sont là les deux secteurs économiques dont vit la planète…
Les aventuriers prennent congé et se lancent à l’assaut de la montagne. Très vite, la piste serpente en lacets étroits, et Alain doit manœuvrer à chaque courbe, jusqu’à ce que le camion arrive à un virage trop serré pour permettre à son véhicule de passer, même en roulant au ras du ravin. Nos amis pensent qu’en enlevant un rocher dont ils estiment la masse à une quinzaine de tonnes, leur engin pourrait passer, mais ils ne sont pas équipés pour ce faire, et ont l’air bien ridicules avec leurs barres à mine. Alain ayant fait une nouvelle tentative au volant, la remorque se retrouve avec sa roue arrière gauche dans le vide. Après l’avoir calée aussi bien que possible, les deux hommes la détellent, et Alain tente de pousser le rocher gênant avec le tracteur. Le pare-chocs et la calandre souffrent de ses essais répétés, mais le bloc de pierre finit par basculer dans le vide, le véhicule s’arrêtant fort heureusement à temps pour ne pas le suivre. La remorque est à nouveau attelée, et l’ensemble routier poursuit sa route.
Les sommets étant encore blancs, les voyageurs craignent de se retrouver bloqués par la neige, mais ils n’en trouvent que quelques plaques éparses dans les derniers mètres d’ascension, et franchissent le col sans plus de difficulté. Dans la descente, Alain se fait surprendre par le poids de la remorque et perd le contrôle du camion, qui dévale la piste pour finir sa course dans un rocher. Les airbags se déclenchent sous la violence de l’impact, ce qui n’empêche pas les deux passagers de perdre connaissance. Camille reprend conscience le premier, se traîne jusqu’à la trousse de secours et s’administre les premiers soins, avant de s’occuper de son compagnon, plus gravement atteint. Heureusement, ni l’un ni l’autre ne souffrent de blessures graves, bien qu’ils soient fortement contusionnés. Pendant qu’Alain récupère un peu, allongé à l’arrière, son camarade va constater les dégâts subis par le véhicule. Il ne sera sans doute plus possible de dételer la remorque, et le circuit de freinage présente une fuite, mais il n’y a pas de pépin mécanique majeur, principalement en raison du fait que l’essentiel du moteur se trouve sous la longue cabine et n’a donc pas subi le choc de plein fouet. Par contre, il n’y a plus de phares… Camille s’attelle à la réparation de la fuite, et les deux hommes passent la nuit sur place.
Le lendemain, la descente reprend prudemment. Alors que les voyageurs ont enfin quitté les montagnes et se trouvent dans une zone de prairies vallonnées, le GPS du camion leur intime de prendre à gauche… à un endroit où suivre cette instruction reviendrait apparemment à quitter la piste. Après moult hésitations, ils décident de ne pas tenir compte de ce que leur indique le GPS, qui se met alors à leur ordonner avec insistance : « Faites demi-tour. Faites demi-tour. Faites demi-tour. », ce qui les contraint à couper le son de l’appareil pour avoir la paix.
Quelques kilomètres plus loin, la piste que le véhicule suit et celle représentée sur la carte du GPS ne correspondent absolument plus. Visiblement, les données fournies par l’appareil sont erronées, car en suivant la piste qu’ils voient, nos amis finissent par aboutir à leur destination, où ils sont chaleureusement accueillis. Leur arrivée est une nouvelle fois prétexte à un dîner bien arrosé, pris en plein air pour profiter de la douceur du printemps, et pendant lequel les voyageurs remarquent plusieurs étoiles filantes : un de leurs hôtes leur explique qu’un essaim de météores (issus de la fragmentation d’une comète) traverse actuellement l’orbite de Tarkine, ce qui explique la fréquence actuelle de ces observations. Après avoir décliné la proposition de continuer la soirée en dansant, car ils ne sont pas encore remis de leur accident de la veille, les voyageurs vont se coucher.
Le camion n’est déchargé que le lendemain, et après un nouveau repas pris sur place, les aventuriers repartent, emportant du courrier à destination d’outre-planète. Le temps a viré au couvert légèrement pluvieux, et ils appréhendent encore une fois le passage du col, mais si les précipitations en altitude sont effectivement neigeuses, elles restent faibles, et la couche de neige sur le passage du camion ne dépasse guère un petit centimètre d’épaisseur, ce qui ne pose pas de problème particulier.
Alors qu’ils approchent du pied de la montagne, de l’autre côté, Camille regardant la mer remarque qu’une vague immense va déferler sur la côte. Il tente de joindre la ferme des Lecat avec la radio du véhicule, pour leur enjoindre d’évacuer immédiatement vers les hauteurs ; mais son interlocutrice croit tout d’abord à une plaisanterie. Devant son insistance, elle finit par le prendre au sérieux, mais quoi qu’il en soit, il est sans doute trop tard, et les aventuriers, qui ont également contacté Ogam Jentarzik par communicateur pour lui demander d’organiser rapidement des secours pour les habitats côtiers, assistent au spectacle impressionnant du tsunami qui pénètre violemment dans les terres jusqu’à une altitude d’une dizaine de mètres, puis se retire après avoir ravagé le littoral. Nos amis attribuent la catastrophe à un météore qui serait tombé en mer au lieu de se consumer dans l’atmosphère.
Lorsqu’ils reprennent leur descente, c’est un paysage de désolation qu’ils découvrent. Le sol est couvert de boue et de déchets divers, tant déposés par la mer qu’arrachés lors du reflux. De la ferme des Lecat ne restent que des ruines, dans lesquelles ils découvrent le corps d’un enfant, puis celui d’une femme. Ils leur donnent une sépulture, puis reprennent leur route.
Les voyageurs appréhendent la portion de route en corniche, cette dernière ayant probablement été fragilisée par le tsunami (sans parler de la pluie, boueuse, parfois violente, qui s’est mise à tomber). Le passage s’avère effectivement délicat, avec en un point un affaissement sensible sous le poids du camion, mais Alain au volant s’en sort avec brio, et le voyage peut continuer. N’ayant plus d’éclairage, il fait halte pour la nuit à une quinzaine de kilomètres de la ferme des Nijarsky. C’est alors que, dans la pénombre du crépuscule, les aventuriers remarquent l’éclat très lumineux d’une boule de feu s’élevant au loin dans le ciel, dans la direction du spatioport et de la capitale, entourée d’un abondant nuage de fumée qui prend rapidement la forme d’un champignon : ils en déduisent qu’une explosion atomique vient de se produire là-bas. La radio du camion ne capte pas grand-chose, et les appels par communicateur vers la base du SIEI aboutissent au répondeur automatique : nos amis craignent que le spatioport ait été rayé de la carte.
Ils parviennent à contacter les Nijarsky par radio, et ceux-ci envoient un tracteur pour leur servir d’éclaireur et leur permettre d’arriver à leur ferme pour y passer la nuit. Personne n’a vu l’explosion à laquelle ont assisté les voyageurs, mais les spéculations vont bon train une fois la nouvelle annoncée sur le canal général de la radio, car Delis reste injoignable : certains pensent qu’il s’agit d’un accident dans le camp des troupes stellaires, d’autres évoquent un attentat terroriste organisé par l’APIT. Et les retombées radioactives inquiètent, d’autant qu’il pleut toujours.
Le lendemain matin, les aventuriers prennent congé des Nijarsky. Lorsqu’ils arrivent à la ferme suivante, un homme surgit brusquement d’une des maisons et les hèle, leur expliquant que ses enfants sont malades et leur demandant s’ils ont des connaissances médicales. Nos amis descendent du camion avec leurs trousses de secours, mais une embuscade les attend à l’intérieur du bâtiment : deux individus chevelus et barbus, en treillis et armés de fusils d’assaut, surgissent dans leur dos, et avec l’aide du prétendu papa, les fouillent grossièrement (sans déceler le pistolet qu’Alain a glissé dans son dos sous son blouson), leur attachent les poignets dans le dos avec du chatterton, et les enferment dans une chambre obscure, après leur avoir déclaré qu’ils n’en ont qu’après leur camion. Une fois seuls, les prisonniers allument la lumière et s’affairent à se détacher, au moyen d’une paire de petits ciseaux trouvée dans une table de nuit. À travers la porte, ils perçoivent plusieurs voix masculines (au moins une demi-douzaine) et du remue-ménage.
Les mains libres, Alain se précipite vers la fenêtre et en ouvre les volets, puis sort et se rend discrètement à l’angle du bâtiment. Il voit plusieurs hommes armés en treillis qui s’affairent autour du camion, tandis que Camille, sorti lui aussi, voit passer une jeep entre les bâtiments de la ferme. Visiblement, les deux amis ont affaire à trop forte partie pour eux, et décident de laisser partir le camion, bien qu’il contienne encore leurs affaires personnelles. La jeep et le camion s’engagent sur la piste en direction de Giom. Une fois qu’ils ne sont plus en vue, les aventuriers jettent un coup d’œil par les fenêtres de la façade, et découvrent le prétendu papa qui leur tourne le dos, occupé qu’il est à examiner les objets qui leur ont été confisqués lors de la fouille. Alain rentre discrètement et l’assomme violemment avec la crosse de son pistolet. Camille et lui récupèrent leurs biens, puis explorent la maison : ils découvrent les occupants (dont la femme qui leur avait offert le café quelques jours auparavant) ligotés dans la salle de bains, et les libèrent. Ils fouillent ensuite l’ensemble du hameau et en libèrent les autres habitants, trouvant au passage une jeep visiblement laissée là par le commando.
Les villageois expliquent qu’ils ont été pris par surprise au petit matin, les uns encore au lit, les autres vaquant à diverses tâches au dehors, par un groupe d’hommes inconnus, en treillis et armés de fusils d’assaut. Les uniformes n’étant pas ceux des (peu nombreuses) troupes de Tarkine, les soupçons se portent sur l’APIT. De ce que nos amis peuvent déduire de l’interrogatoire du prisonnier, nommé Eneri Belishu (et auquel Alain a promis de l’emmener avec eux pour lui permettre d’échapper à la vengeance des habitants du hameau, dont certains semblent bien décidés à exercer sur lui des violences physiques, comme le montre une femme arrivant avec une pince de Burdizzo ; mais il ne tiendra pas parole…), il s’agissait bien d’un commando de l’APIT, qui savait que leur camion allait passer par ici (sans doute parce que la nouvelle avait circulé lors de conversations radiophoniques) ; leur intention était de s’en emparer afin de pouvoir pénétrer dans l’enceinte du spatioport, avec une pleine remorque d’hommes en armes et d’explosifs. Lui-même devait rester une ou deux heures ici pour s’assurer que personne ne parte à la poursuite du véhicule volé. Camille l’interroge sur l’explosion de la veille, et Belishu confirme que l’APIT a bien fait exploser une arme nucléaire au spatioport ; quant aux dispositions prises pour protéger les terroristes des radiations lors de leur attaque, il semble que rien de particulier n’ait été prévu.
Laissant le prisonnier aux mains des villageois, les aventuriers partent pour le spatioport à bord de sa jeep. Ils ne croisent aucun véhicule (même sur l’autoroute). S’arrêtant sur une colline à quelques kilomètres du spatioport, ils observent la situation aux jumelles : la partie située en bordure de la Bronda est défigurée par un cratère de plus de cent mètres de diamètre, une bonne moitié du spatioport a été détruite en partie ou en totalité (à commencer par le camp des troupes stellaires, au niveau duquel la bombe a explosé), et des combats ont lieu dans l’enceinte, autour de la base du SIEI (où se trouve toujours le Perché au Sec).
Alain et Camille se demandent ce qu’ils peuvent faire devant une telle situation, armés de deux pauvres pistolets et sans protection contre les radiations. Ils tentent de contacter la base du SIEI et parviennent à joindre l’adjoint de Jentarzik, qui leur donne un peu plus de précisions sur ce qui se passe, tandis qu’on entend derrière lui des rafales d’armes automatiques et des explosions : les pertes ont été terribles parmi les occupants du spatioport, tout particulièrement dans les rangs des troupes stellaires ; les survivants se sont retranchés dans la base du SIEI, qu’ils tentent de défendre tant bien que mal contre les attaques de l’APIT ; le camion est bien entré dans l’enceinte, mais il a été stoppé ; le Perché au Sec est le seul vaisseau restant sur place, les autres étant partis avant l’attentat pour participer aux opérations de sauvetage suite au tsunami ; la situation à Delis est confuse mais la ville semble être agitée par de violents combats. Toujours indécis sur la conduite à tenir, nos amis décident de quitter l’autoroute en démontant les glissières de sécurité, pour rejoindre le spatioport à travers champs. Ils assistent à l’arrivée d’un char d’assaut venant de la direction de la capitale, et quand celui-ci prend position pour pilonner la base du SIEI, ils contactent Ogam Jentarzik pour lui donner le code d’accès à leur vaisseau, afin que sa tourelle laser puisse être utilisée contre le tank.
S’approchant du spatioport, ils sont pris pour cible par les troupes stellaires, qui croient avoir affaire à des terroristes. L’obus éclate alors qu’ils sont trop loin, mais ils décident de reculer et rappellent Jentarzik pour qu’on les laisse approcher sans qu’ils soient pris pour cible. Malheureusement, la situation chaotique qui règne dans la base assiégée rend délicat la transmission de l’information à tous les combattants.
Les aventuriers assistent à l’engagement de leur vaisseau contre le char d’assaut : le pilote effectue une attaque en piqué avant de redresser très près du sol ; trop près de l’avis d’Alain, qui estime que la manœuvre était hasardeuse et ne s’est pas vraiment réalisée conformément aux attentes de son « remplaçant ». Nos amis appellent alors la passerelle du Perché au Sec, et demandent aux actuels occupants de leur vaisseau de venir les récupérer.
Enfin de retour à bord, ils ont la surprise de découvrir dans leur poste de pilotage deux jeunes hommes de même pas vingt ans, sans doute des stagiaires en formation : il n’y a plus de pilote disponible dans le spatioport… Sur un ton autoritaire et assez désagréable, Alain vire les jeunes gens de leurs postes et reprend son fauteuil de pilote, tandis que Camille s’installe aux commandes de la tourelle laser. Perché au Sec vire alors de bord et vient attaquer les assaillants, détruisant d’abord leurs véhicules et armes lourdes avant de s’acharner sur la piétaille, révélant un aspect sanguinaire surprenant et jusqu’alors inconnu de la personnalité du tireur.
Une fois les terroristes ainsi mis en déroute, Camille fouille dans la pharmacie de bord et constate qu’elle contient bien (comme il le lui semblait) quatre-vingts doses d’anarad, soit (à raison d’une dose toutes les huit heures) un traitement de treize jours pour chacun des deux amis ; il s’administre une première dose et fait de même pour Alain. Ce dernier pose le vaisseau sur le tarmac de la base. Dès leur sortie, ses occupants sont immédiatement orientés vers le site de décontamination, où on les fait se déshabiller intégralement, puis prendre une douche énergique avec un savon spécial, avant de leur faire revêtir une combinaison de protection jetable plutôt inconfortable.
Le camion volé a effectivement été salement amoché (ce qui fait que les outrages que lui ont fait subir les aventuriers au fil de leurs accidents passent désormais inaperçus), mais la cabine est à peu près intacte et ils peuvent y récupérer leurs affaires. Ils se rendent ensuite auprès d’Ogam Jentarzik, qui leur confie des messages à destination des autorités impériales, expliquant la situation sur Tarkine et demandant l’envoi de renforts militaires. On leur verse le salaire convenu pour le convoyage, et on leur confie quelques doses supplémentaires d’anarad afin qu’ils puissent atteindre sans risque Mille Falcs, siège du commandement militaire impérial pour le District 268. Nos amis en profitent pour remettre un rapport sur les informations erronées fournies par le GPS, et recommander l’aménagement d’un port sur la côte près de Catena, qui permettrait aux colons d’exporter plus facilement leur production que par la piste dont ils ont pu constater les difficultés.
Perché au Sec part ensuite rapidement et, après une escale à Talos pour ravitailler en hydrogène, parvient à Mille Falcs le 007-1106. Après avoir transmis leurs messages aux autorités, ils sont soignés à l’hôpital militaire où ils reçoivent un coûteux (5000 Cr par patient) traitement au rétrorad. À l’issue de leur examen médical de contrôle le 023-1106, ils sont considérés comme complètement guéris et peuvent enfin reprendre l’espace, non sans avoir auparavant reconstitué leur stock d’anarad (on n’est jamais trop prudent…).