Je ne voudrais pas donner l’impression de faire dans l’anti-Mongoose primaire, mais je dois reconnaître que ce qui va suivre pourrait vaguement le laisser croire : car si MGP nous avait habitués à des bouquins d’une qualité laissant nettement à désirer, avec la version payante de Secrets of the Ancients, ils atteignent des sommets… ou plutôt des abîmes.
Rappelons brièvement de quoi il s’agit : Secrets of the Ancients était jusqu’à il y a quelques temps une grosse campagne en dix scénarios pour Rikki-Tikki-Traveller disponible gratuitement sur le signe de MGP. Elle vient d’être publiée « en dur » (et moyennant finances, bien évidemment ; la version gratuite a quant à elle disparu depuis belle lurette), sous la forme d’un bouquin de 174 pages à couverture rigide (ornée d’une illustration assez chouette).
En théorie, ça pouvait être une bonne idée : déjà, il est toujours plus agréable d’avoir un bouquin qu’un tas de feuilles volantes en sortie imprimante. Et puis on nous annonçait de nouvelles illustrations et des plans plus jolis…
En pratique… En pratique, Mongoose nous vend (pour la coquette somme de 34,99 $) du sous-Mongoose.
Alors évidemment, il n’y avait pas besoin d’être grand clerc pour le deviner : il y a les antécédents récents et moins récents de l’éditeur, et aussi le fait que la version gratuite de la campagne mesurait plus de 200 pages, contre 174 en version payante, donc. Mais sur ce dernier point, on pouvait toujours se rassurer en invoquant (à tort) une maquette mieux organisée.
Sur le premier point par contre, pas question de se rassurer : Mongoose s’est surpassé pour nous fourguer un produit pourri. Florilège :
On nous promettait des illustrations supplémentaires ?
Non seulement il y en a moins que dans la version gratos, mais au moins deux de celles qui ont été conservées ont été tronquées au passage.
On nous promettait des plans plus jolis ?
Ce sont les mêmes… pour ceux qui n’ont pas été malencontreusement omis.
On nous promettait un texte relu et lissé ?
Non seulement les nombreuses coquilles sont restées, mais il y en a au moins une en plus, dans un titre histoire qu’on la repère bien : In the Emporer‘s Room…
On nous promettait une version livre de la campagne ?
Il en manque DES PANS ENTIERS : entre du texte qui a sauté dans trois scénarios (et quand je dis « du texte », ce n’est pas trois lignes ou un paragraphe, loin de là : 2,5 pages dans le scénario n° 2 (dont deux pages de plans), plus d’une page dans le scénario 3, et 2,5 pages dans le scénar 4), et un scénario entier qui est passé à la trappe (oui oui oui, le scénario n° 6, 23 pages, envolé… On pourra toujours dire qu’il n’apportait pas énormément à la campagne, il n’en restera pas moins qu’elle est incomplète).
Après ça, à quoi bon vous signaler qu’il manque un intertitre en page 82, par exemple, ou qu’il y a un bout de phrase sans queue ni tête en page 100 (Ut dit? In sis con vermis.) ? Ce ne sont que de dérisoires broutilles à côté du reste…
Mais quand je vois qu’ils osent mettre une entrée PROOFREADING Charlotte Law sur la page de garde, je me dis que, soit ils n’ont pas exactement la même définition que moi du terme proofreading, soit ils n’ont aucune vergogne à mépriser allègrement leurs clients.
Et de vous à moi, je penche de plus en plus fortement pour la seconde solution.