Great Science Fiction About Doctors
18 Choice Tales of the Outermost Worlds of Medicine
Edited by Groff Conklin and Noah D. Fabricant, M.D.
Collier Books
copyright © 1963 by the Crowell-Collier Publishing Company
412 pages
Recueil de 18 nouvelles censées être de SF et censées avoir pour thème les médecins
Les nouvelles sont :
The Man Without an Appetite (1916), de Miles J. Breuer, traite d’un médecin qui ne mange plus, ce qui inquiète sa femme qui fait alors appel au narrateur, lui aussi médecin et ami de la famille. C’est lisible, mais vieillot.
Out of the Cradle, Endlessly Orbiting (1959), d’Arthur C. Clarke, ne traite pas de médecin mais de conquête spatiale (et plus spécialement lunaire).
The Brothers (1952), de Clifton L. Dance, Jr, n’est pas de la SF mais du fantastique-contemporain. C’était ptêt original à l’époque de sa parution, mais en 2020 on le voit venir de très loin : c’est l’histoire d’une goule qui vit dans un cimetière, se fait ramasser par les flics (qui ne savent bien évidemment pas qu’ils ont affaire à un mort-vivant) et coffrer en hôpital psychiatrique.
The Great Keinplatz Experiment (1885), d’Arthur Conan Doyle, texte que j’avais déjà lu en français sous le titre La grande expérience de Keinplatz : ça n’est ni de la SF, ni original de nos jours : c’est une expérience d’hypnotisme dans laquelle l’hypnotiseur et son sujet d’expérience échangent accidentellement leurs esprits.
Compound B (1954), de David Harold Fink, met en scène un médecin qui invente un produit qui rend les gens géniaux mais ne fonctionne que sur les personnes à la peau noire, et qui cherche à comprendre pourquoi, tandis que sa femme, raciste, ne pense qu’au profit. C’est moyen.
Rappaccini’s Daughter (1844), de Nathaniel Hawthorne, est un texte à la frontière entre la SF (qui n’existait pas vraiment à l’époque de sa parution) et le fantastique. Ça se passe à Padoue (a priori à la Renaissance), et ça met en scène un médecin spécialiste des plantes vénéneuses, dont la fille est elle aussi vénéneuse. C’est pas mal, même si on voit venir la fin de loin.
The Psychophonic Nurse (1928), de David H. Keller, encore une nouvelle qui n’a rien à voir avec les médecins : un homme fait construire un robot-nounou pour s’occuper de sa fille en bas âge, sa femme se plaignant de ne pouvoir concilier gestion du bébé et vie professionnelle. Correct mais un peu vieillot, et probablement aussi plutôt misogyne.
The Little Black Bag (1950), de Cyril M. Kornbluth, nouvelle que j’avais déjà lue en français sous le titre La petite sacoche noire. Une sacoche de médecin du futur, bourrée d’instruments de très haute technologie et de médicaments hautement efficaces, est placée dans une machine à voyager dans le temps expérimentale et envoyée dans le passé (notre présent, ou du moins celui de l’auteur au moment où il écrivait), où elle tombe entre les mains d’un toubib devenu alcoolique et ayant mauvaise réputation professionnelle. J’aime bien.
Ribbon in the Sky (1957), de Murray Leinster, de la série Med Service.
Mate in Two Moves (1954), de Winston K. Marks, met en scène deux médecins hospitaliers (un homme et une femme) qui découvrent le virus à l’origine d’une pandémie de coups de foudre. Évidemment, ils sont tous deux célibataires. L’histoire est très prévisible.
Bedside Manner (1954), de William Morrison, l’histoire d’un couple dont le vaisseau spatial a un accident et qui est sauvé par des ET à la technologie beaucoup plus évoluée qui les « reconstruisent ». Sans beaucoup d’intérêt de nos jours.
The Shopdropper (1955), d’Alan Nelson, que j’avais déjà lue en français sous le titre Le dévoleur, n’est pas vraiment de la SF (c’est plutôt du fantastique-contemporain, une histoire d’objet magique). Un patient se rend chez son médecin car il porte des gants invisibles qui le poussent à voler des objets, et bien entendu, comme les gants sont invisibles, le médecin ne le croit pas. C’est un récit humoristique, pas déplaisant bien qu’il soit très prévisible.
Family Resemblance (1953), d’Alan E. Nourse, historiette humoristique dans laquelle des internes dans un hôpital font une blague à un professeur. Amusant, mais ça n’est pas de la SF.
Facts in the Case of M. Valdemar (1845), d’Edgar Allan Poe, nouvelle qui fait partie du recueil Histoires extraordinaires et que j’avais donc déjà lue en français sous le titre La vérité sur le cas de M. Valdemar. Comme le texte de Doyle, c’est une histoire d’hypnotisme et ce n’est pas de la SF.
Emergency Operation (1956), d’Arthur Porges, met en scène une opération chirurgicale menée de l’intérieur par un ET microscopique. Correct, mais de nos jours on est trop blasés pour s’esbaudir devant une telle idée.
A Matter of Ethics (1954), de J. R. Shango (qui, renseignements pris, est un pseudo de Clifton Dance, auteur d’une des précédentes nouvelles ; ce seraient d’ailleurs ses deux seuls textes de « SF »), l’histoire d’un chirurgien qui attend depuis deees années d’être admis au sein d’un prestigieux cercle restreint de cardiologues, ce qui lui permettrait de réaliser une opération dont il maîtrise la technique (depuis toutes ces années d’attente) mais que seuls ces quelques initiés sont autorisés à pratiquer, et qui, pendant un voyage spatial, est placé devant un dilemme : opérer un malade sans autorisation, au risque d’être accusé d’assassinat s’il décède, ou le laisser mourir sans rien faire. Pas mal.
Bolden’s Pets (1955), de Floyd L. Wallace, nouvelle que j’avais déjà lue dans le supplément Golden Age Adventures. Je la trouve toujours bien.
Expedition Mercy (1948), de J. A. Winter, texte relativement classique dans lequel une expédition médicale débarque sur une planète où la précédente expédition a succombé à une maladie mystérieuse et cherche à identifier ladite maladie. C’est largement correct.
Au final, un recueil très inégal et plutôt anecdotique, que je ne peux assurément pas vous conseiller, même si vous voulez lire de la SF médicale.