Ce matin, entretien d’embauche : je reçois une étudiante qui postule pour bosser dans mon équipe cet été (au passage, qu’est ce qu’elles ont toutes, à avoir des matières à repasser au rattrapage ? si ça se confirme pour elle, ça ne sera que la deuxième à voir la place lui passer sous le nez cette fois, faute d’être disponible sur la bonne période… c’est pourtant bien chiant d’avoir un rattrapage, on pourrait croire que passée la première année, la plupart des étudiants sérieux feraient en sorte d’y échapper ; mais ce n’était pas comme ça « de mon temps », et visiblement, ça n’est toujours pas comme ça ; ce qui est vraiment con quand comme ici, ça vous ferme les portes d’un job d’été intéressant et mieux payé que la moyenne).
On fait un tour dans l’usine, je présente le poste dans les grandes lignes, je lui demande si elle a des questions, j’y répond, et tout à coup j’ai l’impression qu’elle me débite la tirade apprise par cœur et répétée mainte et mainte fois devant la glace la nuit dernière et qu’elle veut absolument caser avant la fin de l’entretien, désormais imminente :
« Travailler chez vous m’intéresse pour telle et telle raison en rapport avec la construction de mon projet professionnel d’avenir. »
Je ne me souviens plus des termes exacts, mais l’idée était bien celle là.
Surpris puis amusé, je la coupe quand elle commence à ne plus trop savoir quoi ajouter et lui rétorque dans un sourire narquois quelque chose de ce genre :
« Et puis surtout, parce que ça met du beurre dans les épinards. »
Surprise, elle n’a pu qu’acquiescer.
Parfois, c’est marrant, de faire passer des entretiens d’embauche. Mais ce qui serait encore mieux, ça serait de trouver quelqu’un qui fasse l’affaire et soit disponible de mi-juin à septembre. Pasque mine de rien, dans l’état actuel des choses, on est bien dans la merde. Et ça, ça n’a rien de marrant.