Anime de SF comportant 26 épisodes et un long métrage
Cowboy Bebop a pour personnages principaux des chasseurs de primes (cowboys), évoluant autour de 2071 (l’année où prend place le film) dans un système solaire en grande partie terraformé (jusqu’à la pesanteur qui semble être la même ; en fait, c’est un peu la même situation que dans Firefly (auquel j’ai souvent vu Cowboy Bebop être comparé, raison pour laquelle je l’ai regardé)), de Vénus aux lunes de Jupiter et de Saturne, à bord d’un vaisseau spatial, le Bebop, généralement fauchés ou quasiment fauchés (un peu comme l’équipage du Serenity) et donc à la recherche d’un boulot (un criminel « primé » à coffrer) alimentaire. À la base il s’agit d’un duo, Spike Spiegel (ancien homme de main d’une triade chinoise sur Mars, qui est plus ou moins le personnage principal) et Jet Black (ancien flic sur Ganymède), mais au fil des épisodes l’équipe s’étoffe, avec Ein, un corgi (les chienchiens de la reine d’Angleterre), puis avec Faye Valentine, une jolie et court vêtue jeune femme pas vraiment honnête qui s’incruste de force dans l’équipe et devient assez vite le troisième personnage principal, et enfin Ed, une gamine haqueuse qui les contraint à la prendre à bord (et que je trouve particulièrement énervante, sentiment que la manière très « caricature de ce que je n’aime pas en premier lieu dans le style manga » dont elle est dessinée n’arrange pas).
On voyage d’un monde à un autre grâce à des gates, qui permettent de circuler via une forme d’hyperespace appelée « espace différencié » entre les différents astres habités du système, un peu comme des trous de ver artificiels. C’est Mars qui est plus ou moins au cœur de la série. Les villes font plutôt cyberpunk, comme d’autres éléments du contexte (les représentations du cyberespace lorsque Ed fait du piratage, Jet Black qui a un bras cybernétique et une pièce métallique sur le visage, etc…).La série constitue un tout (même si pas mal d’épisodes peuvent être regardés indépendamment, ou dans le désordre) : il y a un début et une fin, et le prégénérique du premier épisode est un élément important. Et ça se finit mal, ce qui est un bon point pour moi. Les trois personnages principaux ont chacun un passé qui est dévoilé au fil des épisodes, et c’est celui de Spike qui sous-tend l’ensemble.
C’est très nettement regardable (et dans l’ensemble pas trop mal dessiné pour un machin japonais, même si comme la façon caricaturale (ou du moins archétypique) dont certains visages sont représentés a assez vite fini par me gonfler), mais s’ils avaient apporté un peu plus de soin à la plausibilité de certains points et à la cohérence de certains détails (les effets de l’apesanteur ou du vide sont pour le moins fluctuants) ça aurait même pu être bien.
Évidemment, il y a quelques épisodes particulièrement faibles, et aussi par moments un recours au comique qui semble lourd ou bébête. Et dans l’ensemble, le format court des épisodes est un handicap pour construire des histoires développées et soignées.
J’évoquais plus haut la comparaison fréquente faite avec Firefly ; ça ne vous surprendra pas si je vous dit que Firefly est nettement mieux.
Cowboy Bebop, le film
(2001)Le film (enfin, le dessin animé) est parait-il censé s’insérer entre les épisodes 22 et 23 (mais je pense qu’on peut en fait le regarder à peu près n’importe où dans la partie de la série où le Bebop a son équipage au complet).
L’histoire se passe sur Mars. En poursuivant une prime, Faye est témoin de l’explosion d’un camion-citerne, explosion qui rend mystérieusement malades les gens pris dans le nuage dégagé. Ça a tout l’air d’une arme biologique, et Faye a vu le visage du chauffeur du poids-lourd (qui s’en est sorti indemne). Les cowboys se lancent donc sur sa piste, et découvrent ce qu’il y avait dans le camion, d’où ça venait, et le gros projet d’attentat du type qu’ils poursuivent (et qu’ils ne sont pas les seuls à poursuivre).
Le format film, bien supérieur à celui des épisodes de la série, permet de faire des choses beaucoup plus soignées et donc beaucoup plus intéressantes : au niveau du cadre, au niveau de l’histoire, au niveau de la vitesse d’évolution de l’intrigue. En fait, après avoir vu le film, je ne peux que regretter que la série n’ait pas été traitée de la même façon, pasque le film est bien ; alors que s’il avait fait partie de la série sensu stricto, il aurait été raccourci en deux épisodes pour un total d’une quarantaine de minutes, à peu près le tiers de sa durée, et je l’aurais trouvé beaucoup moins bon.
Il y a bien quelques points un peu faibles ; et Faye, et surtout Jet, franchement réduit à la portion congrue, passent à l’arrière-plan au profit de protagonistes mineurs (qui n’apparaissent qu’en lien avec l’intrigue de cet épisode et sont absents de la série). Mais mon ressenti global est nettement positif.
Bref, un sympathique dessin animé de SF dans un contexte futur proche, et un complément bienvenu à la série, qu’il améliore nettement.
Il y a aussi un manga « papier », postérieur à la série, dont je ne sais pas s’il la développe ou s’il se contente d’en reprendre les épisodes.
Je suis surpris qu’il n’y ait par contre pas eu d’adaptation de tout ça en JdR : le contexte me semblait pourtant s’y prêter assez bien.
Je pense que ça peut s’adapter aisément avec Future World de Chaosium, qui utilise justement des gates, voire avec HeroQuest.