Parcourant mon Ground Vehicle Guide pour 2300 AD à la recherche d’un renseignement précis, je suis tombé par hasard sur une énième mutilation de notre belle langue par un anglophone persuadé de savoir l’employer, que je n’avais jusqu’à présent pas remarquée.
Les anglophones ont un nom pour désigner l’emploi de leur langue par des Asiatiques aussi maladroits : engrish. Et ils ne se gênent pas pour s’en moquer.
Je n’ai pas l’impression qu’il existe un terme pour les horreurs qu’ils font subir à la langue française (peut-être franglais, qui n’a pas tout à fait le même sens en anglais qu’en français ; mais dans notre langue, il n’y a apparemment rien pour l’instant). Pourtant, il y aurait largement de quoi dire (et j’en ai d’ailleurs déjà relevé plusieurs exemples sur cet écran, entre autres). On pourrait appeler ça frangliche… et je pourrais vous en parler longtemps. Même sans aborder le domaine ouvertement parodique.
Un détail qui me faisait toujours rire dans 2300 AD (mais je suis un public facile) était ces vaisseaux (ou était-ce des missiles ?) de type « Giscard ». Cela sonne assez plausible pourtant.
Mais les jeux où j’ai vu le plus de « frangliche » doivent être les jeux de superhéros, comme GURPS IST avec sa superhéroïne française « La Fusionne ».
Giscard, c’étaient des flingues, et c’était dans Traveller 2300. ;-)
Dans 2300 AD, quelqu’un avait dû leur faire une remarque, car ils avaient changé le nom en Guiscard (ce que je trouvais tout aussi incongru).
Pour le reste, les exemples ne manquent pas, hélas : j’ai souvent cité les noms des PNJ de certains scénars FGU (pour Flashing Blades : mademoiselle de Coquine, monsieur le Faquin ; pour P&G : le marquis d’Après-moi-le-Déluge (je cite de mémoire, ayant la flemme d’aller les sortir de ma ludothèque) ; mais le pire à mes yeux est pour l’instant Secrets of Morocco, pour CoC, dont j’avais d’ailleurs parlé sur cet écran.
J’ai lu un article dans le journal Japan Times (je ne retrouve plus la référence) sur un site web qui mettait en relation des bénévoles du monde entier pour se relire mutuellement – site créé, d’ailleurs, par un Japonais.
Donc tu envoyais ton petit texte, p.ex. en espagnol, sur le site, puis un internaute argentin p.ex. te le relisais et corrigeait, et en échange toi aussi tu relis un texte dans ta langue maternelle.
Les auteurs de Secrets of Morroco auraient été bien inspirés de connaître ce lien…