Indépendamment du faisceau d’éléments (incluant apparemment des aveux) qui converge pour indiquer que l’assiégé toulousain qui tient en haleine la France entière depuis la nuit dernière (mais peut-être plus pour très longtemps à l’heure où j’écris ceci…) est bien le meurtrier qui a frappé trois fois ces derniers jours, on ne m’ôtera pas de l’idée que l’utilisation par le sinistre de l’intérieur de l’expression présumé coupable pour le désigner, alors qu’en l’absence du verdict d’un tribunal, il devrait comme n’importe quel autre justiciable être qualifié de présumé innocent, est volontaire. Car il aurait tout aussi bien pu parler du suspect.
Alors quand les médias nous affirment que la campagne s’est mise en veille, ça me fait doucement rigoler.
Au passage, je me demande ce qui se passerait (ce qui se passera ?) quand la France sera menacée par des attentats terroristes d’une toute autre ampleur (comme par exemple en 1986 ou en 1995) : si on a déjà atteint là le niveau le plus élevé du plan Vigipirate, faudra t-il en créer un nouveau ? Ou le niveau écarlate sera t-il suffisant, en dehors d’une campagne présidentielle ?
Ca m’a frappé aussi. Ce n’était même pas un lapsus, il en a pris conscience, s’est retourné vers le Préfet et a dit « je pense qu’on peut dire « Présumé coupable, non ? »
Et ces types sont censés avoir fait du droit.
M. le Ministre de l’Intérieur est censé diriger certains représentants des forces de l’ordre et donner l’exemple en respectant l’Article 9 de notre Déclaration des droits de l’homme et du citoyen et article 9-1 du Code civil.