Compte-rendu d’une partie de Traveller basée sur une version modifiée du scénario Zhodanian Brain paru dans The Traveller Chronicle n° 2
(le nom de la campagne est toujours provisoire…)
Après avoir récupéré (non sans difficulté) l’estafette En Fâcheuse Posture (matricule S001838-C) sur Nakege (Marches Directes / Joyau 1305) et avoir procédé aux réparations rendues nécessaires par son état déplorable, Damien Parker, Lonyi Yundis Barek, Lerbert Von Garthel et Quentin Williamson ont quitté la planète en héros, les bras chargés de spécialités culinaires locales (principalement à base de chou) et de pulls et bonnets faits main, offerts par des habitants reconnaissants venus leur souhaiter bon voyage. L’estafette monte en orbite, laissant derrière elle le mont Falakat et son panache de fumée. Nakege devient de plus en plus petite, et le moment du saut est venu. Après une semaine en huis-clos (qui est l’occasion pour Lonyi de voir enfin à quoi ressemble l’espace-saut, car elle n’avait jusqu’à présent voyagé qu’à bord de vaisseaux dont les hublots étaient obturés par des volets pendant la durée du saut), ils reviennent le 050-1105 dans le système de Joyau (Marches Directes / Joyau 1106) et ramènent l’appareil à la base du SIEI où il doit subir une révision complète et des réparations supplémentaires. L’état du vaisseau leur vaut dans un premier temps de sévères reproches, mais ils ont suffisamment d’éléments pour se dédouaner et incriminer les véritables responsables, à savoir le précédent équipage.
Les réparations étaient initialement prévues pour durer une semaine, mais vue l’ampleur des dégâts, ce n’est que le 067-1105 que les voyageurs peuvent regagner le bord. Le vaisseau a été réparé et son intérieur rafraîchi (à défaut d’être remis à neuf), ce qui n’était pas du luxe. L’armurerie a même été entièrement réapprovisionnée (mais l’aéromobile n’a pas été remplacée ; le seul véhicule planétaire embarqué à bord est donc la motograv personnelle de Lerbert). Le défaut qui fait qu’En Fâcheuse Posture tire légèrement sur bâbord n’a pas pu être corrigé, et le chef mécanicien ayant dirigé les réparations confie à Quentin que l’estafette, qui n’est vraiment plus de première jeunesse puisqu’elle a volé pour la première fois en 904 et qui a été bien maltraitée au cours de son existence, a largement fait son temps, qu’elle risque d’avoir de plus en plus de problèmes techniques à l’avenir, et qu’il faudra tôt ou tard que le SIEI songe à l’envoyer à la casse…
On rappelle également aux aventuriers que le vaisseau reste la propriété du SIEI, qu’il peut leur être retiré à tout moment… et qu’ils sont supposés en prendre mieux soin que leurs prédécesseurs.
Pendant les deux bonnes semaines qu’ont duré les réparations, les voyageurs ont comme convenu été logés aux frais du SIEI dans un hôtel confortable du spatioport orbital. Après en avoir longuement discuté entre-eux, ils ont décidé de confier Baxa, le loup de Tensher apprivoisé abandonné par leurs prédécesseurs avec le vaisseau, car le garder à bord aurait impliqué des contraintes (alimentation, déjections) et n’aurait pas été l’idéal pour la santé de l’animal, tant physique (il aurait fallu installer un système de contention pour lui éviter de nouveaux traumatismes en cas d’évolutions un peu « violentes » comme celles qui lui avaient déjà valu une fracture sur Nakege) que psychologique (garder un animal de cette taille enfermé dans un vaisseau petit et exigu n’est ni adapté à son bien-être ni propice à son épanouissement). Heureusement, les volontaires pour adopter l’animal ne manquent pas parmi le personnel de la base.
Voici nos amis enfin parés à partir vers de nouvelles aventures…
Le Saillant de Joyau risquant de rapidement devenir trop exigu pour eux, ils décident de le quitter, sans vraiment savoir où ils veulent aller précisément. Le Consulat zhodani semble exclu du fait des mauvaises relations qu’il entretient avec l’Imperium et des risques qu’une estafette de classe S en détachement du SIEI y soit considérée avec suspicion et son équipage pris pour des espions. Ils pensent donc partir en direction inverse, soit vers le sous-secteur frontalier de Regina (théâtre de plusieurs affrontements lors de la Quatrième Guerre Frontalière, dont la célèbre bataille des Deux soleils qui mit fin au conflit), soit vers l’Abysse de Lanth (où les disparitions de vaisseaux sont réputées être plus nombreuses qu’ailleurs), deux régions où ils espèrent pouvoir trouver des épaves spatiales en quantité suffisante pour gagner leur vie grâce à elles. Mais dans un premier temps, ce qui dictera leur itinéraire sera les occasions de se faire un peu d’argent en convoyant de petites cargaisons, ou des messages et paquets pour des particuliers.
Au départ de Joyau, il n’y a hélas pour eux pas de demande en la matière pour leur prochaine escale, Émeraude (Marches Directes / Joyau 1006) : des liaisons fréquentes existent entre les bases du SIEI dans le Saillant (sauf vers Nakege qui n’en a pas, mais les voyageurs ne comptent de toutes façons pas y retourner pour l’instant), et les transports commerciaux sont assurés par des compagnies privées telles que les Coursiers en Joyaux. Ils parviennent quand même à trouver quelques bricoles à acheminer à destination de Plaven (Marches Directes / Chronor 0807), et un peu plus pour Quar (Marches Directes / Chronor 0808).
Quentin met à profit son temps libre pendant les sauts pour bidouiller le robot-jouet qu’on lui a offert lors de son départ du SIEI. Il compte s’en servir comme relais pour communiquer à distance avec son robot mécanicien. Il réfléchit aussi à l’installation dans la soute d’un bras articulé permettant de manipuler des objets sans qu’il y ait besoin de faire une sortie extra-véhiculaire. Damien lui soumet plusieurs idées en la matière, mais pour imaginatives qu’elles soient, il n’est pas certain qu’elles soient réellement applicables…
En Fâcheuse Posture saute donc vers Émeraude, monde agricole de 11.300 km de diamètre pour seulement 500.000 habitants, avec une base d’entraînement du SIEI. L’Arrière-Pays, qui n’est que très lentement transformé en terres agricoles, est un sujet de tensions entre les colons défricheurs et les activistes du Chukniang qui s’opposent à leur extension. Les voyageurs décident de se rendre sur la planète elle-même pour respirer enfin sans filtre de l’air « naturel ». Ils en profitent pour remplir leur petite soute de spécialités gastronomiques locales, qu’ils espèrent revendre à profit plus loin. Pendant que Lonyi fait du tourisme dans la capitale Port-Émeraude, ses camarades se trouvent une plage déserte pour y buller.
Les voyageurs quittent ensuite l’Imperium pour se rendre à Plaven, monde qui en est devenu indépendant depuis 986 et la fin de la Troisième Guerre Frontalière. La planète, dont l’intense activité volcanique et la teneur atmosphérique en gaz soufrés leur rappellent Nakege, est en rotation synchrone avec son étoile, à laquelle elle présente donc toujours la même face. Le spatioport n’est qu’un terrain à peu près plat avec une simple balise de guidage. Les neuf mille habitants (appartenant pour la plupart à une annexe de l’université de Chronor (Marches Directes / Chronor 0304)) vivent dans la très venteuse zone crépusculaire qui sépare les deux hémisphères. La plupart des recherches menées le sont dans le domaine de la planétologie, mais un petit groupe tente de découvrir les causes de la disparition mystérieuse en 949 d’une colonie établie plusieurs siècles auparavant.
Lonyi livre les courriers et paquets directement à leurs destinataires, qui sont particulièrement sensibles au fait qu’elle s’adresse à eux en zdetl, bien qu’elle ait un accent. À la surprise de Lerbert, personne ne cherche à la recruter pour l’équipe universitaire de basket-ball…
Ni cargaison ni courrier n’étant en attente d’une livraison vers Quar, les aventuriers décident de ne pas s’attarder sur place, et après avoir fait le plein directement dans une des mers de la planète, En Fâcheuse Posture (dont les filtres à air, saturant peu à peu, commencent à laisser se répandre le caractéristique fumet de chaussette moisie si souvent humé à bord des vaisseaux de classe Sulieman) part en direction de sa prochaine escale.
Le système de Quar (quarante millions d’habitants), qui a lui aussi quitté l’Imperium en 986, a cependant conservé une présence de la Stellaire (prévue dans les clauses de l’armistice). C’est d’ailleurs un incident dans le système de Quar entre des vaisseaux militaires zhodani et impériaux qui avait déclenché en 1082 la Quatrième Guerre Frontalière. Depuis, l’Imperium travaille à étoffer ses forces sur place : une petite base stellaire (la seule du sous-secteur de Chronor) a été établie en 1083, et le système est en cours de fortification (pour faire en quelque sorte face à la base zhodanie de Narval (Marches Directes / Chronor 0805), système perdu par l’Imperium suite à l’armistice de 1084).
Pendant que Lonyi s’occupe de jouer les factrices et parvient à réaliser un bénéfice sur la vente des produits alimentaires apportés d’Émeraude, Lerbert se renseigne sur d’éventuelles disparitions récentes de vaisseaux dans le système, qui seraient autant d’épaves potentielles à inventer (le terme juridique impérial pour désigner leur découverte). Il ne trouve rien d’intéressant, mais suite à ses recherches, il est contacté par le colonel Razim Diallo, attaché militaire auprès du consul impérial Willis Huguenin, qui lui propose un travail qui devrait a priori être dans les cordes des voyageurs. Lerbert et Lonyi se rendent au consulat, une bâtisse cossue qui cherche manifestement à en mettre plein la vue par sa façade, pour en discuter.
Razim Diallo les reçoit dans son bureau et leur explique la situation : l’Imperium a établi (en toute légalité et avec l’aval du gouvernement de Quar) une installation militaire de recherches scientifiques sur Chisako, l’une des nombreuses lunes de Rahindo, l’unique géante gazeuse du système. Cette base n’a plus donné signe de vie depuis trois jours, et la balise qui avertissait les visiteurs potentiels de ne pas s’approcher du site a cessé d’émettre en même temps. Malheureusement, aucun vaisseau n’est pour l’instant disponible pour aller voir si tout va bien là-bas. L’attaché militaire voudrait qu’En Fâcheuse Posture se rende sur place pour déterminer l’origine du problème (dont il espère qu’il ne s’agit que d’une simple panne d’émetteur) et revienne lui faire un rapport. En échange, l’appareil sera ravitaillé en carburant, air, eau potable et nourriture, et les aventuriers recevront une prime de 10.000 Cr. Après s’être renseignés sur la nature des recherches menées sur place (elles concernent le domaine de l’informatique ; les détails étant classifiés, leur interlocuteur ne les connait pas et ne peut donc les renseigner plus précisément, mais il est au moins formel sur le fait qu’il ne s’agit pas d’un site de recherches biologiques), Lerbert et Lonyi acceptent et un contrat en bonne et due forme est établi. Le colonel Diallo leur confie un ordre de mission signé de sa main les autorisant à conduire une inspection des installations de recherches et un badge d’accès.
Lerbert pilote l’estafette jusqu’à Chisako, une lune dépourvue d’atmosphère sur laquelle la gravité est de 0,28 g. Le trajet dure trois jours, et la base se trouve bien à l’emplacement indiqué. Elle a la forme d’un dôme de neuf mètres sur treize environ, flanqué d’un mât de communications et d’un emplacement permettant à un vaisseau spatial de se poser. Le sas, qui ne se trouve pas du côté du terrain d’atterrissage, est suffisamment grand pour permettre à une aéromobile ou à un véhicule tout-terrain d’y entrer. Personne ne répond aux appels émis par le pilote, mais celui-ci constate lors de son approche qu’il est brièvement scanné depuis le site par un senseur actif.
Après avoir revêtu des combinaisons spatiales et s’être équipés d’armes à feu à vélocité réduite (qui risquent moins de percer une paroi derrière laquelle se trouverait le vide), les voyageurs quittent leur vaisseau et s’approchent du sas. Le badge d’accès fourni par Razim Diallo en ouvre sans difficulté la porte externe. Par les hublots de la porte interne, on peut voir une grande pièce avec un véhicule tout-terrain six places et huit roues motrices, du matériel d’excavation le long du mur gauche, des caisses et divers débris en vrac le long du mur droit, et quatre portes au fond, dont deux (une grande et une petite) semblent être des portes d’ascenseur. Le seul éclairage est celui, bien falot, des lampes de secours.
Les aventuriers font fonctionner le sas et pénètrent dans cette pièce. Les capteurs de leurs combinaisons leur indiquent que l’air est respirable et ne semble pas contaminé, ce qui leur permet d’ouvrir la visière de leurs casques. Ils procèdent à une fouille rapide des lieux. Tout a l’air normal (y compris le véhicule, dont le carnet de bord (informatique) indique que sa dernière utilisation remonte à huit jours), jusqu’à ce qu’ils découvrent le cadavre d’un homme dans la cabine du petit ascenseur. Selon son badge d’identification, il s’agit d’un dénommé Dieter Aller. Après l’avoir examiné, Damien conclut à une mort par exposition au vide, remontant à environ une semaine.
Les boutons de l’ascenseur montrent l’existence de huit niveaux souterrains. Ayant découvert des escaliers de secours derrière la porte de droite, les voyageurs choisissent d’utiliser ce moyen pour descendre. Lerbert passe en tête, suivi par Lonyi et Damien. Quentin ferme la marche.
Le premier sous-sol, dont la taille est à peu près la même que celle du dôme de surface, est principalement occupé par un grand entrepôt de stockage. Dans le bureau des magasiniers, Lonyi et Quentin parviennent à obtenir des informations en piratant le terminal informatique, en particulier la liste des personnes travaillant sur la base (au nombre de trente). Dans l’entrepôt lui-même, ils font deux découvertes macabres : d’abord, le cadavre d’une femme (Maulde Kigiisii (un nom prédestiné ?)) empalée contre le mur par la fourche d’un chariot élévateur ; puis celui d’un homme, Rickett Lombard, écrasé par une caisse de pièces détachées pour la génératrice électrique, tombée de l’étagère la plus haute. Lonyi manque d’ailleurs de subir un sort similaire, mais la faible gravité lui permet d’éviter la chute de la lourde caisse qui s’écrase près d’elle (comme elle avait sur elle le badge personnel de Lombard, Lerbert émet sans vraiment y croire l’hypothèse selon laquelle l’objet aurait attiré la caisse). Et aucun des quatre aventuriers n’a vu qui l’avait poussée…
Nos amis se mettent à filmer ce qu’ils découvrent avec leurs ordinateurs personnels, pour étayer le rapport qu’ils feront à leur employeur.
Poursuivant l’exploration des lieux vers les niveaux inférieurs, ils découvrent d’autres cadavres, tous tués de manière différente (mais toujours inventive). Ainsi, l’un des cuisiniers a t-il eu la tête plongée dans l’eau bouillante d’un cuiseur (désormais vide), tandis que son collègue a été enfermé dans la chambre froide négative, dont la poignée avait été bloquée en y coinçant un couteau.
Damien examine quelques-uns des corps : à chaque fois, il estime que le décès remonte à environ une semaine. Aucune trace du meurtrier n’est découverte, par contre (à moins que le directeur du projet, Mazuri Galishur, retrouvé assis à son bureau avec un couteau d’ornement planté dans son crâne par en dessous la mandibule, ne se soit suicidé après avoir commis les crimes).
Les aventuriers continuent prudemment leur progression, jusqu’à ce que Quentin sente son arme, en bandoulière dans son dos, bouger, puis tirer un coup de feu dans le plafond, qui ricoche en manquant de peu Damien qui descendait devant lui. Ce n’est bien entendu pas lui qui a appuyé sur la détente, et il n’y a personne d’autre qu’eux dans l’escalier… Par précaution, tous quatre décident de décharger leurs armes.
Deux des chambres sont inoccupées, mais en réalisant qu’il y en a trente-deux pour seulement trente personnes, les voyageurs décident que ça n’a rien d’anormal.
Au P.C. sécurité, où la sentinelle de faction s’est fait sauter la cervelle avec son pistolet de service, pourtant soigneusement rangé dans son étui, ils constatent en consultant les enregistrements des caméras de vidéosurveillance qu’on les a observés pas à pas dans leur descente, ce qui n’est possible que si quelqu’un a commandé manuellement la rotation des objectifs. Personne d’autre qu’eux n’apparait sur les vidéos qu’ils regardent.
En explorant le niveau -7 (celui des laboratoires, selon le plan des installations obtenu via un terminal informatique), qui compte son lot de cadavres, dont le médecin cloué au mur de l’infirmerie par un grand nombre de bistouris, comme s’il avait servi de cible pour un macabre jeu de fléchettes, ils découvrent en particulier un laboratoire (dont l’occupante gît sans autre lésion visible qu’une petite flaque de sang sortie de son oreille gauche) dont les appareils leur sont inconnus, semblant concerner à la fois la biologie et l’informatique. Mais c’est en ouvrant dans cette même pièce un sarcophage de cryogénie, sur lequel était posé, soigneusement plié, un uniforme de chef de groupe (grade équivalent à celui de lieutenant de vaisseau de deuxième classe dans la Stellaire) des forces stellaires zhodanies au nom de Detsprestebr, qu’ils commencent à deviner une explication aux évènements mystérieux qui se sont déroulés ici : car le sarcophage contient le corps d’un homme nu de grande taille, dont le crâne a été soigneusement décalotté et le cerveau retiré. Ils en déduisent donc que ce cerveau (certainement psionique si l’on en croit le nom figurant sur l’uniforme, puisque le suffixe -stebr indique qu’il appartient à la classe sociale des nobles, la plus élevée des trois classes de la société zhodanie) a été connecté à un système informatique. La réalisation du fait que l’Imperium mène des recherches dans le domaine psionique est un choc pour Lerbert, qui considérait que, les psis étant interdits, jamais au grand jamais les autorités ne s’intéresseraient au sujet.
Quant à Lonyi, ce genre de pratiques, probablement conduites sur un sujet loin d’être volontaire, heurte profondément son éthique. Elle se met à parler à voix haute en zdetl, espérant que le cerveau va l’entendre, et expliquant qu’ils sont des amis venus pour l’aider. Mais rien ne se produit en retour.
Poursuivant leur exploration de ce niveau, les voyageurs découvrent une porte verrouillée et que le badge confié à Lerbert, pas plus que celui récupéré sur le corps de Mazuri Galishur, ne parviennent à ouvrir. Présumant qu’un ordinateur relié au cerveau du Zhodani se trouve dans le local qu’elle ferme, ils décident de tenter de l’ouvrir de force, après être remontés chercher des haches et des barres à mine dans le dôme. Ils se refusent à descendre au niveau le plus bas (celui de la génératrice électrique), craignant ce qu’un psionique puissant et agressif (et manifestement imaginatif) pourrait leur y faire subir. La pression atmosphérique dans le couloir se met à brusquement baisser, puis Quentin, qui vient de frapper violemment la porte avec une barre à mine, ressent une violente migraine et perd connaissance. Damien et Lerbert prennent le relais : le premier est lui aussi pris de maux de tête, alors que le second ne ressent rien de particulier.
Pendant ce temps, Lonyi, qui continue à clamer qu’elle et ses compagnons sont venus pour aider la victime des expériences menées ici, est retournée vers le sarcophage dans l’intention d’y récupérer une bouteille d’azote liquide qui, vidée sur la porte, devrait permettre de la briser. Elle remarque alors que la porte du local d’en face (l’infirmerie) est en train de s’ouvrir. Elle referme aussitôt celle du laboratoire où elle se trouve, craignant d’être la prochaine cible des bistouris qui sont en train de se détacher du cadavre du médecin et se mettent doucement à flotter vers le corridor, pointés en direction des trois autres aventuriers (dont l’un est toujours inconscient). Lerbert et Damien s’empressent de se réfugier dans le local informatique qui fait face à la porte fermée. Le pilote tente de tirer Quentin à l’abri avec lui, mais son camarade, qui voulait l’aider, ne fait que le gêner, et ils ne parviennent pas à se mettre hors d’atteinte lorsque le vol de bistouris prend brusquement de la vitesse et fond sur le mécanicien. Lerbert fait un effort supplémentaire pour tirer ce dernier en arrière, et les quelques lames qui atteignent quand même leur cible ne se plantent que dans la semelle de ses chaussures.
Damien fait alors à Lerbert une proposition confuse dans laquelle il est question de revenir près de la porte pour lui faire jouer les passe-murailles ; mais ne comprenant pas où son camarade veut en venir, le pilote refuse.
Estimant avoir rempli leur part du contrat, et considérant que les risques encourus ne valent pas la peine qu’ils continuent à tenter d’ouvrir la fameuse porte et qu’un bon bombardement de la Stellaire réglera plus efficacement le problème que leurs efforts dérisoires, les voyageurs décident de quitter la base, désormais entièrement dépressurisée. Ils parviennent sans grande difficulté à regagner le dôme (où Quentin reprend connaissance, apparemment sans séquelle), mais la porte intérieure du sas reste à son tour hermétiquement close. Ils utilisent le véhicule tout-terrain pour forcer la sortie, Lerbert fonçant dessus en marche arrière, puis se dépêchent de regagner leur vaisseau et de décoller.
De retour sur Quar, Lerbert et Lonyi font leur rapport à Razim Diallo et lui remettent les enregistrements réalisés lors de leur exploration de la base et les badges nominatifs récupérés sur certains des corps. L’attaché militaire se montre choqué par ce que les aventuriers ont découvert sur la nature des expériences menées sur place, et leur promet que les choses n’en resteront pas là. Il leur demande de ne pas ébruiter l’affaire et leur verse les émoluments prévus, le contrat ayant bien été rempli.
N’est-ce pas un peu étrange qu’en 3 jours, aucun vaisseau d’une base stellaire n’ait été disponible, ou puisse être détourné de sa mission première, pour voler au secours d’une base scientifique qui pourrait être en détresse? >:) Razim Diallo en sait peut-être plus qu’il n’y paraît… ;)
Pas forcément : dérouter un vaisseau vers Chisako prend plusieurs jours et le trafic n’est pas intense dans le système. Sans compter qu’il ne voulait pas forcément envoyer le premier vaisseau venu.
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