Paradox 1
Fortune’s Pawn
Rachel Bach
Orbit
ISBN 978-0-356-50235-9
© 2013 by Rachel Aaron
320 pagesParadox 2
Honour’s Knight
Rachel Bach
Orbit
ISBN 978-0-356-50236-6
© 2014 by Rachel Aaron
358 pages
Paradox 3
Heaven’s Queen
Rachel Bach
Orbit
ISBN 978-0-356-50237-3
© 2014 by Rachel Aaron
373 pagesTrilogie de SF interstellaire en anglais
La narratrice, Deviana Morris (Devi), est une jeune mercenaire de 27 ans, très compétente, équipée d’un modèle haut de gamme d’armure de combat motorisée (powered armor), qui occupe un poste d’agent de sécurité à bord du vaisseau d’un négociant interstellaire réputé pour avoir la poisse. En apparence, ça rappelle un peu le petit groupe de persos à bord d’un vaisseau marchand, un grand classique du JdR de space opera (Traveller en particulier) : il y a le négociant lui-même (le capitaine), sa fille (une gamine), un pilote (un ET qui ressemble à un grand oiseau), une navigatrice qui plane quelque peu, une mécano qui s’occupe également de la cargaison, un toubib (un ET qui ressemble vaguement à une sorte de gros lézard anthropophage), deux agents de sécurité en armure motorisée, et un cuistot. Mais Devi va vite remarquer que le négociant ne négocie pas grand’chose, et que le cuistot est bien mystérieux…
Il y a des pouvoirs psioniques (basés sur une énergie mystérieuse, le plasmex), les vaisseaux « sautent » dans l’hyperespace (où ils sont isolés dans une sorte de bulle, un peu comme à Traveller (mais les sauts ont une durée variable selon la distance parcourue)), une poignée d’espèces ET, des bio- et/ou nanotechnologies, et tout ça est plutôt prenant au départ. Plusieurs aspects m’ont évoqué Traveller, ce qui est probablement de simples coïncidences (enfin, pas forcément complètement, puisque l’auteure, dans une interview à la fin du premier tome, déclare s’être sur un point inspirée de Warhammer 40.000 ; donc elle pourrait fort bien connaître Traveller).
Le premier volume met en place le décor (avec l’arrivée à bord du vaisseau) et les personnages. Petit à petit, Devi lève de petits coins du mystère dans lequel elle se retrouve plongée (et fait preuve de ses grands talents professionnels).
Malheureusement pour elle, elle en sait désormais un peu trop, ce qui fait qu’à la fin de ce premier tome, elle a droit à un lavage partiel de cerveau, et qu’elle a donc oublié ce qui lui est arrivé récemment (et en particulier la plupart de ce qu’elle avait découvert). Mais au tiers du second tome, on lui rend ses souvenirs, on lui explique ce qui se passe vraiment (son patron n’est pas un négociant interstellaire, effectivement, mais ça on s’en doutait ; lui et son équipe font partie d’une organisation internationale secrète qui lutte contre un phénomène mettant en péril des planètes entières), et c’est là que les choses se compliquent pour elle, pasque plusieurs factions cherchent à la manipuler (voire à carrément l’éliminer), et certaines sont vraiment très puissantes… On découvre aussi l’existence d’une terrible menace pesant de manière aléatoire sur tous les mondes et contre laquelle n’existe aucune parade vraiment efficace, mais un concours de circonstances survenu lors du premier tome fait que Devi pourrait faire partie d’une éventuelle solution.
Dans le troisième tome, Devi devient dans ce jeu qui la dépasse la pièce maîtresse sur laquelle tout le monde cherche à mettre la main, à n’importe quel prix et sans lésiner sur la violence ; tandis qu’elle essaie de jouer cavalier seul, et apparemment à l’encontre des intérêts de tout le monde.
Je disais que tout ça était plutôt prenant au départ. En effet, après ça se gâte. Le problème principal est que tout repose sur une histoire de plasmex. C’en est à un tel point que ça me donne l’impression d’être quelque chose de purement magique. Du coup, j’ai bouclé ma lecture sur un sentiment de déception. C’est encore un de ces space operas cohérents qu’un phénomène surnaturel omniprésent vient gâcher (un peu comme dans Rupture dans le réel de Peter F. Hamilton, sauf que chez Hamilton la qualité de la SF rattrapait nettement mieux le coup), et je trouve ça d’autant plus regrettable que justement, hors plasmex la SF de Bach me plaisait assez.
Oh, ça se laisse lire quand même, on parvient à peu près à s’intéresser aux péripéties de l’histoire jusqu’au bout (le chapitre de conclusion est un peu faiblard). Mais l’intérêt est moindre que si on en était resté à de la SF sans « magie ».
Ceci dit, on pourrait certainement tirer de tout ça quelque chose d’intéressant pour MEGA.