Scénario pour contexte de type Red Tide.
Red Tide était le titre prévu pour le premier supplément du JDR Freedom Fighters, supplément qui n’est jamais paru. Dans Freedom Fighters, les PJ sont des résistants dans des États-Unis occupés (sans que la nature de l’occupant (envahisseur extérieur ou intérieur) soit précisé : il pouvait tout aussi bien s’agir des Soviétiques (le jeu date de 1986) que des Martiens de Wells, des Lézards de V, voire de la prise du pouvoir par une faction totalitaire (putsch, coup d’état survivaliste ou autre)). Bien entendu, Red Tide devait décrire une Amérique envahie par l’URSS. C’est ce type de cadre (qu’on retrouve dans d’autres JDR, comme The Price of Freedom (pour qui ce scénario aurait presque pu être écrit), ou dans des films comme L’aube rouge (1984)) qui sert de contexte au présent scénario.
Si vous êtes censés participer à ce scénario en tant que joueurs, ne lisez pas plus loin…
Nous sommes dans les années ’80 (entre 1981 et 1985, soit entre les derniers mois de l’ère Brejnev et la mort de Tchernenko). L’URSS, aidée en particulier par ses alliés cubains et nicaraguayens, a envahi les États-Unis (avec le renfort de quelques bombes atomiques et d’une cinquième colonne terroriste). Elle contrôle les points-clés et les grandes villes, mais il reste des résistants, en particulier dans les coins les plus reculés des Montagnes Rocheuses et au fond des déserts du sud-ouest du pays. Ceux qui sont pris sont soit exécutés sommairement, soit condamnés à l’un des goulags implantés sur le sol des États-Unis. À condition de prendre suffisamment de recul avec le contexte et de le prendre au second degré (voire plus loin encore), on peut voir tout ça comme une version romantique (idéalisée) et « dépassionnée » (sans nazis, sans Shoah, etc…), voire comique / soap opera (ce qui devrait être assez facile avec le présent scénario), de l’Occupation et de la Résistance. Toutefois, à l’exception du fil directeur volontairement humoristique (au moins vaguement), tout ceci a été écrit sur un ton sérieux.
La cellule des personnages (petit groupe autonome constitué des PJ et de quelques PNJ) fait partie d’une « compagnie » d’une vingtaine de résistants (organisés en trois cellules), située soit au Dakota du Nord, soit au Dakota du Sud, soit au Minnesota. Ils se cachent dans des repaires situés dans les collines ou les montagnes, et en descendent de temps en temps, par petits groupes ou en masse, pour frapper l’occupant quand une bonne occasion se présente, ou pour tenter de se procurer des choses qui leur font défaut et qu’ils ne peuvent pas produire eux-mêmes.
L’embuscade
Une colonne de véhicules militaires soviétiques a été repéré traversant la région et approchant de la zone dans laquelle opère la compagnie des personnages. Visiblement, ils vont la traverser en suivant la route qui passe en aval des hauteurs où se cachent les résistants. Ils sont isolés, sans appui aérien : voici une cible bien tentante pour nos patriotes, qui décident de leur tendre une embuscade.
Il s’agit d’une section d’infanterie motorisée, constituée de quarante hommes (dont le lieutenant qui la commande) et circulant à bord de trois véhicules blindés de transport de troupes BTR-70. Ils se croient en terrain conquis et pacifié et ne se méfient pas particulièrement (à moins que la cellule des personnages ait récemment commis des attentats dans le secteur).
Le BTR-70, décrit par exemple en page 14 du Soviet Combat Vehicle Handbook pour Twilight: 2000, est un véhicule de transport de troupes blindé et amphibie, équipé de deux mitrailleuses (une mitrailleuse KPV de 14,5 mm (Compendium of Contemporary Weapons p 106 ; The Armory Volume 1 p 63 ; More Guns p 32 ; High-Tech 1st edition p 122, 2nd edition p 123, 3rd edition p 119, 4th edition p 134 ; Opération triangle p 34) et une mitrailleuse PK de 7,62×54 mm), a un équipage de trois personnes (chef de véhicule, conducteur et tireur) et peut transporter huit passagers.
Outre l’armement des trois véhicules, les Soviétiques disposent des armes suivantes :
– un lance-grenades automatique de 30 mm AGS-17 (Compendium of Contemporary Weapons p 118 ; High-Tech 1st edition p 124, 2nd edition p 125, 3rd edition p 121, 4th edition p 142 ; Heavy Weapons Handbook p 21)
– un lance-missile sol-air SA-14 Gremlin (Heavy Weapons Handbook p 71)
– six lance-roquettes antichar RPG-16 (Heavy Weapons Handbook p 10)
– huit mitrailleuses PK (High-Tech 1st edition p 122, 2nd edition p 123, 3rd edition p 120, 4th edition p 135 ; Infantry Weapons of the World p 91 ; Delta Green p 292)
– trente fusils d’assaut Kalachnikov AK-74 (The Armory Volume 1 p 47/48 ; Compendium of Modern Firearms pp 95/96 ; More Guns p 28 ; High-Tech 1st edition p 116, 2nd edition p 118, 3rd edition p 114, 4th edition p 114 ; Special Ops 2nd edition p 100, 3rd edition p 115 ; Infantry Weapons of the World p 47 ; Ultramodern Firearms p 92, version D20 p 96 ; Mercenaires p 67 ; Delta Green p 289)
– un fusil de précision semi-automatique Dragunov SVD (Compendium of Contemporary Weapons p 76 ; The Armory Volume 1 p 47 ; Compendium of Modern Firearms p 119 ; More Guns p 27 ; High-Tech 4th edition p 116 ; Special Ops 1st edition pp 105/106, 2nd edition p 100, 3rd edition p 114 ; Infantry Weapons of the World p 75 ; Ultramodern Firearms p 104, version D20 p 110 ; Mercenaires p 64 ; Delta Green p 289) confié au tireur d’élite de la section
– un pistolet Makarov (Compendium of Contemporary Weapons p 56 ; The Armory Volume 1 p 13 ; More Guns p 19 ; High-Tech 4th edition p 100 ; Special Ops 1st edition p 104, 2nd edition p 98, 3rd edition p 113 ; Infantry Weapons of the World p 12 ; Ultramodern Firearms p 41, version D20 p 42 ; Trauma p 49 ; Opération aigle blanc p 18 ; Delta Green p 287) pour le lieutenant
– un assortiment de grenades offensives.
Si les personnages n’ont pas les moyens de percer le blindage des véhicules, remplacez les BTR-70 par deux camions de transport de troupes type GAZ-66 (Mercenaires p 88 ; à peu près équivalent en termes de caractéristiques au 2½-Ton Truck de Twilight: 2000 (2nd edition p 66)) et un véhicule léger tout-terrain UAZ-469 (Twilight: 2000 2nd edition p 65) ou UAZ-469B (Opération aigle blanc p 26) à bord de laquelle a pris place le lieutenant.
Les personnages (et le reste de leur compagnie !) peuvent monter une embuscade sur la route, par exemple dans une zone accidentée et forestière. Le combat sera sanglant. Si l’embuscade est bien montée, les Soviétiques seront anéantis, mais pas sans avoir fait des victimes parmi les patriotes. Pour les morts, il n’y a bien entendu plus rien à faire, mais pour ce qui est des blessés, il est capital qu’ils reçoivent rapidement les soins nécessaires. Or, si les blessures légères peuvent être pansées sur le terrain par un personnage compétent en la matière, l’un des PNJ de leur cellule, Jimmy Stark, a été plus gravement touché, et son état nécessite qu’il soit opéré, ce qui n’est pas possible avec les moyens dont disposent les résistants. Le capitaine Bill Johnson, qui commande la compagnie de résistants, leur ordonne donc de le descendre à la petite ville proche de Rockford (quelques milliers d’habitants), située au bas de l’autre versant de la colline depuis laquelle l’embuscade a été tendue, et où exerce un médecin, le docteur Don « Doc » Owens, qui accepte de soigner secrètement les patriotes (et aux services duquel les personnages ont d’ailleurs peut-être déjà eu recours).
Une visite chez le docteur
Stark a reçu une balle dans le ventre. Il souffre énormément, a perdu pas mal de sang, et est dans l’incapacité de se déplacer. Les personnages vont donc devoir le porter ou le brancarder.
La première partie du transport pourra se faire à travers bois : le principal problème sera alors le relief accidenté et le sol inégal, sources de secousses qui arrachent des gémissements (voire des cris de douleur) au blessé, et risquent, si elles sont trop brutales, trop fréquentes ou trop importantes, d’aggraver son état. Mais l’approche de Rockford devra se faire en terrain découvert, et avec Stark, les personnages ne passeront pas inaperçus s’ils ne prennent pas une foule de précautions (d’autant plus s’ils sont restés en tenue militaire ou paramilitaire et portent des armes bien visibles). La meilleure solution est peut-être de patienter jusqu’à la nuit pour se glisser en ville à la faveur de l’obscurité (du fait des restrictions et du couvre-feu, l’éclairage public s’éteint vers 21 heures (heure à laquelle les gens ne doivent plus sortir de chez eux), voire plus tôt, du moins quand il a été allumé…).
Les Soviétiques ont installé à Rockford un petit poste de police militaire, fort d’une dizaine d’hommes. La plupart ont autour de cinquante ans et ne sont plus des combattants vaillants et athlétiques, mais ils savent se servir de leurs armes et certains sont expérimentés. De nuit, ils font des patrouilles dans les rues à bord du pick-up de l’ancien shérif, repeinte avec une grande étoile rouge sur son capot. Et si la nouvelle de l’embuscade dans laquelle sont tombées un peu plus tôt les victimes des personnages leur est déjà parvenue, il est probable qu’ils soient particulièrement sur le qui-vive.
Outre la police, les personnages doivent se méfier des collabos : bien que tout le monde soit en principe fermé chez soi et que l’éclairage public soit éteint, ils pourraient quand même être repérés par quelqu’un regardant par sa fenêtre, qui pourrait avoir l’idée antipatriotique de téléphoner au poste de police pour donner l’alerte (évidemment, il n’est pas certain que le téléphone fonctionne à toute heure).
Enfin, un chien pourrait se mettre à aboyer sur leur passage (et d’autres chiens pourraient lui répondre), et attirer l’attention de son maître et du voisinage.
S’ils progressent furtivement et en prenant les précautions nécessaires, les personnages devraient parvenir au cabinet du docteur Owens sans autre problème que des sueurs froides.
Les résistants qui vont se faire soigner clandestinement de nuit chez Doc Owens viennent frapper à la porte arrière de sa maison. Son cabinet occupe une bonne partie du rez-de-chaussée, et lui dort à l’étage avec sa femme et ses deux enfants de neuf et douze ans.
Owens a le sommeil léger et les personnages entendront rapidement du mouvement à l’intérieur de la maison. Peu après, une voix (que ceux qui connaissent Doc reconnaitront comme étant la sienne) demandera doucement à travers la porte : « Qu’est ce que c’est ? »
Les personnages n’auront pas de difficulté à convaincre Owens de les laisser entrer chez lui. Il refermera rapidement la porte derrière eux, après avoir jeté un coup d’œil sur les alentours, et les fera vite avancer vers sa salle de consultation, où ils pourront déposer le malheureux Stark, blafard et à peine conscient.
Doc Owens est âgé d’une quarantaine d’années, grand, mince, avec une moustache poivre et sel et de petites lunettes rondes. Il examinera rapidement son patient (après avoir découpé ses vêtements avec une paire de gros ciseaux) et décrétera qu’il doit être opéré sans attendre. Cela se fera dans la salle voisine, destinée en principe à des chirurgies beaucoup moins lourdes. Doc demandera à un ou deux personnages de l’assister.
Doc procédera en silence à l’anesthésie et à la préparation du blessé, à moins que les personnages, trouvant l’ambiance trop lourde, n’essaient de lui faire la conversation, auquel cas il répondra laconiquement. Par contre, une fois qu’il se sera lui-même préparé et qu’il aura commencé à ouvrir le ventre de son patient, il se mettra à discuter tranquillement, comme s’il était en train de réaliser une tâche parfaitement banale… Il donnera ainsi aux résistants les dernières nouvelles et potins de Rockford et des environs. Entre autres banalités, il leur apprendra que les Soviétiques ont l’intention de monter une mise en scène dégradante avec l’équipement de Jim Craig, l’héroïque gardien de l’équipe de hockey sur glace américaine championne olympique à Lake Placid en 1980 (après avoir miraculeusement battu l’équipe soviétique 4-3, ce dont les personnages, en bons patriotes, se souviennent certainement fort bien : le match a tellement frappé les esprits qu’on en parle comme du miracle on ice (le miracle sur glace)). Cet équipement se trouve actuellement au United States Hockey Hall of Fame, à Eveleth.
Une fois l’opération finie (deux bonnes heures plus tard), alors que le blessé est encore sous anesthésie et qu’il reste encore à nettoyer la salle pour faire disparaître les traces de ce qui vient de s’y passer, Doc, en retirant ses gants en latex et en s’épongeant le front, demandera aux personnages de se charger du ménage. Tout en se lavant les mains, il déclarera que Jimmy a « des chances raisonnables » de s’en tirer, mais qu’il est pour l’instant intransportable autrement que sur une civière. Or il n’est pas question de le garder ici : si jamais il était découvert, Owens aurait de gros ennuis et la résistance locale devrait se trouver un nouveau médecin.
S’ils n’ont pas déjà fabriqué un brancard improvisé pour amener Stark à Rockford, les personnages vont devoir le faire maintenant, par exemple au moyen de deux perches longues et solides et d’une bonne toile (de la toile de tente ou de voile, par exemple). Doc n’a pas ce genre de choses chez lui, mais un petit raid dans les potagers et les appentis du voisinage devrait permettre de pallier ce problème, pendant que le blessé commence à se réveiller.
Évacuer Stark, encore dans le pâté, sur un brancard ne posera pas plus de problèmes qu’à l’aller ; mais il faudra faire vite, car les personnages doivent avoir regagné le couvert des bois avant l’aube.
Une fois en forêt, le retour jusqu’à la cache de la résistance se fera sans difficulté. Mais de nombreux bruits de moteurs seront audibles au loin : l’Armée Rouge réagit à l’embuscade de la veille (les personnages ne le sauront que plus tard, mais il va y avoir des représailles contre les populations civiles des villes de Clemens et Longholm, situées en amont et en aval de la route sur laquelle les soldats ont été attaqués).
La relique
Une fois Stark ramené en lieu sûr, les résistants vont certainement ruminer ce dont leur a parlé Doc Owens. Laisser les Soviétiques faire n’importe quoi de la tenue d’un héros national tel que Jim Craig serait dramatique pour le moral de la population. Les personnages vont donc probablement décider de se rendre à Eveleth pour y subtiliser l’équipement du gardien et le ramener en lieu sûr (s’ils ne prennent pas cette initiative, c’est Bill Johnson qui les chargera d’accomplir cette mission, une fois qu’ils lui auront appris la nouvelle parmi les informations rapportées de Rockford).
Eveleth, où se trouve le United States Hockey Hall of Fame est une petite ville minière du Minnesota (environ cinq mille habitants), près de Virginia, dans le Mesabi Range, au nord de Duluth. Selon l’endroit précis où se cachent les personnages, le voyage peut représenter une bonne trotte, au cours de laquelle il faudra éviter les patrouilles soviétiques et les collabos. Un voyage en voiture sera plus rapide et moins fatigant, mais il sera alors plus difficile de tenter de se dissimuler en urgence que si les résistants circulent à pied. La bicyclette peut constituer un bon compromis.
Le United States Hockey Hall of Fame est situé un peu à l’écart d’Eveleth, au nord-est de la ville, sur une route qui longe l’autoroute 53. Bien sûr, les personnages l’ignorent probablement (à moins qu’ils ne s’y soient déjà rendus) et vont devoir se renseigner auprès des autochtones… Il est actuellement fermé au public, les Soviétiques ne voulant pas qu’il puisse servir de lieu de ralliement pour l’esprit patriotique américain. Il devrait donc être assez facile aux résistants de s’y introduire discrètement, à la faveur de la nuit. Il leur faudra ensuite explorer le musée pour y trouver la panoplie de Jim Craig. Elle n’est plus exposée, mais a été reléguée dans une réserve par l’occupant.
(optionnellement, elle peut avoir été remplacée dans la salle d’exposition par une autre tenue, sans que la plaque explicative n’ait été modifiée ; en espérant que les personnages se rendent compte qu’il ne s’agit pas du bon équipement…)
Le bâtiment n’est pas désert, et les résistants finiront par être surpris par le veilleur, Marvin Jenkins, un Afro-américain massif d’une trentaine d’années portant un blouson de cuir rouge orné de clous et armé d’un imposant revolver Smith & Wesson Model 29, de calibre 44 magnum, dont il les braque en leur demandant « Qu’est ce que vous foutez là ? »
Si les personnages ne réagissent pas violemment, ils peuvent s’en faire un allié, car il a un compte personnel à régler avec les Soviétiques. C’est un ancien policier d’Eveleth (il porte toujours sur lui comme un talisman protecteur son insigne de cuivre, qu’il a réussi à conserver) démis de ses fonctions par l’occupant et réduit à travailler comme gardien pour vivre. La raison de son éviction, alors que ses collègues sont restés en poste, est à chercher du côté de ses antécédents : Marvin était un lutteur de haut niveau et il a battu à plusieurs reprises des lutteurs soviétiques (dans la catégorie des super-lourds (plus de 100 kg) en lutte libre) dans des compétitions internationales (son grand regret est de ne pas avoir pu le faire chez eux aux Jeux Olympiques de Moscou en 1980, à cause du boycott des Jeux par les Américains en protestation contre l’invasion soviétique en Afghanistan : il est persuadé qu’il aurait eu l’or à la place de Soslan Andiev). Si les résistants lui expliquent pourquoi ils sont venus voler la tenue de Craig, il peut les conduire à l’endroit où elle est entreposée, mais il leur demandera de monter une mise en scène (en le ligotant très classiquement sur une chaise par exemple) afin qu’il ne soit pas soupçonné de complicité.
Une fois les personnages en possession de la fameuse tenue (relativement encombrante à transporter, les gardiens au hockey sur glace portant une véritable armure), reste à savoir ce qu’ils comptent en faire : vont ils la ramener chez eux, la cacher quelque part, la confier à quelqu’un ?
Quoi qu’il en soit, le vol sera plus ou moins rapidement découvert par un agent du KGB, venu lui aussi chercher la fameuse tenue pour qu’elle serve à cette fameuse mascarade, et la police se lancera sur la piste des cambrioleurs pour la leur reprendre. Selon les précautions prises par les résistants, leur piste sera plus ou moins facile à découvrir et à remonter.
En approchant de leur maquis, les personnages devront se montrer de plus en plus prudents. Depuis l’embuscade à laquelle ils ont participé, la région grouille de soldats qui la ratissent avec l’aide d’inspecteurs du KGB. De plus, des postes de contrôle ont été mis en place sur plusieurs accès routiers, avec fouille systématique (et approfondie) des véhicules et des personnes, quel que soit le sens dans lequel ils circulent, comme les résistants pourront s’en rendre compte s’ils observent de loin. Il n’y a aucune chance pour qu’ils réussissent à franchir un tel contrôle avec leurs armes et la tenue de Craig.
Bien entendu, ils peuvent essayer de passer, après avoir dissimulé dans une cache ou enterré la fameuse tenue et tout ce qui risquerait de les compromettre, tout en espérant pouvoir le récupérer plus tard. Les policiers s’intéresseront de près à leurs papiers et les cuisineront pour savoir d’où ils viennent et où ils vont, mais s’ils n’ont rien sur eux qui les rende suspects, on les laissera passer.
Il est également possible de pénétrer discrètement dans la zone, sans suivre les routes goudronnées et en évitant les patrouilles.
Marée rouge
Mais les ennuis seront loin de s’arrêter là : car s’ils tentent de rejoindre leurs compagnons dans le maquis, les personnages se retrouveront tôt ou tard sur une colline au sommet boisé et dont la base est encerclée par un cordon de troupes qui commencent à monter… Il n’est d’ailleurs pas certain qu’ils soient la cible d’un tel déploiement de forces de la part de l’armée rouge et du KGB : d’autres résistants se retrouvent piégés dans la même nasse… Les personnages y retrouvent le reste de leur compagnie, toujours sous les ordres du capitaine Johnson.
La situation est désespérée. Dire que les personnages ont fait tous ces efforts pour que la tenue de Jim Craig retombe entre les griffes de l’occupant ! Pour éviter cela, la seule solution est désormais de la détruire, ce qui est facile à réaliser (même si les résistants le feront probablement la mort dans l’âme). S’ils ont rejoint Bill Johnson et lui ont annoncé qu’ils avaient la fameuse panoplie, c’est le capitaine lui-même qui, devant les circonstances, leur donnera l’ordre de destruction.
Les Soviétiques resserrent peu à peu leur étau sur le réduit boisé où se dissimulent les combattants de la liberté. Les personnages et certains de leurs compagnons peuvent quand même s’en tirer miraculeusement : par exemple, en concentrant toutes leurs forces pour faire une sortie au niveau d’un point jugé plus faible dans leur encerclement (mais s’ils y parviennent, ils seront poursuivis), en réussissant à se dissimuler (l’un dans un arbre mort dont le tronc est creux ; un autre dans un trou creusé par un animal, agrandi à la hâte et recouvert de feuilles mortes ; etc…), ou encore en mettant le feu au bois et en espérant que le vent pousse les flammes vers les ennemis et crée suffisamment de confusion dans leur dispositif pour permettre à certains des acculés de s’esquiver discrètement. À moins qu’une grosse opération de la résistance soit organisée pour briser l’encerclement de l’extérieur et sauver ce qui reste de la compagnie Johnson…
Épilogue
Ceux qui s’en tireront, s’il y en a, seront impitoyablement traqués par l’armée rouge ; mais ceci sera une autre histoire…
Note : dans notre histoire, Jim Craig n’est entré dans l’United States Hockey Hall of Fame qu’en 2003, en même temps que toute l’équipe olympique américaine de 1980. Sa tenue ne s’y trouve pas, puisqu’elle est exposée dans un Hockey Hall of Fame canadien.