Trollbabe
Ron Edwards
Adept Press
Copyright 2009 by Ron Edwards / Adept Press
ISBN 0-9709176-8-6
108 pages
JdR narrativisteDans Trollbabe, on incarne des… trollbabes, c’est-à-dire des femmes qui ne sont, ni tout à fait humaines, ni tout à fait trolles, mais nettement plus balèzes que les humains, dans un contexte med-fan’ celtico-nordique quasiment pas décrit. Les trollbabes se distinguent par leurs cornes, de taille et de formes variées (le bouquin précise en outre que « Big hair is also common; think 80s rock-and-roll »).
Chaque perso est définie par un unique chiffre compris entre 2 et 9, d’où dérivent ses trois caracs : pour réussir un jet en Magic, il faut faire plus sur 1D10, pour réussir un jet en Fighting, il faut faire moins, et pour réussir un jet en Social, il faut faire soit inférieur ou égal, soit supérieur ou égal, le moins favorable des deux.
La simulation est minimaliste.
On ne lance de dé que s’il y a « Conflit », c’est-à-dire en gros un conflit d’intérêts entre une trollbabe et une autre personne. Seul le joueur lance le dé, et le MJ décrit les résultats de l’action. À noter que les persos ne peuvent être blessées que si le joueur décide d’en prendre le risque, en relançant un jet raté ; et elles ne peuvent de même être tuées que par une décision volontaire du joueur, suite à un jet raté à répétition.
Les scénarios (aucun n’est proposé dans le bouquin) sont à peu près aussi détaillés qu’un tirage du giannirateur. D’ailleurs, je me demande s’il ne serait pas possible de créer un giannirateur de scénarios adapté à Trollbabe.
En fait, tout ça est un peu du JdR expérimental, un mécanisme de narration formalisée (ou de formalisation de la narration). Peut-être qu’en jeu c’est différent, plus fluide, mais à la lecture ça fait parfois assez artificiel. Et ça ne peut fonctionner qu’avec des joueurs suffisamment impliqués pour participer à la description des conséquences des actions de leurs persos.
Les trollbabes sont finalement un prétexte, qu’on peut facilement remplacer par à peu près n’importe quoi de plus balèze que la normale : ça ne changera rien au principe ni au fonctionnement du jeu.
Quoi qu’il en soit, c’est pas mon truc. Oh, je ne dis pas que je ne ferais pas un essai ou deux si j’en avais l’occasion ; mais ce n’est pas ce que je recherche en JdR. Moi il me faut de l’aventure mieux préparée que ça, et une simulation qui tienne la route.