Casus Belli
Le magazine de référence des jeux de rôle
#7
mai | juin 2013
Black Book Éditions
ISBN : 978-2-36328-117-3
256 pages (+ couverture), format 16,7 × 21,5 cm environ
9,50 €
Septième numéro de la quatrième incarnation du titre Casus BelliJ’ai franchement l’impression que la version papier est vue comme un simple gadget par l’éditeur de l’actuel « Casus Belli », pour qui l’important est la version *.pdf : l’abonnement est toujours aussi peu intéressant par rapport au prix au numéro papier (trois brouzoufs d’économie, même pas le tiers du prix d’un numéro papier, ils peuvent aller se faire voir pour que je m’abonne à ces conditions là ; et à côté de ça, ils pleurnichent que leur avenir passe par les abonnements…) ; le présent numéro, censé être celui de mai / juin, n’est arrivé chez moi qu’en juillet (et pourtant, je l’avais précommandé chez mon fournisseur) ; et il y a visiblement un certain nombre de liens hypertextes dans le *.pdf dont les URL n’apparaissent évidemment pas en clair (donc pas du tout) dans la version papier (heureusement, d’autres sont données en clair) ; tout ceci n’étant que des constatations avant lecture, et même avant feuilletage complet. Si c’est pour avoir de l’actu squelettique et réchauffée, je me pose franchement la question de poursuivre mon « mécénat ».
Forme et prix sont les mêmes que d’habitude. Les textes qui sont écrits en blanc sur fond jaune-orangé sont toujours aussi pénibles à déchiffrer. Il y a des faux-amis presque à la pelle, et quelques fautes d’orthographe et de français. Pas mal de recours à des termes anglais aussi, de façon certes compréhensible pour le lecteur anglophone cette fois, mais je rêve d’une revue dont les rédacteurs sauraient écrire en bon français ET LE FERAIENT. Pasque franchement, je sais bien que le niveau de la presse écrite se délite, je sais bien que les gosses sortent du système scolaire avec un niveau qui a fortement baissé au fil des années, mais MERDE quoi, je suis peut-être un vieux con attaché à une langue archaïque à laquelle bien des cassandres prédisent une mort à plus ou moins brève échéance face à l’hégémonie de l’anglais, mais jusqu’à preuve du contraire et malgré tous les efforts faits pour la massacrer, cette langue est encore vivante et employée par une population non négligeable de gens de plus de quarante ans qui aimeraient bien la transmettre aux générations suivantes, MERDE.
L’édito, qui pour une fois est signé David Burckle, s’autocongratule sur l’année écoulée (six numéros correspondaient en théorie à un an de parution ; le numéro 1 était de novembre / décembre 2011, le numéro 6 de mars / avril 2013, cherchez l’erreur…) mais incite fortement les lecteurs à s’abonner, ce qui me conduit à relativiser cette autosatisfaction : ça ne doit pas aller si bien que ça (bon, d’un autre côté, la presse spécialisée va mal depuis des années). Du coup, l’offre d’abonnement est stratégiquement placée juste après, sur une double page entière.
Le courrier des lecteurs occupe deux pages bien creuses.
Buzz mon rôliste, rubrique au titre profondément ridicule, est abyssalement creuse. Deux pages supplémentaires de perdues.
Un portfolio de deux pages avec des illustrations extraites de divers bouquins Shadowrun. Les illustrations sont mal mises en valeur et souvent moches. Encore deux pages de perdues.
Calendrier des manifestations (deux pages) : ça ne m’intéresse pas, mais à part la première des six, déjà passée au moment de ma réception du canard (et accessoirement, d’une autre elle aussi passée au moment de ma lecture), ça peut toujours servir à d’autres.
Une page donnant le résultat d’un sondage réalisé sur Facebook et sur le forum Casus : autant dire que je n’étais même pas au courant, et je ne vois franchement pas l’intérêt de gaspiller une page pour un résultat qui tiendrait en un paragraphe (par exemple dans le courrier des lecteurs) et ne concerne pas les lecteurs du canard, mais les internautes fréquentant les sites en question : il serait plus intelligent de poster ça sur les lieux-mêmes du sondage.
On arrive aux nouvelles du front, toujours avec les pitoyables monghol et gotha (à l’orthographe parfois déficiente ; l’humour, lui, l’est TOUJOURS (déficient)). Rien d’intéressant pour moi (et il y a tellement peu de choses à se mettre sous la dent en JdR V.F., visiblement, qu’ils consacrent une page entière à Science & Vie (qui malgré son esperluette n’est pas un JdR…)).
L’actu anglophone occupe quatre pages. À part l’annonce de la sortie prochaine du JdR Firefly, et Trillion Credit Squadron pour Rikki-Tikki-Traveller, que j’ai depuis longtemps, rien ne m’a intéressé, mais ces quatre pages m’ont paru nettement plus denses et plus variées que dans les numéros précédents : voici une rubrique qui me parait en bonne voie (s’ils en augmentaient la pagination, ils pourraient y traiter d’encore plus de choses…).
Une interview sur quatre pages d’un certain Xavier Lavau, inconnu au bataillon.
Un reportage de deux pages sur le Festival International des Jeux de Cannes. Lu en travers.
Deux pages sur la future et hypothétique prétendue cinquième édition de « D&D ». Lu en travers.
Deux pages sur ForSats, un supplément SF français à paraître pour le D6 System. J’ai pas accroché.
Quatre pages sur la V.F. de Black Crusade, l’avant-dernier JdR paru dans le contexte de Warhammer 40.000.
Quatre pages sur le guide du joueur pour la V.F. de la troisième édition de Fading Suns.
Dix pages de portrait de famille de la quatrième édition de Shadowrun V.F..
Plusieurs JdR en français présentés chacun en deux pages : Terres suspendues, R.I.P. (Rest is prohibited), Islendigar, Everyday is Halloween. Lu en travers.
Deux pages sur un supplément sword & sorcery pour Savage Worlds, intitulé Beasts & Barbarians (en angliche !).
Une page sur Arkipels², et en vis-à-vis un portrait de famille d’une page de l’édition originelle (Archipels).
Une page sur un supplément Shadowrun 4 en V.F., et une autre sur un supplément L5R, en V.F. également.
Deux pages de critiques d’une colonne chacune (trois par page), dont deux pour des produits en anglais. Dans ces six critiques il y en a quand même une d’un *.pdf gratos, qui aurait pu être avantageusement remplacée par autre chose : pasque l’intérêt des critiques dans la presse payante est de savoir si ça vaut ou non le coup d’acheter un bouquin.
La section L’étagère du rôliste (beurk ! que ce mot est laid…) contient aussi deux articles, dont un sur l’intérêt de la pratique du JdR pour le GN et réciproquement : alors pour l’intérêt du JdR pour le GN, je ne sais pas (l’article à ce sujet pourrait se résumer à on peut faire en JdR des trucs qu’on ne peut pas faire en GN faute de moyens matériels et/ou financiers), mais dans l’autre sens, on aurait pu remplacer GN par vraie vie, ça marcherait tout aussi bien. Bref, cet article est plein de vide.
Pour le reste, on trouve dans cette section l’habituel fatras de séries télé, jeux de société, romans, bouquins et autres, que j’ai survolé mais dans lequel rien ne m’a intéressé (pour changer). Ha, il est bien loin, le temps des inspi-SF de Roland C. Wagner !
Ah, et puis Judge Dredd n’a jamais été adapté en JdR par TSR, c’était par Games Workshop.
La section scénarios s’ouvre évidemment sur un inévitable scénar Pathfinder, initialement écrit pour Earthdawn, puis converti à Pathfinder pour sa publication. Si c’est pour nous expliquer ensuite qu’il est aisé de l’adapter à un paquet d’autres JdR, pourquoi ne pas l’avoir publié dans sa forme originelle, qu’il aurait donc été facile de convertir au D20 System ? Ah c’est vrai, j’oubliais, la V.F. de Pathfinder a le même éditeur que le présent canard…
Un scénar pour Call of Cthulhu et Trail of Cthulhu (ou plutôt leurs V.F.), se passant en Californie dans les années ’50. C’est une enquête policière avec une histoire relativement éculée, et qui n’exploite pas spécialement le contexte des années ’50.
Un scénar pour Legend of the Five Rings (enfin, la V.F., Le livre des cinq anneaux, mais une fois encore je ne connais que la V.O.). Les PJ recherchent une gamine enlevée il y a huit ans, dans le quartier des plaisirs d’une grande ville. OK.
Douze idées de scénars pour 3:16 carnage dans les étoiles. Comme rien n’est développé, c’est potentiellement utilisable pour d’autres JdR de space opera militariste, mais dans l’ensemble ça reste quand même plutôt faiblard (ce qui n’est pas foncièrement étonnant, s’agissant d’un truc basé sur des poncifs…).
On passe à la suite de la description d’Oblis. Le sujet est cette fois la présentation des relations (tendues) entre le comté d’Oblis et le reste du royaume, qui a « évolué » pendant près d’un siècle en l’absence d’Oblis, alors que pour ce dernier seule une nuit s’est écoulée. Ces tensions vont déboucher sur une guerre dont on nous présente les principaux protagonistes et les grandes lignes (hors intervention des PJ). Tout ça est censé faire suite aux « arcs narratifs » des numéros précédents (et fait abondamment référence à la prochaine partie de la description d’Oblis, bien entendu pas encore parue…). Sur le principe, c’est assez intéressant.
Section Chroniques oubliées, avec encore une fois de nouvelles règles (des « voies de prestige » supplémentaires, toujours pour du med-fan’). Pas lu.
Bâtisses et artifices décrit un pont. On nous avait déjà fait le coup en 1986 dans le numéro 32 de Casus Belli (le Seul le Vrai l’Unique !), mais il s’agissait d’un pont fortifié en rase campagne, alors que celui-ci est un pont en ville, avec des maisons sur les côtés. Certains PNJ ont des noms un peu « faciles ». Pour le reste, c’est plutôt intéressant. On n’a pas d’idées de scénarios présentées comme telles, mais le texte contient quand même pas mal de pistes.
Profession MJ explique comment préparer un scénario en moins d’une demi-heure, juste avant la partie. Enfin, c’est ce qu’on nous affirme. Disons que c’est quelques conseils (dont certains éculés) pour préparer rapidement un scénar. Y a ptêt des idées intéressantes dedans, faudrait voir à l’usage.
PJ only, qui est vraiment un titre de rubrique complètement ridicule avec son mélange de français et d’anglais, traite de la rédaction des comptes-rendus de parties et autres journaux de PJ. C’est finalement assez banal, sans doute pasqu’il n’y a pas grand-chose à dire sur le sujet et qu’en parler sur six pages nécessite de le délayer.
Suit une aide de jeu fantastique sur des graffitis. Lu en travers. Ça ne m’a pas intéressé.
Une aide de jeu sur la création de persos pour Wastburg. Pas lu.
Une aide de jeu Pathfinder et autres D20 System sur les archers. Pas lu.
Deux pages Dessine-moi un monstre. Le monstre est laid, je ne connais pas l’illustrateur, et le texte est écrit dans une police pseudo-gothique pénible à déchiffrer : pas lu (écrit dans une police lisible, j’aurais peut-être fait un effort…).
La deuxième partie du dossier sur les collections de JdR du précédent numéro, avec des conseils pratiques pour les collectionneurs. Rien de bien extraordinaire quand on est soi-même collectionneur de longue date, mais il y a quelques tuyaux que les débutants en la matière trouveront sans doute intéressants.
L’article se termine par quelques (trop peu nombreuses hélas) cotes de bouquins en français et de vieilleries pour (A)D&D ; suivant les produits et leur état, les cotes vont de 10 brouzoufs à 200 brouzoufs (et sont souvent bien inférieures aux prix pratiqués sur certains sites de vente d’occasions… espérons que ça amènera certains vendeurs à remettre les pieds sur terre).
On trouve encore dans le canard :
– un reportage sur l’association Rêves de jeux. Lu en vitesse.
– un article sur l’utilisation de musique et de bruitages en JdR. Ça ne m’intéresse pas. En plus, c’est principalement consacré aux logiciels utilisables dans ce but, et du coup réservé, par la force des choix faits par l’auteur, aux utilisateurs de windaube, dont je ne fais plus partie.
– un texte d’ambiance de deux pages. Pas lu.
– un concours. Clôture au 15 juillet, j’ai vu ça le 14. Pas lu.
– une page sur le contenu du prochain numéro (juillet / août 2013, faudrait qu’ils se bougent le cul les cocos s’ils veulent sortir ne serait ce que la version *.pdf dans les temps (pour la version papier, je crois bien qu’ils s’en battent les couilles)).
– une page de Kroc le Bô, affligeante de nullité.
C’est tout.
Le bilan n’est pas fameux cette fois, en tous cas pour un ludosaure comme moi. Je prendrai le prochain numéro (s’il sort), mais c’est surtout par habitude. Une habitude que je pourrais bien finir par perdre. Savoir si ça arrivera avant qu’ils n’abandonnent le papier pour passer au tout numérique ?