Série et films d’animation japonais, à thème cyberpunk
Environ un siècle dans le futur, le Japon a fermé ses frontières et sa société est régie par un système informatique (le système Sibylle) qui affecte chacun au poste pour lequel il est le mieux adapté, et détermine le risque de passage à l’acte criminel au moyen d’un indicateur chiffré, le psycho-pass. Lorsque le psycho-pass d’un individu atteint un certain seuil, la police le capture pour rééducation, ou l’élimine s’il est vraiment trop élevé. Pour ce genre de tâche, elle emploie des équipes spéciales de la Brigade de la Sécurité Publique (BSP), constituées d’inspecteurs et d’exécuteurs. Les exécuteurs sont de par leur psycho-pass élevé des criminels potentiels, qui agissent sous la responsabilité des inspecteurs. Les uns comme les autres emploient des pistolets spéciaux, les dominateurs, qui ne peuvent être utilisés que par des personnes autorisées (il y a un blocage informatique pour ça), et ne peuvent tirer que sur des gens dont le psycho-pass est suffisamment élevé (il y a aussi un blocage pour ça). Et donc, vous voyez tout de suite le problème : si le système de lecture du psycho-pass déconne, ou si le psycho-pass lui-même n’est pas fiable, un criminel ne peut être, ni détecté, ni flingué même s’il est pris sur le fait.
En dehors de ces aspects centraux, c’est cyberpunk, il y a des drones, de la réalité virtuelle et de la réalité augmentée, des réseaux informatiques omniprésents, de la vidéosurveillance partout, des cyberprothèses, des robots de combat, etc… Le niveau technologique approche celui de Ghost in the Shell.
La première season (2012 / 2013 pour la V.O.) compte onze épisodes d’environ 45 mn chacun.
Les personnages principaux sont une toute jeune inspectrice, Akane Tsunemori, qui vient d’être affectée à sa sortie de l’école et est encore naïve et idéaliste, et un exécuteur un peu plus âgé et nettement plus aguerri (et désabusé), Shinya Kogami, l’un de ceux avec lesquels elle travaille.
Bien entendu, l’histoire tourne autour de gens dont le psycho-pass reste désespérément « normal » et qui en profitent pour commettre des crimes au nez et à la barbe de Sibylle et sans que les dominateurs, la seule arme à feu des policiers, puissent fonctionner contre eux. Mais si la population apprenait que Sibylle n’est pas infaillible, on risquerait le mouvement de contestation sociale et la mise à bas de ce système si idyllique sur le papier, mais qui quand on se penche dessus s’avère finalement être une dystopie…
La deuxième season (2014 pour la V.O.) comporte elle aussi onze épisodes, mais ils sont moitié plus courts. Ça se passe en 2114. Exit Kogami, Tsunemori est la seule personnage principale, et on lui colle dans les pattes Shimotsuki, une inspectrice débutante pour travailler avec elle (reproduisant ainsi plus ou moins la paire qu’elle constituait dans la première season avec son collègue inspecteur expérimenté).
Là encore, ça tourne autour de criminels dont le psycho-pass reste normal, et qui ont pour point commun de mentionner un certain Kamui dont les collègues de Tsunemori pensent (contrairement à elle) qu’il n’existe pas. Mais évidemment, c’est elle qui a raison…
(au passage, c’est quand même dingue que le système Sibylle ait de tels dysfonctionnements sans qu’on ne le remette en question ni qu’on équipe la police d’armes autres que les dominateurs, qui leur permettraient de « neutraliser » quand même les criminels pris en flag…)
Il y a une troisième season qui date de 2019, mais je ne l’ai pas vue.
Le premier des films d’animation, Psycho-Pass – The Movie, date de 2015 et prend place en 2116, trois ans après la fin de la première season de la série animée. Le Japon est en train d’exporter le système Sibylle vers l’Union des États d’Asie du Sud-Est (ou un nom dans ce genre), une dictature militaire qui utilise le système, qui lui permet d’encore mieux contrôler sa population, pour l’aider à éradiquer l’oppo… la rébellion. Kogami apparaissant sur des images de ladite rébellion, Tsunemori part là-bas pour enquêter sur son rôle.
On n’est plus vraiment dans l’enquête policière, plutôt dans la guerre technologiquement avancée, ce qui fait que Tsunemori est spectatrice passive des évènements pendant une bonne partie du film (vous me direz, quelque part, pendant qu’elle poursuivait des criminels à Tokyo avec toujours un ou deux coups de retard sur eux, on ne peut pas dire qu’elle jouait un rôle vraiment actif dans l’intrigue…).
J’ai trouvé ça pas mal, même si j’ai un peu de mal avec la transformation de Kogami qui de flic d’élite devient mercenaire d’élite.
Après celui-ci, il y a eu en 2019 une série de trois autres films d’animation d’environ une heure chacun, intitulés Psycho-Pass : Sinners of the System.
Dans le premier (Psycho-Pass : Sinners of the System Case 1), qui se passe en 2117, c’est Shimotsuki qui mène l’enquête, Tsunemori ne jouant qu’un rôle secondaire. Une femme s’est évadée d’un complexe où sont enfermés pour rééducation des criminels latents (qui n’ont pas (pour l’instant) commis de crime, mais dont le psycho-pass est anormalement élevé), isolé en plein dans les montagnes loin de Tokyo, et après l’avoir ramenée là-bas, Shimotsuki et ses exécuteurs enquêtent sur ce qui se passe sur place. C’est moyen.
Le second (Psycho-Pass : Sinners of the System Case 2) se passe en 2116, après le premier film, mais il consiste principalement en une longue réminiscence d’évènements qui se sont déroulés quelques temps avant le début de la série animée et l’affectation de Tsunemori dans la BSP). Un officier des forces de défense japonaise, sacrifié lors d’une opération dans l’Union des États d’Asie du Sud-Est (et là, je me demande en quoi une opération militaire dans un pays étranger entre dans les fonctions d’une « force de défense »… Je m’interroge aussi sur la logique de l’opération en question, puisque pour ce qu’on nous en explique, il n’y avait aucun besoin de sacrifier qui que ce soit) et porté disparu depuis, réapparait pour commettre des attentats contre le ministère de la défense, et le BSP mène l’enquête. Ces évènements ont amené au recrutement comme exécuteur d’un autre officier, grand ami du disparu et suspect dans la présente affaire. C’est pas mal.
Enfin, le troisième (Psycho-Pass : Sinners of the System Case 3) revient sur le personnage de Kogami, qui se rend dans l’Alliance Tibet-Himalaya, ensanglantée par un conflit inter-ethnique. Il ne veut pas y jouer les mercenaires, il souhaite se ranger des bécanes, et il se retrouve à prendre sous son aile une gamine dont la famille a été massacrée dans le conflit, et qui, elle, veut se venger. On n’est plus du tout dans de l’enquête policière (encore moins que dans le premier film). C’est pas trop mal encore une fois.
Il y a eu un autre film (en trois épisodes de 45 mn chacun environ), Psycho-Pass 3 : First Inspector, qui est censé faire suite à la troisième season. N’ayant pas pu voir cette dernière, je ne les ai pas regardés non plus.