Asteroid Cybele:
The Fleet
David S. Harmer
ISBN : 978-1725585393
Fantasy Games Unlimited
copyright 2018 David S. Harmer
100 pages (couvs comprises)
Supplément *.pdf pour Aftermath!, troisième volume de la série Asteroid Cybele, décrivant (ce qui reste de) la marine des États-UnisComme dans tous les suppléments de la sous-gamme Asteroid Cybele, on a droit à la description de la Ruine. Je n’ai pas comparé avec les deux précédents pour vérifier que c’était bien une reprise texto, mais je serais surpris que ce ne soit pas le cas.
On a ensuite dans ce machin les grandes lignes squelettiques de l’organisation de la Fleet, le plan de sa base de Norfolk, les caracs du président, du vice-président et de trois secrétaires d’État (notez que quatre de ces PNJ sont les seuls du bouquin (hors scénarios, dont nous parlerons plus loin) à être décrits autrement que par leurs seules caracs chiffrées, même si ça reste très très très superficiel comme description (genre « le vice-président est un ancien pilote du corps des marines ») ; notez aussi que ce sont de vrais petits persos : le vice-président a dans son matos un jeu de passe-partout, dont je me demande bien à quoi ça lui sert (il a aussi deux flingues, des poings américains, un tuyau lesté (pour la baston) et un bouclier en contreplaqué ; et c’est tout)), les caracs des principaux officiers de la Fleet (et d’un sous-off du corps des marines ; mais pour les gens que les PJ côtoieront quotidiennement, vous repasserez, y en a pas), des plans du navire amiral (le porte-avions nucléaire John F. Kennedy) tellement petits qu’ils en sont illisibles et donc inutilisables, les caracs de la mère maquerelle d’un des deux pleasure ships qui font partie de la Fleet (oui, pasque la Fleet est accompagnée de navires civils…), les caracs d’un barman et d’un travailleur du sexe typiques, les caracs de différents navires (est ce que ça correspond à l’intégralité de la Fleet, ce n’est pas précisé), des explications brèves sur la vie dans la Fleet, un topo sur les ports où la Fleet est susceptible de relâcher (on apprend au détour de leur description que la Fleet se livre au transport d’esclaves, sans qu’on nous fournisse la moindre explication à ce sujet), des scénarios, et des annexes.
Enfin, des scénarios… C’est un peu prétentieux de les appeler comme ça. Il y en a sept, dont le premier par exemple se compose d’un paragraphe et des caracs de deux PNJ typiques. J’appelle pas ça un scénario, ni une aventure, j’appelle ça une vague idée de scénario. Ça peut effectivement suffire pour faire jouer un truc (qui sera porté sur la baston, mais c’est un autre débat), certes, mais c’est squelettique.
On a donc droit à : une attaque de pirates ; un périple fluviatile de Hambourg à Prague (la principale ville européenne à avoir survécu à l’impact de l’astéroïde Cybèle), au prétexte d’aller y rencontrer un marchand pour récupérer une cargaison (mais ce n’est qu’un prétexte : sans surprise, c’est le trajet le plus important, et le trajet consiste à se faire attaquer par des indigènes hostiles (dont deux des rares PNJ ayant droit à une description en plus de leurs caracs)) ; un lieu d’accostage à sécuriser (scénario en deux paragraphes : je cite : This is a free-form adventure that the Gamemaster can fill in as desired, ce qui en bon français se traduit par Créez votre scénario vous-mêmes) ; découvrir et éliminer une base de pirates (dans ce scénario, l’un des PNJ a droit à une description de deux lignes en plus de ses caracs) ; aller à terre chercher du ravitaillement important (nouveau scénario en deux paragraphes et contenant la phrase This is a free-form adventure that the Gamemaster can fill in as desired) ; aller au marché de Marrakech (où vous serez contents d’apprendre que si votre personnage parle couramment le farsi, il aura un bonus de +10 aux jets de réaction). Le dernier scénario se passe sur une île apparue dans le Pacifique suite à l’impact de Cybèle et sur laquelle une scientifique fait des expériences à la Docteur Moreau, sous la protection de près de 4.000 soldats. En plus de ses expériences génétiques ayant abouti à la création de diverses créatures humanoïdes hybrides d’aspect varié, elle a également recréé des dinosaures (et d’autres créatures des temps géologiques), à la Jurassic Park (mais selon une méthode différente). On est bien à Aftermath!, là ? Pasque je me serais cru dans un jeu de super-héros, avec savant fou et n’importe quoi scientifique…
Tout ça est incohérent, ça n’est pas crédible.
Mais nous n’en sommes qu’au début de la page 63 ! Il reste encore à se palucher toutes les annexes, presque toutes reprises de The American Wasteland (je n’ai pas comparé de suffisamment près pour vérifier que c’était repris mot pour mot). Il y a quand même une annexe inédite, sur la création de persos pour le contexte de la Fleet. Pourquoi ce remplissage avec des pages et des pages de trucs figurant déjà dans le supplément précédent ? Vu le volume des annexes rapporté à celui du bouquin, ça fait quand même BEAUCOUP de reprises faciles…
Ce supplément est creux au possible. Pas de PNJ intéressants, pas de plans de navires exploitables, de prétendus scénarios allant du bof à l’indigent, rien de concret. C’est nul.
Affligeant. Profondément affligeant.