Quitter les monts d’automne
Émilie Querbalec
Albin Michel Imaginaire
ISBN : 978-2-226-45193-4
© Éditions Albin Michel, 2020
443 pages
Roman de SF
La narratrice, Kaori, est née sur Tasai, une planète technologiquement arriérée dont la société, certes en contact (modéré) avec la civilisation interstellaire, a beaucoup de points communs avec celle du Japon féodal mais où la lecture et l’écriture sont interdits (et punis de mort). Elle est d’une lignée de conteuses (des femmes capables de réciter par cœur des histoires, seul moyen pour les perpétuer puisqu’il n’y a rien d’écrit), mais chez elle ce « don » ne s’est pas exprimé. Lorsque sa grand-mère (et dernière parente) meurt, elle hérite d’un mystérieux rouleau contenant une feuille sur laquelle sont écrits des trucs, que non seulement elle ne peut pas lire, mais qui lui vaudraient l’exécution si elle était découverte. Emportant avec elle le précieux mais compromettant objet, elle entame un périple qui la conduit d’abord à quitter sa région natale (les « monts d’automne » du titre), puis sa planète, pour aller très loin, à la recherche de révélations sur son passé et sur sa fameuse feuille d’écritures, qui semble attirer certaines convoitises.
La partie sur Tasai évoque la SF « ethnographique » à la Ursula Le Guin. Ensuite, on part sur quelque chose de beaucoup plus moderne, avec intelligences artificielles, modifications génétiques, choses qui ressemblent aux ascenseurs orbitaux ou aux trous de ver, transhumanisme, etc…
Tout ça est fort bien écrit, mais le gros problème du récit est que Kaori est un personnage presque complètement passif, ballotté et manipulé par les personnages secondaires qu’elle croise TOUT AU LONG DE SA ROUTE. Ça en devient vite gonflant.
Et puis aussi, l’intrigue est lente, très lente, ce qui rend la fin un peu précipitée.
Mais en dehors de ça, c’est pas trop mal. Faudra voir ce que l’auteure donnera par la suite…