Les 14 amazones
1972
Film de sabre hongkongais (de la Shaw Brothers), inspiré du folklore chinoisLa famille Yang a fourni plein de généraux talentueux à l’empereur chinois (Song). Lorsque le dernier se fait tuer par les Xia, ne laissant pour seul homme dans la famille que son fils de douze ans (incarné par une femme, (au moins) deux fois plus âgée qui plus est, et franchement ça se voit), les femmes du clan décident de prendre les armes et de mener une (petite, un ministre veule les ayant empêché de prendre la tête des troupes impériales) armée le venger et repousser les Xia.
C’est franchement pas terrible.
D’une part, pasque les personnages font preuve d’une connerie affligeante : du genre : « L’ennemi nous a tendu une embuscade à tel endroit ? Marchons en plein dedans pour qu’il ne se doute de rien… » (ça, c’est pour les gentils) ; ou bien encore : « Nous avons des arcs en grand nombre et avons amplement prouvé plus tôt dans le film que nous savions nous en servir habilement ? Laissons venir l’ennemi au corps-à-corps pour la baston finale, au lieu de le massacrer à distance sans coup férir… » (ça, c’est pour les méchants).
D’autre part, pasque le film contient des éléments (vaguement) comiques qui me font une fois encore me demander s’il n’y aurait pas des codes du cinéma hongkongais qui m’échapperaient, pasque c’est pas la première fois que ça me fait le coup pour un film de là-bas.
Également, pasque c’est du cinéma « fantastique » (ou plutôt, fantaisiste), avec des bonds humainement impossibles dans tous les sens, des combats trop chorégraphiés, trop acrobatiques, trop… trop, pour être crédibles, et même des figures qui tournent au grand n’importe quoi absurde et imbécile (le pont humain, par exemple). En fait, ça aurait pu faire un bon dessin animé pour enfants, du genre de ceux où les personnages courent dans le vide au dessus des ravins et autres trucs du genre (on ne voit pas ça dans le film, c’est juste pour vous situer) ; par contre, comme film pour adultes, c’est tout de suite bien moins bon.
Je passe sur la difficulté qu’il y a pour le téléspectateur occidental à distinguer une série d’actrices toutes habillées pareil et dont les personnages portent des noms chinois à trois éléments (ou pire, sont désignées par « première tante », « deuxième tante », « troisième tante », et ainsi de suite (des tantes, y en a comme ça une petite dizaine) : ça n’a rien à voir avec la qualité (ou non) du film, mais ça ne fait rien pour aider non plus.
En Chine l’histoire des femmes de la famille Yang est connue comme Robin des Bois chez nous. Donc le spectateur va retrouver des personnages connus et apprécier les quelques moments comiques (obligatoires). C’est un peu comme un vieux film ringard de chez nous de cape et d’épée ; on va le regarder avec tendresse et bienveillance alors que quelqu’un ayant une approche extérieure va peut-être le trouver nase. Je pense que c’est un peu la même chose avec ce film : selon le regard tu vas le trouver sympathique ou ringard.