Googlebooks avait été présenté comme quelque chose d’extraordinaire, une chance unique pour tout un chacun d’accéder aux moindres recoins des rayons des bibliothèques du monde entier et de pouvoir consulter des ouvrages introuvables.
Ouais.
Sur le principe, je suis assez d’accord, c’est une bonne idée.
Mais sur la réalisation par contre, ça pèche, et plus qu’un peu.
Ainsi, on m’a récemment indiqué un ouvrage numérisé par Googlebooks et susceptible de m’intéresser.
Je vais voir, je télécharge le fichier, je commence à le feuilleter, c’est vrai que l’ouvrage a l’air intéressant. Trrrès intéressant.
Quel dommage que pas mal de pages aient leur texte systématiquement amputé de plus d’un centimètre de large côté reliure ! Ce qui rend l’ouvrage illisible en dehors des pages numérisées proprement.
Bref, du travail de sagouin.
Mais le problème, c’est qu’un jour, un conservateur de bibliothèque va faire l’inventaire de son fonds, le comparer avec celui proposé par Googlebooks, se rendre compte que ce titre précis y figure et décider de bazarder la version papier, à ses yeux obsolète, pour gagner de la place.
Et c’est comme ça qu’un jour, plus tard encore, on se rendra peut-être compte (si notre espèce survit suffisamment longtemps) qu’on a perdu des pans entiers de la littérature et du savoir humains, les croyant pourtant précieusement archivés pour toujours dans les méandres du réseau…
Don’t judge a book by its cover, disent les Anglais. Ils peuvent ajouter : Don’t judge Googlebooks by its catalog…
Heureusement en ce qui me concerne que l’ouvrage ancien en question a été réédité il y a quelques temps : je l’ai trouvé si intéressant que je viens de m’en commander un exemplaire papier…
Ton dernier paragraphe est intéressant. Le numérique ne remplacerait pas totalement le papier, pas plus que le cinéma et le théâtre n’ont étés remplacés par la télévision… le papier survivra! :)
Effectivement, en ce qui me concerne en tous cas, le numérique ne peut remplacer, ni le papier (dans le cas du bouquin évoqué dans le billet, je me disais en commençant le feuilletage, avant de tomber sur des pages vraiment sagouinées, que ce serait trop chiant à lire à l’écran et qu’il faudrait que je m’en procure une version papier), ni le disque (ce qui fait que je continue à chercher désespérément « en dur » un certain nombre de vieux albums que l’on peut sans difficulté trouver à l’œil sur internet, même sans chercher beaucoup ; et je ne te parle même pas des nouveautés…).
Le côté « objet » reste important (même si avoir la version numérique en plus de la version « en dur » a aussi certains avantages, et parcourir un *.pdf à grands coups de molette de souris n’aura jamais le même effet que feuilleter un bouquin.
Évidemment, si j’étais obligé de tout faire tenir dans 12 m², je ne verrais sans doute pas tout à fait les choses de la même manière… :-\
J’ai bien failli acheter un Kindle quand Amazon France a annoncé sa disponibilité. Justement pour des raisons de place (là, je suis en train de me séparer de bouquins pour pouvoir en placer des nouveaux). Avec le côté pratique d’avoir un dictionnaire english incorporé. Et en principe, un confort de lecture qu’on n’a pas sur un écran de PC ou d’une tablette couleurs « classique ».
Sauf que l’engin n’est vendu en Belgique que par amazon US, et que le prix grimpe de 25% dans l’aventure. Bref, j’ai laissé tomber (temporairement).
> (là, je suis en train de me séparer de bouquins pour pouvoir en placer des nouveaux)
Sauvage !
Euh… Tu te débarrasses de trucs intéressants ?