Scénario dans le cadre de la série de romans The War Against the Chtorr, de David Gerrold.
Les romans ont été officiellement adaptés en JDR avec GURPS War Against the Chtorr.
Ce scénario est prévu pour se dérouler pendant les évènements du premier tome (A Matter for Men), que le MJ devrait avoir lu. Une partie des évènements du scénario est d’ailleurs évoquée dans ce roman, et une partie du roman découle des actions des personnages.
Ce scénario a (par la force des choses) été écrit avant la parution éventuelle du cinquième tome de la série, A Method for Madness. De ce fait, il ne se base que sur le contenu des quatre premiers romans et les quelques informations supplémentaires dévoilées dans le supplément GURPS War Against the Chtorr. Il est donc possible que A Methode for Madness (voire les hypothétiques tomes suivants) le contredise plus ou moins profondément sur certains détails.
Les références WAC renvoient aux pages correspondantes de GURPS War Against the Chtorr. Les références Chtorr1 renvoient aux pages correspondantes de l’édition 1993 de A Matter for Men chez Bantam Books.
Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin…
Chasse aux vers
Les personnages sont membres des Forces Spéciales, ou travaillent avec elles (comme scientifiques étudiant les Chtorriens, par exemple), dans une petite base militaire du Nevada. Les connaissances sur les Chtorriens (et les autres formes de vie chtorriennes) sont encore très fragmentaires et restreintes à un petit nombre de personnes. La conférence de Denver (WAC 28, Chtorr1 pp 220 et suivantes) n’aura lieu que dans plus d’un mois, les photos de ce qui s’est passé à Show Low, Arizona (WAC 15, Chtorr1 pp 14/15) n’ont pas encore été rendues publiques (même si elles ont probablement été montrées aux PJ), et pour une bonne partie de la population, les Chtorriens sont des créatures imaginaires au même titre que les sasquatchs, les yétis, ou le monstre du Loch Ness.
Dans un premier temps, les personnages participeront à quelques missions de destruction de vers (Anti-Chtorr Missions, WAC 22) dans des zones désertiques proches de la base. Cela leur permettra d’acquérir un minimum de connaissances sur ces créatures (et au MJ d’en prouver la dangerosité, au détriment de quelques PNJ). Ces opérations iront du secours porté à un petit groupe de civils ayant refusé d’évacuer la région à (éventuellement) l’exploration et la destruction d’un igloo (WAC 80/81, Chtorr1 chapitres 10 et 18) et des quatre vers qui l’occupent (quatre, et non trois, contrairement à ce à quoi s’attendaient probablement les PJ sur la base de leurs expériences antérieures et de celles des PNJ de la base).
Pour ces missions, les personnages disposeront d’images fournies par des drones de reconnaissance, seront correctement équipés (y compris avec un robot de type Mobe IV (WAC 101, Chtorr1 pp 66 et suivantes)), et probablement accompagnés de quelques PNJ (simples soldats, peut-être un caporal ; sauf si aucun d’entre-eux n’est au minimum sous-officier, auquel cas il y aura de plus haut gradés).
L’objectif de cette première partie n’est pas d’affaiblir ou de tuer les personnages, mais au contraire de les aguerrir et de leur donner une expérience des Chtorriens (au moins sur un plan militaire « tactique »).
S’il y a parmi les personnages des biologistes d’assez haut niveau, ils seront en contact avec la division extra-terrestre du National Science Center de Denver (Colorado), la nouvelle capitale des États-Unis. Sinon, les informations transiteront par des PNJ scientifiques de la base. Le NSC voudrait obtenir un spécimen de ver vivant pour l’étudier. Bien entendu, capturer un Chtorrien est a priori impossible, aussi n’est ce pas une mission qui est assignée à quelque équipe des Forces Spéciales que ce soit ; juste une rumeur que chacun finira par avoir entendue, et qui en fera rêver plus d’un avec la prime de dix millions de KC offerte pour une telle capture (Chtorr1 p 368). Toutefois, aucun officier PNJ de la base des personnages ne prendra l’initiative de lancer ses troupes dans une telle mission : ils savent pertinemment que ce n’est pas envisageable et que cela n’aboutirait qu’à faire tuer des troupes trop rares et trop précieuses pour être ainsi gaspillées. Évidemment, un PJ officier pourrait décider de tenter sa chance… mais il est peu probable qu’il y parvienne.
Ver des sables
Toutefois, cette idée reste enfouie quelque part dans tous les esprits. Et lorsqu’au retour d’une mission, les personnages tombent en plein désert sur un petit ver (2,50 m de long), isolé, déshydraté et affaibli, il est à espérer qu’ils tenteront leur chance.
Encore faudrait-il pour cela qu’ils soient en possession d’un dispositif de contention adapté. Or il est quand même peu probable qu’ils se baladent avec une cage pour Chtorrien : il leut faudra donc dans un premier temps rentrer de toute urgence à la base et fabriquer ou faire fabriquer une telle cage, en espérant que le ver ne s’éloigne pas trop de l’emplacement où ils l’ont découvert, et qu’il survive ; et dans un deuxième temps, revenir sur place avec la cage et y faire entrer la créature.
Éventuellement, deux (voire les trois) congénères du même igloo pourraient se trouver sur place lorsque les personnages reviennent avec leur cage (s’ils ont pensé à faire mettre en place une surveillance aérienne du ver au moyen d’un drone, ils les auront peut-être repérés ; mais dans tous les cas, il faudra les éliminer avant de s’emparer du Chtorrien mal en point, et cela n’incitera pas ce dernier à coopérer (si tant est qu’un Chtorrien coopérerait avec des humains) : il se défendra avec l’énergie du désespoir, mais étant presque comateux, devrait finalement être capturé.
Une fois le Chtorrien capturé (peut-être au prix de nouvelles vies humaines), les personnages le ramèneront certainement à la base. Les scientifiques tenteront de le requinquer (ce qui est difficile quand on ne sait pratiquement rien de la biologie de ces créatures) et commenceront à l’étudier, tandis que les cadres préviendront Denver de la capture.
Pour retaper le Chtorrien captif, il faudra prendre des mesures de bon sens : l’abriter du Soleil et si possible des trop fortes chaleurs, lui apporter de l’humidité (par exemple en l’arrosant) et le nourrir (il ne s’intéressera qu’aux proies vivantes et encore mobiles ; or celles-ci, si elles sont placées dans la cage, tenteront d’en sortir par tous les moyens possibles, ce qui risque d’être difficile à empêcher s’il s’agit d’une cage en barreaux et de petits animaux (lapins, chats, poules, etc…)).
Attention : plus l’état du captif s’améliorera, et plus il présentera un danger pour les humains, car il deviendra de plus en plus susceptible de tenter de saisir quelqu’un en passant un bras à travers les barreaux (ce qui évidemment ne sera pas possible s’il est dans une cage en verre, par exemple), et de briser sa prison pour s’en échapper (il fera de fréquentes tentatives en ce sens).
Les congénères d’igloo du captif, s’ils n’ont pas été tués auparavant, pourraient remonter sa trace grâce aux phéromones qu’il sécrète, et s’attaquer à la base. En outre, ces phéromones pourraient attirer d’autres vers, voire d’autres créatures chtorriennes.
Denver (Colorado)
Il est donc urgent d’évacuer le captif vers Denver et des installations de contention mieux adaptées. Plus il restera dans la base, plus les responsables de celle-ci deviendront nerveux à son sujet (d’autant plus si son état s’améliore visiblement). La suite du scénario suppose que les personnages l’accompagnent au Colorado, soit parce qu’ils en auront fait la demande (pour pouvoir continuer à l’étudier, par exemple), soit parce que leurs supérieurs les y auront envoyés (pour assurer la sécurité autour du Chtorrien, par exemple).
Cette évacuation se fera par hélicoptère (un Huey Valkyrie 111 piloté par le commandant Tirelli (Chtorr1 p 164)). Tirelli ne sera certainement pas contente de devoir embarquer tous les personnages en plus de la créature…
À Denver, le Chtorrien sera conduit en camion jusqu’au groupe d’études extra-terrestres du National Science Center (plus précisément, à la Specimen Section, ET-3, dirigée par Molly Partridge (Chtorr1 pp 169 et suivantes)). Les personnages scientifiques y seront affectés, les personnages simples militaires devront quant à eux se présenter à leurs nouveaux supérieurs. Sauf intention différente du MJ, tous les PJ se retrouveront à des postes proches du NSC.
Bien qu’ils aient eux-mêmes capturé le Chtorrien et se soient livrés aux premières études scientifiques à son sujet, les personnages se sentiront plus ou moins mis sur la touche : il y a au NSC des exobiologistes certainement beaucoup plus compétents qu’eux, qui prendront en main le protocole d’études, dans lequel les PJ scientifiques, malgré toute leur expérience de terrain, ne seront plus que de simples exécutants. Évidemment, si l’un des PJ est un savant de haute volée renommé, ou a fait des découvertes cruciales sur le spécimen apporté à Denver, il bénéficiera de plus d’autonomie, de considération, et sera associé à certaines prises de décision, mais le pilotage des recherches sur le Chtorrien leur échappera de toutes façons.
Les personnages seront cependant intégrés à la section de contrôle des chtorriens (Chtorran Control Section, Chtorr1 pp 327/328), et à ce titre, tous auront désormais un statut militaire (si ce n’était pas déjà le cas auparavant).
Cette phase du scénario, qui pourra être traitée de façon plus ou moins superficielle et rapide selon les intérêts des joueurs, est l’occasion pour les joueurs de se sentir au cœur des évènements du premier roman du cycle, et pour les personnages de rencontrer des personnalités et de prendre conscience du panier de crabes politique qu’est Denver, la capitale des États-Unis (ou du moins, de ce qui en reste) ; et ce, d’autant plus que la conférence internationale se rapproche (elle doit avoir lieu un gros mois (quarante jours) après l’arrivée des PJ dans la ville).
Tout ce qui reste de Denver gravite de près ou de loin autour du National Science Center (dirigé par le docteur Olmstead, Chtorr1 p 222) et de ses spécimens chtorriens.
Parmi l’équipe scientifique du NSC, les personnages pourront côtoyer des pointures telles que Moyra Zymph et Lois Fletcher (Fletch), mais aussi des gens comme le docteur Mm’bele, l’un des responsables de l’étude du Chtorrien, qui est persuadé que ces créatures n’attaquent pas l’homme (Chtorr1 p 196).
Lors de soirées en ville, ils pourront rencontrer le gratin de l’état-major, des personnalités civiles comme le docteur Foreman, des politiciens plus ou moins déconnectés des réalités, et beaucoup d’arrivistes aisés (et au bout de trois ou quatre semaines, ils pouront aussi venir assister clandestinement au repas du Chtorrien (Chtorr1 chapitre 25)). À l’approche de la conférence arriveront les délégations étrangères, dont certains membres participeront également à la vie nocturne de la ville.
Les personnages pourront assister aux conférences sur les affaires extra-terrestres (Chtorr1 chapitres 27 à 29 et 41). Attention toutefois à ce qu’ils ne fassent pas partie des victimes de la dernière !
Vert kaki
Suite aux conférences du docteur Zymph et à sa brillante « démonstration », un quarteron de généraux et colonels américains, avec à sa tête le général Scott Robertson, a vu tout le potentiel qu’on pouvait tirer d’un Chtorrien. Ils décident de monter un projet inattendu : utiliser un ver comme arme pour lutter contre… les vers.
Ces stratèges en chambre, qui n’ont aucune expérience de terrain des formes de vie chtorriennes, ont certes d’autres idées d’emploi pour une telle arme (comme de l’utiliser si nécessaire contre les nations du Quart Monde, « s’ils aiment tant les vers que ça »). Ils sont convaincus qu’il sera possible de parvenir, soit à dresser un Chtorrien, soit à le contrôler au moyen d’électrodes qu’on lui implanterait. Et ils pensent que le ver ainsi militarisé pourra facilement s’approcher de ses congénères sans méfiance pour les tuer, soit en les attaquant lui-même avec ses armes naturelles, soit en servant de plate-forme pour une pièce d’artillerie légère, soit en emportant une charge explosive radiocommandée dans une mission-suicide. Des vers militarisés pourraient même être employés en conjonction avec des chars, si les traités de Moscou n’avaient pas drastiquement réduit le parc blindé américain. Et un gastropède est l’arme idéale pour pénétrer au cœur d’un igloo chtorrien…
Ces hauts gradés parviennent à convaincre des industriels et des financiers d’apporter les capitaux leur permettant de monter leur projet (le budget militaire n’étant pas suffisant). Mais ce projet, subtilement baptisé Trojan Worm, fait face à divers problèmes techniques ; le premier (et peut-être le plus facile à résoudre) étant qu’il faut capturer un nouveau Chtorrien, le précédent ayant fortement souffert de l’intervention de McCarthy (Chtorr1 p 382). Et quoi de plus logique pour cela que de se tourner vers ceux qui ont amené le précédent spécimen ?
Les PJ sont donc convoqués dans les hauteurs d’un des immeubles du Denver Tech Center, où ils rencontrent certains des responsables du projet, les militaires en uniforme d’apparat bardé de médailles, les chefs d’entreprise apportant l’essentiel du financement en costume griffé, dans un luxueux bureau dominant la ville. Le projet Trojan Worm a réussi à obtenir l’aval des Forces Spéciales, et les personnages, désormais tous militaires, n’ont guère d’autre choix que de l’accepter (la prime de dix millions de caseys pour la capture d’un spécimen vivant pourrait aider à faire passer la pilule).
Vous prendrez bien un petit ver ?
Pour capturer un nouveau Chtorrien, les personnages auront accès grâce au projet Trojan Worm à un certain nombre de ressources :
– des images aériennes prises dans plusieurs États de l’ouest des États-Unis (dans les Montagnes Rocheuses) : elles leur permettront de cibler la zone dans laquelle ils procéderont à leur (tentative de) capture (ils pourraient se baser sur divers critères, comme la présence d’un seul groupe de Chtorriens et/ou la petite taille des individus repérés) ;
– un hélicoptère (et son pilote, sauf si ce rôle est tenu par l’un des personnages), pour les acheminer sur zone et les évacuer avec leur prise ;
– une cage de contention adaptée ;
– du matériel militaire supplémentaire (armes, robots, etc…) ;
– éventuellement quelques PNJ pour les aider (mais pas beaucoup, car les ressources humaines sont devenues rares et précieuses depuis les épidémies).
Quelle que soit la quantité de matériel dont disposeront les personnages, ils devront quand même élaborer un plan et aller eux-mêmes sur le terrain pour capturer leur Chtorrien…
Capturer un ver en bon état de santé ne sera pas aussi facile que la fois précédente. Les personnages pourraient choisir de le blesser gravement pour l’immobiliser (s’ils ramènent un spécimen en aussi mauvais état que ne l’est celui récemment mitraillé par McCarthy pendant la conférence, cela ne sera pas du goût de leurs commanditaires), mais la méthode la plus évidente sera sans doute d’attirer le Chtorrien dans un piège afin de le faire pénétrer lui-même dans la cage (les détails de l’organisation du piège étant laissés à la liberté des PJ…). Bien entendu, aucun PNJ n’acceptera de servir d’appât. Une autre possibilité est d’engluer le ver dans de l’aérogel (WTC 99).
Une fois le Chtorrien capturé, le retour à Denver ne sera en principe qu’une formalité (un MJ vicieux pourrait choisir de déclencher une tempête rose (pink storm, WAC 77/78), forçant l’hélicoptère à atterrir, avant de se retrouver recouvert de « neige » rosâtre).
Le ver est dans le fruit
La créature une fois ramenée sera confiée aux soins du docteur Samuel Bergier, le neurobiologiste en charge des aspects scientifiques de Trojan Worm, les personnages étant une fois de plus écartés de la direction des opérations. Cependant, leur compétence en matière de Chtorriens commence à être reconnue (après tout, ils ont déjà capturé deux vers !), et ils restent attachés au projet (soit comme chercheurs travaillant sous l’autorité de Bergier, soit pour assurer la sécurité des personnes en contact avec le gastropède, soit pour diverses tâches terre-à-terre). Les PJ scientifiques pourront éventuellement faire des découvertes plus ou moins importantes concernant la biologie chtorrienne, mais en ce qui concerne le projet Trojan Worm lui-même, tout le mérite de ce qu’ils auront pu faire reviendra inévitablement à Bergier, le seul à rendre compte directement aux commanditaires et à donner des interviews officielles (voire éventuellement une ou deux conférences) ; même son adjointe, Berenice Summers, est complètement dans son ombre et semble n’être que son larbin (mais si un personnage suffisamment calé en neurobiologie peut discuter du sujet avec elle, il se rendra rapidement compte qu’elle est très compétente, peut-être même plus que son patron).
Bergier ne cherche pas spécialement à capter l’attention, mais il est manifeste qu’il se considère comme l’autorité scientifique suprême du projet (ce qu’il est d’ailleurs sur le papier), et le seul autorisé à communiquer avec l’extérieur, qu’il s’agisse des commanditaires du projet, des autorités civiles ou militaires, de la presse, ou autre.
Il est important que les personnages nouent de bonnes relations avec Summers (relations de travail se transformant en une certaine amitié).
Le Chtorrien sera probablement baptisé par ceux qui évoluent autour de lui : le mieux est sans doute qu’un nom proposé par les personnages soit adopté par l’ensemble de la communauté de travail. Pour faciliter la lecture du scénario, nous le surnommerons Jabba.
Revers
Au bout de quelques semaines, il deviendra manifeste que le projet n’évolue pas aussi bien que ce que Bergier espérait (et que ses commanditaires attendaient) au départ. Les neurobiologistes peinent à comprendre l’organisation et le fonctionnement du système nerveux du Chtorrien, et malgré les précautions prises, Jabba tue ou blesse gravement plusieurs personnes de l’équipe (laborantins, soigneurs, voire un chercheur subalterne ; le bilan aurait sans doute été plus lourd sans l’intervention des personnages). Les entrepreneurs ayant financé l’essentiel du projet commencent à s’impatienter de l’absence de résultats concrets, et même les militaires qui en sont à l’origine en arrivent à émettre des doutes sur sa viabilité.
Poussé par ce manque de confiance et le risque de voir le projet dissous (et l’étude du ver lui échapper), et convaincu d’avoir enfin trouvé comment contrôler le Chtorrien au moyen d’une série d’électrodes implantées au niveau de sa boîte cranienne (qui n’est en fait que la base rigide sur laquelle sont articulés les bras de la créature, mais il est persuadé à tort qu’il s’agit de son centre nerveux principal), Bergier fait une nouvelle expérience qui tourne mal : Jabba parvient à l’attaquer et le tue (si les personnages n’interviennent pas, il le dévore).
La mort de Bergier fournit aux financeurs le prétexte pour se retirer du projet Trojan Worm : la mode des tentatives d’utilisation des Chtorriens est passée, et la tendance est désormais au financement d’une relance de l’industrie spatiale, afin de développer des habitats spatiaux et lunaires vers lesquels pourrait se replier une partie de la population terrienne, et à terme la conquête de la planète Mars, où réside peut-être l’avenir de l’humanité si la guerre écologique sur Terre, pour l’instant vraiment mal engagée, est perdue.
Ver informatique
Trojan Worm est officiellement abandonné, et seuls quelques biologistes continuent encore à étudier Jabba. Les personnages qui n’ont pas manifesté le souhait de continuer à travailler sur le Chtorrien sont affectés à d’autres tâches par les autorités militaires.
Parmi les scientifiques qui poursuivent leurs travaux sur le ver figure bien entendu Berenice Summers, qui pense être en mesure de faire aboutir au moins en partie le projet initial, maintenant qu’elle n’est plus contrainte de suivre les directives de Bergier, qui selon elle se fourvoyait sur certains points importants. Mais elle a pour cela besoin d’une partie des notes de son défunt chef, disparues avec son clipboard dans les entrailles du Chtorrien. Summers pense que Bergier en avait fait une sauvegarde dans son ordinateur personnel, à son bureau dans les locaux du Denver Museum of Nature and Science.
L’ancien bureau de Bergier n’a pas encore été vidé, mais il est fermé à clé et situé dans une zone interdite au public, et la direction du musée refusera de laisser quiconque y accéder (sans même parler d’y récupérer des données). Summers n’a rien d’une cambrioleuse, aussi tentera t-elle de persuader certains personnages de voler le disque dur de l’ordinateur pour elle. S’ils acceptent, cela devra de préférence se faire pendant la fermeture nocturne du musée, qui n’est alors plus gardé que par deux gardiens et quelques robots de surveillance, certains fixes (des gorts, voir WAC 101), d’autres circulant selon un itinéraire préétabli.
Une fois en possession du disque dur, il faudra encore accéder à son contenu (mais le cryptage n’est pas très compliqué à casser pour un haqueur compétent ; si aucun des PJ n’en est capable, il s’en trouvera bien un dans l’entourage de Summers). Armée des données compilées par Bergier et de ses notes (dont certaines partent donc sur des pistes erronées), Berenice Summers, aidée par les scientifiques parmi les personnages, parviendra à faire quelques découvertes importantes sur le système nerveux des Chtorriens ; mais rien qui permette de contrôler Jabba, qui devra finalement être « euthanasié » en raison des risques qu’il représente (d’autant qu’il a continué sa croissance et que sa taille le rend désormais difficile à maintenir en captivité). Mais il faudrait si possible trouver un mode d’euthanasie qui endommage le moins possible le ver, afin de pouvoir en continuer l’étude par la dissection : les méthodes habituelles (lance-flammes et autres) sont trop destructrices…
Vermicide
Malheureusement, il ne sera sans doute pas possible d’euthanasier Jabba sans dégâts rendant sa dissection difficile : le Chtorrien réussira à sortir de sa cage, dont les parois ne sont pas suffisamment résistantes pour retenir un ver de sa taille, et sème la destruction dans le laboratoire, puis dans les rues de Denver où il parvient à s’échapper. Les personnages devront employer la manière forte (sinon, des renforts militaires armés de lance-flammes s’en chargeront).
Le projet Trojan Worm est donc un échec, et les tentatives de contrôle suivantes se baseront sur l’étude et la compréhension du comportement des vers (Tame Chtorrans, WAC 72). Il faudra pour cela capturer d’autres spécimens pour les étudier, et bien entendu, trouver d’autres financements : mais tout ceci est une autre histoire…