Sur BoingBoing aujourd’hui, un lien vers un intéressant article comparant les tenants du réchauffement climatique à Copernic et à d’autres scientifiques dont les idées eurent du mal et mirent du temps à s’imposer.
Le problème, c’est qu’il n’y a pas que la communauté scientifique à persuader (dans ce domaine précis, et dans tous les autres où l’humanité est en train de détruire irrémédiablement son habitat) : il y a aussi les politiques ; et là, vu le temps que ça risque de mettre, il est à craindre que notre espèce se soit suicidée (mais on ne pourra pas dire que c’était à son insu : tous les problèmes écologiques que nous connaissons actuellement mais dont nous refusons de prendre collectivement conscience (sans parler d’agir pour y remédier, si tant est que ce soit encore possible) ont été décrits dès le début des années ’70, voire avant).
Quand les politiciens prétendent que le public ne s’intéresse plus à la question de la conservation de l’environnement, ils n’ont qu’à moitié tort. Les gens ont peur de s’y intéresser parce qu’ils pensent – à juste titre, à mon avis – que si nous creusons trop profondément le sujet, nous risquons de découvrir que nous avons tellement dépassé les limites de ce que la planète est capable de supporter que seule une catastrophe majeure qui réduirait de manière draconienne à la fois la population du globe et nos possibilités d’interférence dans le cycle biologique naturel pourrait nous offrir une chance de survivre. Et cette catastrophe ne peut pas être une guerre, car cela détruirait encore plus d’espace cultivable.
John Brunner, Le troupeau aveugle (1972)
Non, les gens ont peur de perdre leur niveau de vie – de ne plus pouvoir aller en vacances en avion, en voiture… de devoir réduire leur consommation d’électricité… Par exemple on te dirais : « arrête de downloader des .pdf » ou : « renonce à la moitié des transport de collectibles depuis l’étranger »
Et, oui, les hommes politiques manquent de courage pour annoncer les mauvaises nouvelles et demander des sacrifices, non seulement financiers, mais de « qualité » de vie (tu sais, ce pour quoi tu bosses…) Enfin, l’un d’eux, alors qu’il était censé être très informé par le Grenelle de l’Environnement, a montré de façon spectaculaire son irresponsabilité et sa couardise, en enterrant le Grenelle et déclarant « l’environnement, ça commence à bien faire », sous la pression d’un petit lobby.
Donc il n’est pas à persuader. Seul Allègre est à persuader. Les autres n’attendent que d’être dos au mur.