Nomads of the Blue Planet

J’ai relu hier et aujourd’hui une bonne partie de l’Adventure 9 : Nomads of the World Ocean, publiée en 1983 pour Classic Traveller.
Je suis depuis toujours persuadé que les auteurs de Blue Planet ont été influencés par ce scénario. J’en veux pour preuve la liste des similitudes entre Poséidon (Blue Planet) et Bellérophon (Adventure 9) : dans les deux cas, on a :
– une planète océane ;
– un écosystème marin décrit avec quelques détails qui montrent que les auteurs ont une formation en biologie (l’Adventure 9 est signée des frères Keith, grâce à qui les ET de Traveller sont autre chose que les guys in funny/furry suits de Star Trek ou de Space Opera) ;
– d’énormes créatures marines (les daghadasis d’un côté, les greater whites de l’autre) ;
– deux catégories de colons, les uns vivant dans quelques villes, les autres en harmonie avec leur environnement naturel (mais sans pour autant avoir renoncé à la technologie moderne) ;
– des grosses boîtes qui viennent s’enrichir en pillant sans vergogne les ressources de la planète, sans se préoccuper des conséquences écologiques (ni d’ailleurs de la règlementation) ;
– une richesse majeure de nature pharmaceutique (le PDPT-bêta d’un côté, le long john de l’autre) ;
– un  conflit plus ou moins violent entre les grosses boîtes et la deuxième catégorie de colons ;
– et j’en oublie sûrement.
D’ailleurs, lors de cette relecture, j’en ai remarqué un supplémentaire que je n’avais pas relevé jusqu’à présent : comme Poséidon, Bellérophon est parcourue par de violentes tempêtes saisonnières. Tempêtes qui, étonnament, doivent quelque chose à une autre planète quant à elle totalement dépourvue d’eau libre : Arrakis : car elles sont qualifiées de tempêtes Coriolis (en V.O. : coriolis storms), une expression à ma connaissance inventée par Frank Herbert et ainsi définie dans le lexique de Dune :

Coriolis (tempête) : désigne toute tempête d’ordre majeur sur Arrakis où les vents, soufflant sur les plaines, voient leur force accrue par la révolution de la planète pour atteindre parfois 700 kilomètres/heure.

Comme quoi, les liens entre les créations de SF sont complexes…

Pour en revenir à la comparaison entre Poséidon et Bellérophon, il est à noter que, dans le même secteur que cette dernière (et pas très loin d’elle, d’ailleurs), se trouve une autre planète océane nommée Poséidon. Ce n’est bien entendu pas dans le système de Lambda Serpentis, et la coïncidence n’est pas extraordinaire quand on réfléchit aux noms dont on pourrait spontanément vouloir baptiser un monde entièrement couvert d’eau ; mais certains voudront peut-être en profiter pour tisser des passerelles supplémentaires entre les deux univers et recycler vers Traveller leur matos Blue Planet, ce qui se fera d’autant plus facilement qu’à ma connaissance, rien d’officiel n’a été décrit de la Poséidon de Traveller, à part la ligne de caractéristiques planétaires figurant dans le Supplement 10 : Solomani Rim (même Rim of Fire pour GURPS Traveller, qui n’est pas à proprement parler officiel, ne lui consacre que deux lignes de texte).

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