The Last Human
Zack Jordan
Hodder & Stoughton
ISBN 9781473650855
Copyright © Zack Jordan 2020
437 pages
Roman de SF
Le cadre est une société interstellaire démesurée et très ancienne, rassemblant des tas d’espèces pensantes différentes coexistant pacifiquement, reliées par le Réseau, une intelligence artificielle qui sert à la fois d’internet, de réalité augmentée, et de moyen de voyager plus vite que la lumière. Le Réseau est à la fois ce lien et la société interstellaire elle-même. Lorsqu’une espèce pensante atteint un certain niveau de développement, le Réseau la contacte et lui propose un choix : soit elle incorpore paisiblement le Réseau, soit elle refuse et reste tranquillement cantonnée dans son système stellaire, sans contact avec le Réseau (qui la surveille quand même pour vérifier qu’elle respecte ces conditions) et renonçant à développer la technologie du voyage superluminique.
L’intelligence est mesurée en tiers. Pour être légalement considéré comme une personne (avec des droits), il faut avoir une intelligence de tier 1,8 (plein d’intelligences artificielles sont donc bridées juste en dessous). D’un tier au suivant, l’intelligence est douze fois supérieure. Vous et moi (et la plupart des individus d’espèces pensantes) on serait au tier 2, une intelligence de tier 3 est douze fois plus intelligente (et on aurait du mal à comprendre ses raisonnements), de tier 4, 144 fois plus (et là on ne pannerait plus rien du tout), et ainsi de suite. Il y a aussi des intelligences « collectives », c’est-à-dire des espèces dont tous les membres partagent une même conscience (et généralement, le résultat n’est pas un petit tier 2).
Enfin, quand je dis que vous et moi on serait au tier 2, c’est sans compter le fait que les humains ne font pas partie du Réseau, qu’ils ont été éradiqués, et que si jamais on en découvrait un survivant, tout le monde lui sauterait immédiatement dessus pour le tuer ; sans que le lecteur sache pourquoi.
Or la personnage principale, Sarya, est justement la dernière humaine du titre. Adoptée (dans des circonstances dont elle ignore tout, mais qui nous seront progressivement dévoilées) et élevée par une widow (ET ressemblant à une gigantesque araignée), elle se fait passer pour une spaal, une espèce ET ressemblant superficiellement aux humains, mais n’ayant qu’une intelligence de tier 1,8 (ce qui fait que la plupart des gens la traitent comme une demeurée).
Sarya, qui achève son adolescence, aimerait bien en savoir plus sur sa véritable espèce, d’où elle venait, pourquoi tout le monde la déteste, pourquoi elle a été éradiquée, mais il n’y a pas d’informations sur le sujet. Croyant avoir découvert quelqu’un qui pourra lui en dire plus, elle se retrouve prise malgré elle dans une série de péripéties. Pendant une bonne partie du bouquin (et jusqu’à la fin), elle n’est qu’un pion de plus en plus manipulé par les deux camps d’un conflit opposant deux intelligences supérieures de plusieurs tiers aux nôtres : le Réseau, et une espèce à l’intelligence collective qui semble avoir un lien particulier avec l’histoire de l’humanité.
Le côté « pion manipulé par des intelligences incommensurables et incompréhensibles » est un peu frustrant. Mais malgré ça, le bouquin est carrément bon (je l’ai vu comparé à Hyperion ; je n’irai ptêt pas jusque là, mais c’est clairement un poids lourd que je ne peux que vous recommander).