Lucifer’s Hammer
Larry Niven & Jerry Pournelle
Del Rey Books
copyright © 1977 by Larry Niven and Jerry Pournelle
ISBN 0-449-20813-3
629 pages
Roman de SF post-cataclysmique en anglais
Le roman, qui figurait dans la biblio d’Aftermath!, raconte le passage près de la Terre d’une comète récemment découverte. Tellement près de la Terre que celle-ci est prise dans la queue de l’astre, et que plusieurs gros morceaux viennent la frapper de plein fouet, avec des conséquences bien entendu cataclysmiques : les morceaux tombés dans les océans provoquent des tsunamis gigantesques (plusieurs centaines de pieds de haut). Comme les astronomes pensaient au départ que la comète (devenue le marteau de Lucifer du titre) ne ferait que frôler la Terre, peu de gens se sont préparés, et les conséquences sur l’humanité sont donc incommensurables : il n’y a plus d’État, les gens espèrent encore l’arrivée de secours qui ne viendront jamais puisqu’ils n’existent plus, les réserves de bouffe sont en grande partie détruites, et comme les impacts océaniques ont projeté d’immenses quantités de flotte en l’air, les pluies incessantes foutent en l’air (également) les récoltes à venir.
Et le bouquin a été écrit avant la publication de l’hypothèse d’Alvarez sur les effets de la météorite de Chicxulub : quelque part, le lecteur moderne peut trouver tous ces effets bien « gentillets ».
À part quelques passages, l’histoire se passe en Californie, près de Los Angeles. Il y a tout d’abord une partie qui précède le passage de la comète, dans laquelle l’évènement (qu’on croit sans danger, donc) fait l’actualité tandis que les gens vaquent à leurs activités normales, seuls quelques-uns se préparant à un hypothétique impact. Cette partie donne un peu l’impression de traîner en longueur pour le lecteur désireux d’entrer enfin dans le vif du sujet, même si elle permet de donner un peu d’épaisseur à certains personnages et n’est pas pénible à lire.
La deuxième partie décrit les effets de l’impact (tsunamis, pluies incessantes, activité sismique, et jusqu’à une guerre nucléaire entre l’Union soviétique et la Chine), puis les tentatives des survivants pour… continuer à survivre. J’ai trouvé ça plutôt pesant : si j’aime le post-cataclysmique, je n’ai pas d’attirance particulière pour le cataclysmique « tout court », qui aurait plutôt tendance à me rappeler ma propre vulnérabilité (et la vôtre aussi, pas la peine de faire les mariolles dans votre coin).
Enfin, on voit comment s’organise une communauté de survivants (dans un ranch de montagne bien équipé et ayant au moins partiellement anticipé l’effondrement de la civilisation, dans lequel vont se retrouver pas mal des personnages croisés dans la première partie (pour ceux qui ont survécu…)), et comment ils font face aux menaces qui les entourent, qui ne sont pas toutes liées à l’environnement
L’histoire s’arrête moins d’un an après l’impact de la comète : c’est donc du post-cataclysmique à très court terme.
On sent très clairement que les auteurs ont une foi inébranlable en les capacités de la science et de la technologie (et aussi un certain mépris envers ceux qui déjà à l’époque se préoccupaient des conséquences environnementales des activités humaines, comme par exemple la destruction de la couche d’ozone). Limite si la comète ne sera qu’un petit contretemps dans la marche de l’humanité (ou du moins, de la civilisation américaine) vers toujours plus de progrès.
Remarque : au départ Niven et Pournelle comptaient faire un seul roman à partir de leur idée de base d’impact cométaire, le faisant suivre d’une invasion extra-terrestre, mais ils ont finalement décidé d’écrire deux romans distincts et non liés, l’autre étant Footfall.
Au final, c’est un roman post-cataclysmique plutôt plaisant, malgré une mise en route un peu longue et une partie cataclysmique centrale relativement étouffante par moments.