(The Orville)
Série télévisée de SF très fortement inspirée par Star Trek
Season 1
(2017)
12 épisodes
Season 2
(2018/2019)
14 épisodes
Season 3
The Orville : New Horizons
(2022)
10 épisodes
C’est effectivement clairement une imitation de Star Trek, avec un humour qui tape pas mal en dessous de la ceinture, mais des intrigues qui tiennent debout (enfin, qui tiennent tout aussi debout que celles de Star Trek, évidemment).
Le capitaine Ed Mercer obtient enfin le commandement d’un vaisseau d’exploration de la Fédération, l’U.S.S. Orville, avec un équipage de 300 personnes. Il se voit affecter un nouvel officier en second qui n’est autre que son ex-femme, Kelly Grayson, dont il vient de divorcer de façon plutôt houleuse, ce qui bien évidemment ne l’enchante pas ; le sujet revient d’ailleurs fréquemment dans leurs relations. Notez que si Grayson est carrément d’aplomb, Mercer fait plutôt « rigolo », ce qui fait que les scènes où il a des réactions sérieuses créent dans les premiers épisodes une certaine dissonance chez le spectateur, qui a du mal à le considérer comme capable d’un tel comportement et s’attend à ce qu’il sorte une vanne ou fasse une gaffe qui viendrait tout gâcher (bref, il donne l’impression d’être le personnage comique (ou du moins, le personnage plus comique que les autres) de la série, et quand il est sérieux (ce qui arrive de plus en plus au fur et à mesure qu’on progresse dans la série et que celle-ci devient elle-même plus sérieuse) ça fait très bizarre).
Les autres personnages principaux sont comme dans la plupart des séries Star Trek les officiers de la passerelle : Bortus, le second officier, un Moclan (des ET qui sont tous mâles (ou presque)) ; Alara Kitan, la responsable de la sécurité, une jeune Xelayane (des ET qui sont extraordinairement forts) ; Gordon Malloy, le timonier (à Star Trek ils parlent de pilote), grand copain de Mercer et à l’humour grivois ; Claire Finn, la médecin, une mère célibataire qui élève seule ses deux garçons (dont un ado pas toujours facile à gérer) à bord ; Isaac, un spécialiste des technologies, émissaire (venu étudier les espèces de la Fédération) d’une espèce robotique raciste (les Kaylons) qui se croit supérieure aux êtres vivants (et dont les difficultés à comprendre certains aspects de la nature humaine rappellent nettement Data dans TNG) ; et John LaMarr, le second timonier, un type très intelligent mais qui cache bien son jeu sur ce point là (au moins au début ; ensuite il devient le nouvel ingénieur en chef).
Dans le troisième épisode de la deuxième season, Alara Kitan quitte l’Orville. Elle est remplacée par une autre Xelayane (plus âgée), Talla Keyali. Dans la troisième season, il y a une nouvelle personnage principale, la navigatrice Charly Burke.
Les ET sont généralement des humains avec des oreilles pointues, des fronts bosselés, des taches cutanées, des arêtes du nez bizarres et/ou une coloration inhabituelle. Pour les grands méchants (les Krill, puissants adversaires de la Fédération), le maquillage est un poil plus élaboré ; et même chose quand on commence à voir une plus grande variété d’ET dans la season 2 ; mais ça reste principalement des humanoïdes avec des têtes bizarres (à quelques exceptions près).
C’est extrêmement proche de Star Trek, ils ont même des synthétiseurs de matière et des holodecks (ici ça s’appelle un simulateur) : il ne manque pour ainsi dire que les téléporteurs (et comme dans la Fédération de Star Trek, on n’utilise plus de fric). Mais ça veut dire qu’on retrouve aussi des trucs qui me déplaisent : technologies un coup ultra-balèzes, la fois d’après ridiculement faibles, ET surpuissants, phénomènes physiques « magiques », ce genre de choses ; par chance, ils sont beaucoup moins fréquents que dans Star Trek…
Comme dans les séries Star Trek « classiques », les épisodes sont indépendants pour la plupart, même si les relations entre les personnages évoluent. Il est préférable de regarder dans l’ordre à partir de la fin de la deuxième season, pasque la situation « spatiopolitique » évolue.
Je ne savais pas trop à quoi m’attendre en regardant cette série. Je m’attendais probablement inconsciemment un peu à du Star Trek au rabais, mais ça n’est pas du tout le cas : évidemment, trente-six épisodes, ça n’a pas l’envergure de Star Trek, mais ceci mis à part ça tient largement la comparaison. Et la qualité d’ensemble est même meilleure que celle de la plupart des séries Star Trek.
Si l’on fait abstraction de l’humour potache et/ou grivois, ça pourrait être des épisodes de Star Trek farpaitement honorables, voire carrément bons pour certains (notez que certains épisodes exploitent des thèmes qu’on a déjà vu traités dans l’une ou l’autre des séries Star Trek, ce qui est probablement plus ou moins inévitable vu le volume conséquent de ces dernières). Et même avec l’humour potache et/ou grivois, ça aurait pu être une bonne série Star Trek dans la veine de Lower Decks. Surtout qu’ils ne se privent pas de traiter de thèmes sérieux. Ni de le faire sans recourir à un humour lourdingue. Notez aussi que l’humour potache et/ou grivois diminue fortement dans la seconde season, et encore plus dans la troisième (c’en serait presque décevant).
Peut on regarder The Orville quand on ne connait pas Star Trek ? Oui, bien sûr. Ça a beau être plus ou moins une parodie ou une imitation, c’est aussi une vraie série qui tient la route et se suffit à elle-même. Et même si ça y ressemble incontestablement, ce n’est pas du Star Trek, donc y a pas besoin de connaître déjà quelques centaines d’épisodes et une dizaine de films pour être capable de saisir toutes les subtilités du truc. Bref, c’est du Star Trek sans le poids de dix films et de près de mille épisodes de séries télé à respecter, mais avec l’expérience de ces dix films et près de mille épisodes de séries télé.