Le nouveau supplément pour Star Trek Adventures est disponible (papier ou *.pdf).
Je ne suis heureusement pas concerné, mais je crains fort que la future nouvelle (tentative de) V.F. de Traveller ait une traduction encore plus déplorable que la première (que je ne connais pas, certes, mais dont j’ai entendu beaucoup de mal) : ils prévoient apparemment de traduire Spinward Marches par « Marches du Spin », ce qui, non seulement n’a rien à voir avec le sens de la V.O., mais ne veut absolument rien dire.
Et c’est pas que de la SF (même s’il y en a beaucoup), et même pas que du JdR (même si c’en est surtout), mais je n’avais pas eu l’occasion d’en parler ici précédemment : j’ai mis mon site à jour samedi dernier.
« Marches du Spin »
…
euh … mais comment c’est possible ce genre de truc ?
hahahahahahaha
En matière de (prétendues) traductions, y a plus grand-chose qui m’étonne. :-\
Et m’sieur ! M’sieur ! ‘Spin’, ça se prononce comment en français : comme ‘pain’ ou comme ‘épine’ ? Et p’is après, m’sieur, c’est comment qu’on va traduire ‘rimward’ ou ‘coreward’ ? Par ‘Rim’ et ‘Core’ ?
‘Marches du Spin’, ça vient d’où un truc comme ça ? Cynisme mercantile : le bidule va se vendre quoi qu’il arrive. Manque de sérieux des éditeurs et des traducteurs. Manque de respect de l’ouvrage initial et du travail de son auteur. Manque de respect de soi-même finalement.
Amateurisme aussi : il est clair que cette formule absurde est le fruit d’une incapacité criante à traduire de la SF où tout n’est qu’affaire de manipulation et inventivité lexicale. D’ailleurs, en trouvant une solution propre à la version française de Traveller, Mnémos n’aurait fait que suivre le (bon) exemple de Marc Miller. Car il semble bien que ce soit lui, comme tout auteur de SF qui se respecte, qui ait inventé ‘spinward’, ‘coreward’, et ‘rimward’ ; ces protologismes ne semblent pas avoir existé en anglais avant la parution du jeu.
Tout cela est aussi symptomatique de l’incapacité qu’ont beaucoup à imaginer le fantastique sans passer par l’anglais. C’est comme si le français ne permettait pas de rêver. Comme si les mondes de l’imaginaire ne pouvaient être stylés et exaltants que s’ils étaient anglophones ou décris et exprimés en anglais. Le résultat est qu’on colle trop à l’anglais, au point d’écrire n’importe quoi comme « Marches du Spin », ou qu’on écrit de l’anglais directement, sans passer par le français, comme pour Knight, Gods, Space Horror Stories, etc.
Et c’est pas comme si y avait pas de bons traducteurs en France. Y aurait la dame qui a reçu un prix de traduction pour son travail sur les bouquins ultra denses et lexicalement riches de Ada Palmer, par exemple. Et y aurait aussi, dans le domaine du jeu de rôle proprement dit, celles responsables de la version française de Mindjammer.
Alors si c’est bien ça que Mnémos propose, ben, j’achèterai pas non plus. Car ce qui est important dans ce genre de traduction, ce n’est pas la traduction des règles, bien sûr, mais la traduction, intelligente et intelligible, du langage qui décrit le monde lui-même. Et je devrais payer combien pour ça ?! Nan.
Ça se prononce « spinne », comme le spin de l’électron. ;-)
Pour le reste, je partage ton constat. Si je n’achète plus de traductions de JdR de l’anglais vers le français (ou prétendu tel), ce n’est pas seulement pour payer moins cher, avoir les bouquins plus tôt, et être sûr d’avoir toute la gamme… :-/
Et si j’ai besoin d’une V.F., je me fais mon lexique de traduction moi-même, comme pour Traveller justement avec la BDDI. OK, certains de mes choix ne sont pas forcément super satisfaisants, mais c’est toujours mieux que cette horreur…