Si ça continue, je vais rester confiné moi aussi

J’ai actuellement sur le papier une équipe de neuf personnes.
Il m’en faut trois au minimum (en plus de moi) pour faire tourner la boutique dans des conditions plus ou moins épiques. Quatre pour assurer un boulot correct. Cinq ou plus pour le faire dans des conditions confortables.
Ces valeurs s’entendent pour une journée donnée. Pour une semaine complète, compte tenu de leur cycle de travail, il me faut une personne de plus pour faire le boulot.
J’ai actuellement trois agents en arrêt maladie (sans rapport avec le Covid 19). Restent six.
J’en ai une qui était arrêtée toute la semaine pour garder ses gosses, mais qui devait revenir lundi. Elle m’a annoncé vendredi qu’elle se faisait arrêter par précaution, puisqu’elle souffre d’une affection figurant dans la liste de celles qui rendent plus sensible au Covid 19 ou à ses séquelles. Restent cinq (soit, si vous avez bien suivi, tout juste ce qu’il me faut pour assurer un boulot correct sur la semaine).
Ce midi, alors que je rentrais tout juste du jardin où j’ai fait mes premiers semis, je reçois un msg d’une des agentes restantes, m’annonçant qu’elle était arrêtée (avec des symptômes respiratoires…). Restent quatre… Ce qui signifie que la semaine prochaine, je vais devoir faire deux postes à la fois (et sans séance de kiné pour me retaper un minimum, j’ai déjà prévenu la direction que je ne savais pas combien de temps j’allais tenir le coup physiquement), et qu’on va en chier.
Mais ça, c’est la théorie. Car parmi les quatre agents restant :
– mon adjointe souffre elle aussi d’une affection en raison de laquelle elle ferait mieux de rester confinée chez elle. Hier (enfin, avant-hier, le temps que je finisse de rédiger le présent billet), elle se posait sérieusement la question de savoir si elle devait ou non s’arrêter. Je l’ai contactée tout à l’heure et elle m’a assuré qu’elle serait là lundi (sauf imprévu), mais je ne sais pas si elle ira au-delà (pasque le sens du sacrifice, c’est bien joli, mais on n’est pas dans une fiction là, c’est de sa santé qu’on parle). D’ailleurs, hier je lui avais personnellement recommandé de ne plus venir ;
– je soupçonne une autre d’avoir des problèmes de santé figurant également dans cette fameuse liste, ou en tous cas pouvant inciter son médecin traitant à l’arrêter par précaution ;
– un troisième est susceptible de s’arrêter pour garder ses gosses à la place de sa compagne (pour l’instant ils se sont arrangés pour que ce soit lui qui aille bosser, mais rien ne dit que ça sera toujours possible). Il est par ailleurs hypocondriaque…
Il ne me reste donc comme présence fiable que notre dernière recrue, arrivée il y a un mois et demi et encore considérée comme junior. Et même si elle ne l’était pas, elle ne pourra de toutes façons pas assurer trois postes.
Les perspectives sont donc peu engageantes, alors que notre activité reprend en force après avoir connu un léger creux en milieu de semaine. Alors certes, j’ai réussi à négocier un renfort pour la semaine à venir, à partir de mardi ; mais je ne sais pas si je pourrai la conserver au-delà.
Et tout ça, alors qu’on est dans le coin pour l’instant relativement épargnés par l’épidémie… Le pire reste probablement à venir.

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