Commençons comme d’habitude par la rubrique nécrologique : cette année 2011, nous avons perdu une tripotée de musiciens, pour la plupart des gens que je qualifierai de « mineurs » (sans que ce soit péjoratif), le décès le plus notable de l’année étant celui de Gary Moore le 6 février. Et puis bien sûr, il y a eu celui du député métalleux Patrick Roy le 2 mai.
Les membres originels de Black Sabbath ont annoncé en novembre qu’ils reformaient le groupe, ce qui n’a pas vraiment été une surprise ; j’ai personnellement des doutes quant à ce qu’ils vont pouvoir faire avec un Ozzy Osbourne qui a bien baissé, mais si Tony Iommi et les autres sont restés au niveau, musicalement parlant, ça peut peut-être quand même donner quelque chose de correct.
Le guitariste K. K. Downing a quitté Judas Priest en avril, et y a pas à dire, son successeur est peut-être doué (c’est en tous cas ce qui se dit ; moi, je ne l’ai pas encore écouté dans son nouveau groupe), mais moi j’arrive pas à me faire à cette idée : Priest sans K. K., ce n’est plus vraiment Priest…
L’effectif de Rozz a été renouvelé de fond en comble ou presque, puisque du groupe qui a enregistré l’excellent D’un siècle à l’autre l’année dernière ne reste plus que l’inamovible Marcel Ximenes. Même Jean-Pierre Mauro a jeté l’éponge… On attend quelque peu anxieusement de voir ce que va donner le nouveau groupe (et surtout le nouveau chanteur).
Côté nouveautés, il en est sorti un peu plus de 70 qui m’ont intéressé (soit un des tous meilleurs millésimes de ces vingt dernières années), et j’ai pu quasiment toutes les écouter (à part deux, sauf oubli de ma part, faute d’avoir pu me les procurer pour l’instant ; mais je ne désespère pas d’y remédier dans un proche avenir).
Mon album de l’année est sans conteste Stand Up and Fight, de Turisas.
Il devance The Enigma of Life de Sirenia, Call to Arms de Saxon (toujours bien placé, comme à chaque fois) et The Unforgiving de Within Temptation, qui atteint enfin sa maturité.
Suivent en vrac Soulless Child d’Ancient Bards, All Beauty Must Die de Krypteria, Break the Silence de Van Canto (assurément ma découverte musicale de l’année), Underneath de Wildpath, et Unbroken de Fiona (seule non-metalleuse à se hisser dans le groupe de tête), qui fait avec succès son grand retour inattendu.
J’ajouterai une mention particulière pour le premier album de Battle Beast, Steel, qui sera bientôt physiquement disponible dans nos contrées car Nuclear Blast va le rééditer en janvier, et qui mérite assurément sa place dans le groupe de tête.
Ensuite, il y a une tripotée d’albums de bonne tenue (The Writ of Sword de Crimfall, The Awakening of Gaia de Crysalys, Meredead de Leaves’ Eyes, Golden Moon de Liv Moon, Th1rt3en de Megadeth, Kinetik d’Omega Lithium, Suppléments de mensonge de Thiéfaine, et j’en passe…), et dans l’ensemble j’ai vraiment le sentiment que 2011 a été une bonne année musicale, un peu partout dans le monde.
Et puis je ne peux pas passer sous silence la réédition tant attendue du premier album de Rozz, Une autre vie !
(à noter qu’il y a eu d’autres rééditions majeures, en particulier Girlschool qui ont ressorti leur deuxième album, Hit and Run, après l’avoir réenregistré ; mais comme j’ai déjà la version originelle et que je ne suis pas convaincu que ce genre de choses apporte un quelconque plus, j’ai fait l’impasse ; elles feraient mieux de ressortir « Running Wild », qui manque toujours à ma collection)
Au chapitre des déceptions, il y aura eu pour moi ADX, pourtant une valeur sûre du metal français qui nous a donné cette année avec Immortel l’un de ses albums les moins bons (oh, ça reste écoutable, certes, mais à côté du reste de leur discographie, ça fait tache), et Nightwish, dont le nouvel album, Imaginaerum, est très irrégulier, avec d’excellents morceaux et des machins bien mous (mais j’insiste une nouvelle fois, c’est la musique qui est en cause, pas la voix de la hurleuse, n’en déplaise à certains passéistes). Peut-être aussi peut-on citer parmi les déceptions plutôt que simplement parmi les disques pas terribles (car déception sous-entend une certaine attente) Sweetheart of the Sun des Bangles, qui sans Michael Steele ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes ; et The Fatal Picard’s Coming Out, des Fatals Picards…
Il y aura eu aussi (pas pour moi certes, mais pour les fans irréductibles du groupe, une catégorie dont je ne fais assurément pas partie) l’album coopératif entre Metallica et Lou Reed, Lulu, sans doute le disque qui s’est le plus fait chier sur la tête sur internet cette année ; alors qu’objectivement, il ne méritait pas tout ça (bien que franchement, quand même, il soit sans grand intérêt). Une fois de plus, Metallica s’est fait niquer par leurs rivaux de Megadeth, qui ont sorti à peu près en même temps un album plutôt bon (et ce n’est pas Beyond Magnetic, les quelques titres « oubliés » de leur album de 2008 Death Magnetic, sorti tout récemment et uniquement sur internet, qui va rattraper le tir côté Metallica, pasque j’y ai jeté une oreille et franchement, il est mauvais).
Et puis dans la catégorie « si le prochain album est lui aussi mauvais, j’arrête de suivre le groupe », il y a eu Chickenfoot, avec leur deuxième album fort incongrument nommé III, qui ne contient qu’un seul morceau potable (bien entendu, celui qui a été utilisé pour faire la promotion du disque).
(autres albums à éviter cette année mais sans que ça ne préjuge pour l’instant de mon avenir avec les groupes concernés, Bad Dogz de Nazareth et Dedicated to Chaos de Queensrÿche)
Mais finalement, ma plus grosse déception de l’année 2011, c’est que Yotangor, qui est apparemment entré en studio au printemps, n’ait pas encore sorti de nouvel album !