Kro en résumé : L’anniversaire du monde

L’anniversaire du monde
Ursula Le Guin
Le livre de poche science-fiction
ISBN : 978-2-253-02348-7
© Éditions Robert Laffont, S.A., 2006
V.O. : The Birthday of the World, © Ursula K. Le Guin, 2002
567 pages

Recueil de huit nouvelles d’Ursula Le Guin, appartenant presque toutes au cycle de La ligue de tous les mondesPuberté en Karhaïde reprend la planète Géthen, de La main gauche de la nuit, dont les habitants sont hermaphrodites et expriment l’un ou l’autre sexe lorsqu’ils sont en période de chaleurs. La nouvelle s’intéresse justement à leur sexualité. C’est principalement un complément intéressant à La main gauche de la nuit, permettant de mieux comprendre la société géthénienne.

La question de Seggri est un ensemble de textes écrits ou rassemblés par des explorateurs de l’Ekumen à propos d’une planète sur laquelle les humains des deux sexes vivent séparément. Là aussi, la sexualité occupe une place importante dans le récit. J’ai bien aimé.

Un amour qu’on n’a pas choisi se passe sur une planète (apparue dans le recueil Pêcheur de la mer intérieure) où les mariages se font à quatre (deux hommes et deux femmes). Passé l’intérêt ethnographique, c’est moyen (sans doute le moins bon des textes du recueil).

Coutumes montagnardes se passe sur la même planète et met en scène deux femmes qui s’aiment mais ne peuvent pas se marier ensemble. Les coutumes montagnardes proprement dites m’ont plus intéressé que leur histoire d’amour.

Solitude a pour personnage principale la fille d’une exploratrice de l’Ekumen. Cette dernière s’est rendue sur une planète avec ses deux jeunes enfants pour en étudier la société, et c’est grâce à ses enfants qu’elle va arriver à obtenir les informations qu’on lui refuse à elle. J’ai bien aimé aussi.

Musique Ancienne et les femmes esclaves est un récit dans lequel un diplomate de l’Ekumen se trouve prisonnier d’une des factions d’une révolution sur une planète où l’esclavage existe (et qui servait de cadre aux nouvelles du recueil Quatre chemins de pardon).

L’anniversaire du monde a pour cadre une société qui, alors qu’elle est plongée dans une guerre de succession, rencontre des voyageurs venus d’outre-espace. C’est intéressant, mais rien ne rattache à proprement parler cette nouvelle à l’Ekumen (la préface de l’auteure indique d’ailleurs qu’elle peut ou non en faire partie).

Paradis perdus, qui n’appartient pas au cycle, est la plus longue et la plus intéressante des huit. Elle se déroule à bord d’un vaisseau à générations, parti de la Terre vers une planète extra-solaire qu’on suppose habitable, et montre comment des gens qui n’ont jamais connu que l’intérieur d’un vaisseau spatial, mais qui ne savent de la Terre que ce que leur ont transmis leurs ancêtres et ce qu’en dit leur médiathèque, et qui par ailleurs ne verront jamais la fin du voyage, peuvent en arriver à « pervertir » l’objectif de leur mission. L’idée est plutôt originale, même si la fin est un peu classique.

Ces textes sont de la SF « ethnographique » à la Ursula Le Guin, et peuvent probablement constituer une approche intéressante pour quelqu’un qui voudrait découvrir l’auteure sans se lancer dans des récits plus longs.
Bref, un excellent recueil que je ne peux que vous recommander.

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Une réponse à Kro en résumé : L’anniversaire du monde

  1. Tororo dit :

    Merci pour ce billet, cher Imaginos! La raison pour laquelle mes derniers billets sont plus courts est, hélas, très prosaïquement, celle que j’ai indiquée: work overload!

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