Bob Morane
L’intégrale 5
Henri Vernes
Lefrancq, collection Volumes
ISBN 2-87153-439-X
Copyright © 1997 Claude Lefrancq Éditeur
783 pages
Recueil de cinq aventures de Bob Morane
Les compagnons de Damballah (1958), qui se passe en Haïti et sans Ballantine, incorpore bien entendu une cérémonie vaudoue (pour laquelle, si j’en juge par le peu que je connais de ce genre de choses grâce à mes lectures rôludiques, Henri Vernes semble avoir été plutôt bien documenté). Morane se retrouve mêlé malgré lui à un mouvement armé de lutte contre le tyran d’Haïti (qui ne s’appelle pas Duvallier). C’est plutôt bof, à part la description de la cérémonie vaudoue.
Les géants de la taïga (1958) était le récit qui m’intéressait dans ce recueil. Les géants en question sont des mammouths (qui ont bien entendu été recréés par des scientifiques). Ça se passe en Sibérie, Ballantine n’est pas présent, et c’est un récit plutôt pas terrible.
Les dents du tigre (1958) emmène Morane, Bill Ballantine, le professeur Clairembart et Frank Reeves au Tibet (qui fait partie de l’Empire Asiate, un État totalitaire qui englobe en particulier la Chine, et où ils s’introduisent clandestinement par avion), à la recherche des ruines d’une cité perdue qui serait un vestige du continent de Mu. Malheureusement, ils tombent surtout sur une base secrète depuis laquelle les Asiates sont en train de préparer leur plan d’attaque du reste de la planète. Ah, et puis y a des yétis, aussi. Dans la deuxième partie, les Asiates déclenchent une guerre mondiale, envahissent sans coup férir la Russo-Sibérie et l’Europe, et seuls les Américains leur résistent encore. L’invasion militaire finit par être repoussée, mais son machiavélique instigateur a un plan encore plus retors de savant fou (notez au passage que ce plan est complètement con, puisqu’il repose sur l’élévation du niveau des mers et va donc frapper indistinctement l’Empire Asiate et ses ennemis, mais en causant proportionnellement beaucoup plus de dégâts au premier, vue la quantité de sa population qui s’agglutine dans les zones côtières de faible altitude d’Asie du Sud-Est…). Tout ça est plutôt bof.
Le gorille blanc (1959), où Morane (sans Ballantine) se voit demander par un célèbre marchand de bêtes sauvages de capturer l’unique gorille albinos connu. Mais il a un concurrent, un déplaisant chasseur de grand gibier qui veut pour sa part flinguer le singe. Banal, et la fin est prévisible.
La couronne de Golconde (1959) est le récit où apparaissent pour la première fois M. Ming (qui n’est pas encore l’Ombre Jaune) et ses sinistres dacoïts. Ballantine quant à lui en est absent. Et encore une fois, c’est bof. Bof pasque ça fait récit inachevé, avec pas mal de trucs qui restent sans explication. Bof aussi pasque l’Ombre Jaune (enfin, M. Ming ici) est trop balèze, inexplicablement balèze : c’est trop facile pour l’auteur, c’est frustrant pour le lecteur.
En conclusion, un recueil très bof, encore plus bof que la moyenne des Bob Morane que j’ai lus jusqu’à présent. J’ai éprouvé au fil de ces lectures mon constat habituel sur les aventures de Bob Morane : « même s’il est parfois confronté à des péripéties un peu plus difficiles, on n’arrive jamais, JAMAIS, à s’inquiéter pour le héros. Il est toujours facile, il s’en sort toujours les doigts dans le nez, sans conséquences néfastes, y a pas d’incertitude ». Vous pouvez allègrement faire l’impasse.