Kro en résumé : Agent of the Imperium

Agent of the Imperium
A Story of the Traveller Universe
Marc Miller
Far Future Enterprises
ISBN 9781558780378
Copyright © 2015 by Marc Miller
304 pages

Roman de SF dans l’Official Traveller Universe, écrit par Marc Miller lui-mêmeL’intérêt premier de l’ouvrage, c’est d’avoir un aperçu de la façon dont Marc Miller conçoit l’OTU. Et c’est très surprenant : toute l’histoire repose sur une technologie qui permet d’implanter temporairement dans un hôte (à condition qu’il soit équipé d’une prise neurale adéquate) la personnalité de quelqu’un d’autre (ça fonctionne grosso modo comme le transfert à MEGA). Sauf oubli de ma part, ce genre de choses n’est apparu dans Traveller qu’avec Traveller5 : le voir au cœur du présent récit (et qui plus est, utilisé de façon relativement courante), c’est pour le vieux travellerien un bouleversement.

L’agent du titre est (ou plutôt était) Jonathan Bland, un fonctionnaire du service de la quarantaine (un service absorbé par la Stellaire pour des raisons économiques, et dont la fonction principale était d’isoler des mondes pour éviter que ne s’en propagent vers d’autres mondes des dangers variés (épidémies, par exemple)). Doué pour son boulot mais atteint d’une maladie incurable, son esprit a été numérisé (une opération mortelle) en 336 et dupliqué dans des puces (wafers) qui font partie d’un lot qu’on trouve en particulier à bord de tous les capital ships de la Stellaire, et qui, en cas de crise nécessitant le recours aux capacités d’un spécialiste expérimenté, sont utilisées sur des volontaires. La personnalité ainsi implantée reste active pendant trente jours (même si on retire la puce), puis disparait ; et il y a un système de synchronisation des puces qui permet de les mettre à jour avec les nouveaux éléments « vécus » par la personnalité pendant que la puce était implantée dans un hôte, ce qui permet aux multiples puces du même individu, non seulement de continuer à acquérir de l’expérience et des connaissances, mais aussi de la partager entre elles.
L’intrigue se déroule ainsi sur quatre siècles (jusqu’à la mort de l’impératrice Margaret en 736). On assiste ainsi à plusieurs « activations » de puces contenant la personnalité de l’agent (avec souvent pour conséquence la mise sous interdit de mondes, ce qui explique pourquoi ils sont classés « zone rouge » depuis), mais aussi à des évènements historiques importants (la seconde bataille de Jimaway et la prise du pouvoir par Arbellatra, en particulier), avec des infos très intéressantes pour les passionnés de Traveller. Car à force d’activations multiples à gauche à droite, Jonathan Bland a joué à plusieurs reprises un rôle crucial dans l’histoire impériale. On pourrait presque dire qu’il en a tiré les ficelles en sous-main, et il est certain que sans lui, le cours des évènements aurait été bien différent.

Le bouquin vaut principalement à mon avis par les précisions qu’il apporte sur certains aspects de l’OTU. L’histoire en elle-même est correcte, mais je ne suis pas certain qu’elle suffise à passionner quelqu’un qui n’aurait pas déjà une assez bonne connaissance de l’OTU (et de l’histoire du troisième Imperium en particulier), malgré les précisions apportées en annexe.

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3 réponses à Kro en résumé : Agent of the Imperium

  1. Phersu dit :

    Et cette technologie presque transhumaniste d’immortalité et de transplantation de personnalité est disponible facilement ? Pourquoi les Empereurs ne sont-ils pas immortels en ce cas ?

    Cela m’étonne que Marc Miller ne soit pas plus prudent sur les conséquences que cela aurait pour son Imperium.

    • Imaginos dit :

      Alors, ça a quand même des limites :
      – la personne meurt dans la numérisation de son esprit ;
      – la puce ne peut être insérée que dans un porteur de même espèce, même sexe (génétique : ça pose donc des problèmes sur les personnes trans) ;
      – la personnalité ne s’impose que durant 30 jours puis disparait, et le porteur ne peut plus recevoir la même puce.

      Donc question immortalité, c’est pas tout à fait ça (d’autant qu’il y a des limites technologiques : les puces contenant la personnalité de Bland deviendront obsolètes en 1000).

      Enfin, rien n’est dit du coût de la numérisation : c’est pas un problème pour l’empereur sans doute, mais ça peut en être un pour la « démocratisation » du procédé.

      Mais des conséquences sur l’Imperium, oui, y en a. Je ne vais ptêt pas tout raconter ici des fois que certains de mes lecteurs aient envie de lire le roman sans qu’on leur en gâche les secrets, mais je peux te dévoiler quelques détails en privé si tu veux (pendant que je m’en souviens encore…).

      • Phersu dit :

        Oui, ça m’intéresse.

        Un des problèmes de l’OTU est de justifier comment éviter un univers transhumaniste pour garder ses origines dans la SF de l’Âge d’Or (et de ce côté, la catastrophe de The New Era était une solution interne à l’univers assez intéressante, je trouve). Je ne suis pas sûr qu’il puisse résister longtemps dès qu’on commence à introduire un niveau qui devient proche de Mindjammer.

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