Trilogie de romans de N. K. Jemisin, ayant chacun obtenu le prix Hugo, bien qu’il ne s’agisse pas de science-fiction
La cinquième saison
Les livres de la terre fracturée 1
N. K. Jemisin
J’ai lu, collection Nouveaux Millénaires
ISBN : 978-2-290-14423-7
© Éditions J’ai lu, 2017
V.O. : The Fifth Season (Broken Earth, 1), © N.K. Jemisin, 2015
476 pages
La porte de cristal
Les livres de la terre fracturée 2
N. K. Jemisin
J’ai lu, collection Nouveaux Millénaires
ISBN : 978-2-290-14426-8
© Éditions J’ai lu, 2018
V.O. : The Obelisk Gate (Broken Earth, 2), © N.K. Jemisin, 2016
446 pages
Les cieux pétrifiés
Les livres de la terre fracturée 3
N. K. Jemisin
J’ai lu, collection Nouveaux Millénaires
ISBN : 978-2-290-14430-5
© Éditions J’ai lu, 2018
V.O. : The Stone Sky, © N.K. Jemisin, 2017
446 pages
L’histoire se passe sur une planète habitée par des humains technologiquement relativement peu avancés (il y a certes des éléments modernes, comme de l’électricité, voire carrément SF, mais ça semble surtout être des vestiges d’époques révolues). La planète présente une activité tellurique très intense, mais certains individus, les orogènes, sont capables de contenir les secousses sismiques (ça semble être une sorte de faculté psionique, qui n’est pas forcément bien maîtrisée au début et qui risque donc de faire des dégâts autour de l’orogène inexpérimenté, ce qui fait que les orogènes sont mal vus et souvent tués dans l’enfance, sauf ceux qui sont conduits à la capitale impériale pour y suivre une formation qui leur apprendra à maîtriser leurs pouvoirs et fera d’eux des orogènes « officiels » (orogènes impériaux), craints mais (à peu près) respectés). Une caste particulière, les Gardiens, est chargée de veiller sur les orogènes impériaux, pour les protéger mais aussi pour les empêcher d’utiliser leurs pouvoirs d’une façon qui irait à l’encontre des desseins du Fulcrum (l’ordre qui forme et emploie les orogènes impériaux) ; là encore, ils semblent dotés de certaines facultés psioniques.
Ajoutons encore au tableau les mangeurs de pierre, de mystérieuses créatures d’apparence humaine ; et de mystérieux obélisques volant dans le ciel et qui semblent être des vestiges technologiques d’un lointain passé que plus personne ne comprend.
Les évènements telluriques qui secouent la planète sont parfois si violents qu’ils provoquent des cataclysmes planétaires dont les effets durent plusieurs années et que l’on appelle les Cinquièmes Saisons, en grande partie dues aux cendres volcaniques envoyées dans l’atmosphère et qui provoquent des refroidissements importants en empêchant la lumière solaire de parvenir à la surface planétaire (le même principe que pour l’hiver nucléaire).
Dans le premier tome, on suit trois orogènes : la personnage principale, Essun, une femme d’une quarantaine d’années dont le mari, venant de découvrir que son jeune fils est orogène, l’a tué et s’est enfui avec leur autre enfant, une fille de huit ans, et qui part à leur recherche pour la récupérer, alors qu’une Cinquième Saison d’une durée inégalée va éclater ; Damaya, une petite fille dont les parents viennent de découvrir qu’elle est orogène et s’en débarrassent en la confiant à un Gardien nommé Schaffa qui la conduira au Fulcrum ; et Syénite, une orogène impériale un peu expérimentée, d’une trentaine d’années, qui part en mission pour le Fulcrum, accompagnée d’un mentor, un orogène extrêmement puissant. Et on découvre peu à peu quels liens unissent ces trois personnes (à vrai dire, on finissait par s’en douter un peu).
Le deuxième tome fait directement suite au premier. On y retrouve Essun, mais on suit aussi en parallèle ce qui arrive à sa fille, Nassun. La mère devient de plus en plus balèze, et la fille montre un potentiel certain. Ça tourne de plus en plus au « magique ». Essun veut utiliser les obélisques pour remettre en orbite autour de la planète la lune, qui en a été éjectée il y a tellement longtemps que plus personne ne se souvient vraiment de quoi il s’agissait. Si elle réussit, ça stabilisera la planète et ça mettra donc fin au phénomène des Cinquièmes Saisons.
Le troisième tome continue à suivre en parallèle Essun et Nassun. Alternent avec ces deux récits l’histoire (dans un lointain passé, mais dans une civilisation technologiquement très avancée) du narrateur, dont on a deviné l’identité dans le deuxième tome. C’est la conclusion du cycle, ça apporte des éclaircissements sur divers éléments rencontrés au fil des trois bouquins (mais pas sur tout ; et puis il y a des choses qui sont « opacifiées » plutôt qu’éclaircies), et… ça ne devient pas de la SF : ça reste un machin à base de trucs magiques.
Le glossaire en fin de chaque volume est utile pour préciser la signification de certains termes inventés par l’auteure (quoique dans l’ensemble, le sens approximatif se déduise à peu près du texte) ; il y manque cependant la définition de lithomnésie.
La traduction de Michelle Charrier est correcte dans l’ensemble, à part quelques faux-amis (basique, race, compas, opportunité), et le fait qu’alvéole soit systématiquement accordé au féminin.
Les trois romans forment un tout, et il est impossible de les lire indépendamment les uns des autres.
C’est pas de la SF, c’est à base de magie. Je suis peut-être sectaire, mais ça n’aurait pas dû avoir trois prix Hugo, qui sont des prix récompensant des œuvres de SF.
Et donc, c’était pas pour moi (mais je pense qu’il y a certains de mes lecteurs à qui ça plaira beaucoup). Oh, certes, c’est bien écrit, ça se laisse bien lire, on s’intéresse assez facilement à ce qui arrive aux personnages principaux ; mais le principal moteur de ma lecture a incontestablement été d’arriver enfin au point où ces histoires de phénomènes magiques allaient se transformer en SF ; point qui comme nous l’avons vu n’existe pas.
Y a un JdR sur cette serie de romans qui est annonce. C’est fait par Green Ronin Publishing, les sbires responsables du JdR « The Expanse ».
Ca peut interesser des ames perdues.
https://greenronin.com/blog/2019/08/02/green-ronin-to-publish-the-fifth-season-roleplaying-game/
Oui, j’en avais parlé ici. ;-)
Et c’est pour ça que j’ai lu la trilogie aussi « tôt ».