Describe how your play has evolved
Décrivez en quoi votre façon de jouer a évolué
Question assez difficile, pasque s’il est évident que sur grosso modo trente-cinq ans, il y a eu du changement, mettre le doigt dessus est plus délicat.
En tant que joueur, même si je n’ai pas le souvenir d’avoir vraiment joué en mode PMT, je pense que je me lasserais assez vite d’une partie consistant en une suite de combats, de ramassages de trésors et de désamorçages (ou non) de pièges.
En tant que MJ, je vois plusieurs choses :
– je citerais bien en premier le corollaire de l’affirmation précédente, en disant que j’ai pas mal tendance à mener des parties dans lesquelles les combats sont rares, voire absents, mais à bien y réfléchir, je pense qu’on trouvait déjà ça dès le deuxième scénario que j’avais écrit, à l’époque de mes débuts (et même dans les premiers scénarios que j’ai maîtrisés, les combats n’étaient pas des éléments centraux ; de l’avantage d’avoir découvert le JdR par la SF et non par le med-fan’).
– par contre, la tendance à s’affranchir des règles en cours de partie, le recours de plus en plus facile (voire recherché) à l’improvisation, et la préparation parfois minimaliste (et en tous cas, toujours allégée) des scénarios avant de les faire jouer, ça, c’est une réalité. Une réalité qui porte un nom : l’expérience.
– l’expérience, c’est aussi savoir qu’aucun scénario, aussi bien préparé soit-il, ne résiste au contact avec les joueurs, qui trouveront toujours le moyen de me surprendre et/ou de faire faire à leurs persos des choses que je n’avais absolument pas prévues. C’est aussi savoir qu’il n’est pas forcément nécessaire de se casser la tête à réfléchir aux façons dont les persos peuvent résoudre le scénario : autant ne pas perdre de temps avec ça et laisser les joueurs phosphorer là-dessus, ils trouveront bien quelque chose.
– enfin, je citerai l’écriture de scénarios (ou du moins, l’imagination de scénarios : j’en ai fait jouer qui étaient parfois bien peu écrits), un domaine dans lequel, après quelques incursions dans mes toutes premières années de JdR, j’étais resté pendant des années sans m’aventurer, faute d’inspiration, avant de m’y remettre avec une surprenante facilité il y a une douzaine d’années.