Drastic Resolutions

Comme je le craignais (tout en espérant me tromper), nous n’avons toujours pas de réseau au boulot. Notre nouvel opérateur et France Télégroins se renvoient la balle, c’est au tour du second d’intervenir, mais il faut tout d’abord qu’ils nous appellent pour prendre rendez-vous (ce serait bien plus simple si nous, on pouvait les appeler directement, mais non ; du coup, le rendez-vous n’est pas encore pris, et vu qu’en général, ils ne se pressent guère pour intervenir quand il s’agit d’abonnés qui ont eu la mauvaise idée de passer chez un de leurs concurrents, je nous prédit encore plusieurs semaines de panne ; ce qui n’est vraiment pas pratique, car à notre époque, tout passe par internet et la messagerie électronique).

Du coup, j’ai téléphoné à mon chef pour l’informer du fait que nous n’étions toujours pas joignables par les moyens usuels.

Et nous en avons profité pour aborder certains sujets importants ; au nombre desquels, le budget « personnels ».
Et là, la dernière idée lumineuse de la direction, puisqu’il faut absolument faire des économies sur ce plan (et qui dit économies, dit économies faites sur mon dos à moi (ou plutôt sur le dos collectif de mon équipe), ce que j’ai bien fait remarquer avant qu’il ne m’explique de quoi il s’agissait), c’est de faire sauter mes suppléants (pour ne plus avoir à les payer, du coup) et de me faire remplacer quand je suis absent par l’adjointe de mon chef.

Vous me direz, ce qui se passe quand je ne suis pas là, je m’en tape un peu ; ce qui n’est pas très éloigné de la réalité.
MAIS :

– l’adjointe en question, elle a déjà à l’occasion assuré mon intérim : et autant vous dire que ce que j’en ai entendu dire ensuite par mon équipe n’était pas flatteur. En gros, pour elle, assurer ma suppléance ça consiste à venir sur place, signer les papiers qu’on lui met sous le nez, et repartir. Faut pas compter sur elle pour aller sur le terrain, vérifier ce qu’on lui fait signer, et gérer d’éventuels problèmes de terrain.
À ce compte là, j’ai une bien meilleure idée pour faire des économies : il suffit de virer tous les cadres techniques (moi compris), et de les faire remplacer par l’adjointe en question. En une journée, elle aura bien le temps de faire la navette entre le siège et les sites déconcentrés ; et puis il doit bien y avoir un moyen de lui permettre de tout signer depuis son bureau, afin qu’elle n’ait besoin de se déplacer que pour aller en pause-clope ou en pause-café (activités qui, selon certaines personnes, constituent l’essentiel de sa journée de travail « normale »).

– dans l’état actuel des choses, je peux poser mes congés à peu près comme je veux : il y a toujours quelqu’un qui peut se rendre disponible pour me suppléer.
Si je dois me faire suppléer par l’adjointe de mon chef, ça va me faire profondément chier pour poser mes congés ; car bien entendu, je devrais faire en fonction de ses disponibilités, et elle ne me demandera pas quand je souhaite prendre mes vacances pour poser les siennes en conséquences. Déjà, pour cet été, ça coincerait. Et j’ai lourdement insisté là dessus, quoique sans doute insuffisamment à mon goût.

– et puis, bien franchement, ça me fait profondément chier vis-à-vis de mes suppléants qu’on les éjecte de cette façon là.

Alors quand mon chef m’a demandé si je m’étais déjà arrangé avec eux pour mes congés d’été, j’ai sans hésiter répondu par l’affirmative (alors que, si j’avais effectivement communiqué mes intentions, rien n’avait encore été fixé officiellement entre nous).
Et dans la foulée, j’ai appelé ma Suppléante pour la prévenir de ce qui lui pendait au nez.

Pasque même si c’était censé être semi-confidentiel, qu’est ce qu’il croit, le chef ? Que je vais couvrir des magouilles obscures au détriment d’une amitié de dix-sept ans ?
Faut pas rêver non plus. Ce genre de choses n’entre pas dans ma définition du secret professionnel.
Et comme j’ai tout intérêt à ce que l’actuel système de suppléances perdure, informer ceux qui partagent cet intérêt nous permettra peut-être de mieux contrer les manœuvres en cours.

Même si je crains fort qu’en haut lieu, la décision soit déjà prise.

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