Tour de France, tour d’assistance

J’ai pas la télé, ça fait plus de quinze ans que je ne me suis pas retrouvé sur l’accotement de la route du Tour, et la dernière fois que j’ai eu affaire à une course cycliste professionnelle, ce n’était pas en tant que spectateur, mais qu’individu rentrant crevé du boulot et contraint de prendre des petites routes de montagne pour pouvoir rentrer à la maison faire la sieste, l’itinéraire principal restant barré à la circulation longtemps après le passage des coureurs. Depuis les énormes affaires de dopage qui ont secoué le peloton professionnel dans les années ’90, et devant l’hypocrisie des acteurs et l’aveuglement volontaire des organisateurs, voire la complaisance du consultant de l’époque sur France Télévisions (dont ça m’a amené à me demander s’il carburait vraiment à l’eau claire lorsqu’il avait gagné le Tour), j’ai cessé de m’intéresser à ce sport gangrené par le fric et les pratiques « médicales » douteuses.

Mais je n’ai pas pu faire autrement qu’apprendre que l’étape d’hier devait se courir sans oreillette reliant les coureurs à leurs directeurs sportifs.

Je trouvais personnellement que c’était une bonne idée : au lieu que la course soit gérée par des types confortablement assis dans leur bagnole, ça laissait un peu les coureurs dans le flou (« un peu » seulement, car toute communication n’était probablement pas bloquée), ça les amenait à prendre certains « risques » de course pour la victoire d’étape ou le classement général, bref, ça redonnait un peu d’intérêt à l’épreuve.

Mais manifestement, la plupart des équipes ne l’entendaient pas de cette oreille (sans mauvais jeu de mots). Et, de façon surprenante, ce sont les mêmes équipes qui sont probablement les moins chargées, « médicalement » parlant, et qui ne se sont pas rebellées contre cette mesure.

Alors, dopage et oreillette, même combat ?

Je constate en tous cas qu’il est bien loin le temps héroïque où le Tour de France se gagnait à la force du mollet et au panache. Maintenant, les coureurs sont vraiment devenus des assistés. À quand l’ordinateur embarqué fixé au guidon, qui leur indiquera les difficultés de la route devant eux, les conditions météo, et calculera à quelle vitesse il leur faudra rouler pendant combien de temps pour rattraper les échappés devant eux ?

Et c’est pas comme ça qu’on va m’inciter à me réintéresser au cyclisme.

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