Les chevaliers du ciel
(1967 / 1970)
Série télé en trois « saisons » de treize épisodes (d’environ 26 mn) chacune, adaptée de la série BD éponyme
Les deux personnages principaux sont incarnés respectivement par Jacques Santi (Michel Tanguy) et par Christian Marin (Ernest Laverdure). Les amateurs de la série BD seront en terrain connu : certains évènements se trouvaient déjà (sous une forme un peu différente) dans certains albums ; et on retrouve dans la série télé les mêmes excès comiques autour du personnage de Laverdure qui constituent le principal grief que j’ai envers la série BD.
La première « saison » se déroule entièrement à la base aérienne de Longvic, à côté de Dijon. Cette unité de lieu lui donne un côté récurrent des personnages secondaires (à part les conquêtes féminines de Laverdure) et des lieux, qu’on ne retrouve pas dans les deux « saisons » suivantes (même si plusieurs épisodes consécutifs peuvent s’y dérouler au même endroit). Ce côté « vie de la base », et les personnages secondaires récurrents donc, construisent une ambiance, un cadre, qu’on ne retrouvera pas par la suite ; un réalisme aussi, pasque la base aérienne a participé au tournage des épisodes. Il y a aussi un arc narratif qui court tout au long des treize épisodes, avec des espions qui veulent s’emparer des secrets des nouveaux Mirage…
Les personnages secondaires récurrents disparaissent de la série avec la fin de la première « saison » (il arrivera qu’on en retrouve certains pour quelques épisodes, dont un dans le tout dernier pour lequel une partie du premier a été reprise telle quelle mais avec de nouveaux dialogues), en particulier la copine de Tanguy dont on nous apprend dans le premier épisode de cette nouvelle « saison » qu’elle s’est tuée en voiture (ce qui lui permettra donc de multiplier lui aussi les conquêtes féminines).
Dans la deuxième « saison », les deux héros se retrouvent tout d’abord à l’EPNER (École du Personnel Navigant d’Essais et de Réception), sur la base d’Istres. Ils partent ensuite en Polynésie, reviennent à Istres avant de partir en Algérie (où la France avait conservé quelques sites militaires malgré l’indépendance) puis dans les Canaries, sur la piste d’une mystérieuse station qui brouille les tirs de fusées français.
Dans la troisième « saison », ils vont tout d’abord en Belgique, qui vient d’acquérir des Mirage, puis Tanguy retourne à Istres alors que Laverdure intègre la patrouille de France à Salon-de-Provence ; ils se retrouvent pour des manœuvres en Méditerranée lors desquelles est testé un nouveau radar pour les Mirage ; ils font un stage « oxygénation » à La Plagne en hiver ; Laverdure part visiter Cap Kennedy (épisode carrément mou) ; et les quatre derniers épisodes se passent au Pérou. À la toute fin, ils sont promus capitaines (après avoir passé les trois « saisons » au grade de lieutenant) et à nouveau affectés à Dijon, ce qui à mes yeux aurait pu être une bonne chose s’il y avait eu une quatrième « saison ».
Sur l’ensemble des trente-neuf épisodes, il y a du bon, du moyen (souvent pasque ça a vieilli et/ou pasqu’ils n’avaient pas des moyens énormes à leur disposition), et un peu de mauvais. Mais je le redis, on retrouve assez bien l’esprit de la BD, donc si vous aimez cette dernière, la série télé devrait vous plaire.
Et ce d’autant plus que les comédiens choisis pour incarner les deux personnages principaux collent vraiment bien à leurs modèles de papier, physiquement parlant. Évidemment, je pense que mon jugement sur ce point a pu être influencé par le fait que certaines couvertures d’albums (ou de numéros de Pilote) représentaient lesdits personnages principaux avec les traits des acteurs plutôt que ceux qu’ils avaient à l’intérieur des albums. C’est probablement la seule adaptation filmée que je connaisse qui soit à ce point fidèle à l’original.
Il y a une différence notable avec la BD, quand même : autant dans la BD, mon personnage favori était incontestablement Tanguy, autant dans la série télé, Christian Marin crève l’écran. Du reste, il y a au moins deux épisodes dans lesquels il est le seul des deux à apparaître. Alors quand je vois que pour plein de béotiens, tout ce qu’ils retiennent de sa carrière c’est son rôle dans les quatre premiers Gendarme de Saint-Tropez, ça me désole.