Le principal défaut de la saga est d’être un feuilleton sans réelle fin. Il y a certes un arc scénaristique qui évolue au fil des récits (quoique pas dans tous les épisodes, et de façon plus rapide dans les derniers), mais la mort de l’auteur laisse le lecteur qui a tout suivi depuis le début avec un sentiment de frustration (comme j’en avais déjà éprouvé à plusieurs reprises sur des séries BD laissées elles aussi inachevées pour la même raison).
Et donc, comme il n’y a pas de fin, ce n’est qu’une suite de récits d’aventures souvent construits sur le même modèle (une nouvelle planète, une nouvelle femme, une nouvelle piste pour obtenir un éventuel indice sur l’emplacement de la Terre, une nouvelle tentative du Cyclan pour mettre la main sur le héros). Quelques épisodes sont plus intéressants (en général ceux qui font le plus avancer l’histoire), et la plupart feraient de bonnes sources d’inspiration pour du JdR de space opera (à la Traveller en particulier), pas forcément en reprenant leurs intrigues, mais par les lieux (sociétés, créatures, dangers) qu’ils décrivent.
Est ce que ça vaut le coup de se farcir les trente-trois tomes ?
J’aurais tendance à dire que non. Faut aimer ce genre de SF. Sur le long terme, ça devient assez vite lassant car répétitif (même si ça se laisse lire). Et comme l’histoire ne se termine pas avec le dernier épisode, vouloir à tout prix tout lire pour connaître la fin ne sert à rien.
D’un autre côté, prendre un volume au cœur de la série, « pour voir », peut être un peu frustrant, surtout quand on s’approche de la fin et que les références à des choses décrites dans des tomes antérieurs se font quasi-systématiques. Donc si vous voulez essayer, vaut mieux commencer dans l’ordre (je vous dirais bien qu’à la limite le premier tome (Les vents de Gath) n’a aucun intérêt pour l’intrigue, qui ne commence qu’après (avec Derai et surtout avec Kalin) ; mais je l’ai lu bien avant les autres et je peux me tromper).