Johnny Mnemonic
Film de 1995, adaptation de la nouvelle éponyme de William GibsonC’est un film cyberpunk, du cyber années ’80 (d’ailleurs, c’est Gibson lui-même qui a écrit le scénario), avec des scènes de matrice très proches de ce qu’on trouve dans le JdR Cyberpunk. En 2021, les convoyeurs mnémoniques sont des individus qui transportent des données cryptées dans leur mémoire grâce à des implants, sans pouvoir eux-mêmes les lire, et au détriment d’une partie de leurs souvenirs (le héros doit transporter 320 Go ; de nos jours ça fait sourire). Si le volume de données stockées dépasse la capacité du porteur, c’est la mort en deux ou trois jours suite à des « suintements synaptiques », avec risques de corruption des données.
Le film commence par un long texte déroulant, plein d’infos quasi-essentielles pour bien piger ce qui se passe ensuite : on a fait plus efficace comme infodump. Entre autres éléments cruciaux, ce texte mentionne le syndrome d’atrophie nerveuse (SAN), ou « spasmes noirs », une épidémie mortelle dont l’étiologie est inconnue et qui n’a pas de traitement. Il explique également ce que sont les LoTeks : un mouvement de résistance aux « corporations » (au sens cyberpunk du terme) issu de la rue.
Johnny, le convoyeur du titre (incarné par Keanu Reeves), qui a oublié tous ses souvenirs d’enfance pour pouvoir transporter des données, doit rapidement vider ses implants ; mais le plan était foireux du départ, et plusieurs factions sont visiblement très désireuses de mettre la main sur ses données sans se préoccuper de la survie de leur porteur (sa tête conservée dans l’azote liquide leur suffira) : d’un côté Pharmakom, la « corporation » à qui elles ont été dérobées, et de l’autre, les yakuzas. Johnny promet donc un paquet de pognon à une garde du corps cherchant du boulot et opportunément venue à son secours, Jane (dans la nouvelle, c’était Molly Millions, l’un des principaux personnages de la première trilogie de Gibson ; on y perd au change je pense, malgré Dina Meyer), pour lui sauver la vie et le protéger pendant qu’il cherche désespérément un moyen d’extraire ces données de son crâne.
Revu longtemps après, et en faisant abstraction des inévitables (et pas toujours heureuses) différences avec la nouvelle, ce film n’est pas si pire que dans mon souvenir, et est même plutôt pas mal. Mais le dauphin reste quand même franchement ridicule tellement il est raté et pas crédible…