Comme tous les ans, faisons un rapide petit bilan rôludique de l’année qui s’achève.
La grosse nouveauté de l’année… n’intéressera finalement que moi. Après plus de seize ans à commander mes bouquins de JdR auprès de la même boutique, j’ai fini par me résigner à changer de crèmerie et à commander exclusivement sur des sites en ligne. La raison ? Plus moyen de se tenir correctement informé des nouveautés reçues par le magasin, et les sorties qui m’intéressaient commandées en quantité insuffisante pour qu’il en reste quand vient le moment de passer ma commande (c’est-à-dire quand j’ai accumulé suffisamment de choses à acheter pour bénéficier de la gratuité des frais de port). En gros, si j’avais voulu continuer à « bosser » avec eux, il aurait fallu que je leur téléphone à chaque fois, en leur faisant commander exprès les bouquins qui m’intéressent. Pas pratique du tout pour moi ; alors que par internet, en quelques clics c’est fait, c’est plus rapide, pas de coup de fil à donner, pas de chèque à envoyer… Je n’ai pas pris cette décision de gaieté de cœur, j’aurais préféré continuer à soutenir le « petit commerce » (je ne peux décemment pas parler de commerce de proximité quand le magasin se trouve à plusieurs centaines de kilomètres et quand je n’y ai jamais mis les pieds physiquement), mais voilà.
(ajoutons en outre que l’un de mes deux nouveaux fournisseurs est moins cher, ce qui, par ces temps de crise qui va en s’aggravant, devient un facteur de choix non négligeable)
Pour le reste :
La rubrique nécrologique aura été moins fournie que les années précédentes, puisque je n’y ai remarqué « que » les illustrateurs Jim Roslof (le 19 mars) et Doug Chaffee le (26 avril).
La crise est aussi passée par le secteur de l’édition rôludique, et plusieurs boîtes américaines majeures (White Wolf, Hero Games, Wizards of the Coast) ont annoncé des licenciements parfois surprenants (quoique le terme exact serait plutôt « inquiétants », sans doute…).
La crise chez WotC est d’ailleurs peut-être profonde, car tout porte à penser que le premier JdR en termes de vente, au moins aux États-Unis, n’est plus « D&D4 », mais Pathfinder, un développement de la précédente édition. C’est certainement la toute première fois qu'(A)D&D perd sa place de leader, et c’est à mon avis un sacré évènement (même si on n’a pas de moyen fiable de le confirmer et même s’il faut relativiser, car que ce soit « D&D4 » ou Pathfinder, ça reste du AD&D à la base).
Mongoose reste un poids lourd du marché du JdR, mais il a dû lâcher du lest en abandonnant sa licence RuneQuest / Glorantha (ce qui, vue la gueule globale des suppléments gloranthiens qu’ils ont pondu, gueule qui a sans doute contribué à me dégoûter de Glorantha, n’est pas forcément un mal), semble recentrer son activité sur des produits non rôludiques, et a très nettement ralenti en fin d’année son planning de sorties pour Rikki-Tikki-Traveller, en repoussant celles de plusieurs bouquins (dont la version RTT de 2300 AD). Et puis surtout, la qualité globale des suppléments de sa gamme RTT vire à l’exécrable : dans toutes les dernières parutions, je citerai comme exemples de ce que j’affirme Sword Worlds, et encore pire, Secrets of the Ancients version payante ; pas de bol, ce sont les deux plus récents que j’ai lus à ce jour, et ça ne me détend franchement pas pour l’avenir de la gamme. Pourtant, ils avaient sorti un peu plus tôt cette année Spinward Encounters, un fort bon recueil de scénarios (copyright Avenger / Comstar, il est vrai), Library Data, un recueil de… library data, hélas à un format réduit qui le rend parfois quelque peu malaisé à lire, et Starports, un bon supplément sur les spatioports…
Côté productions gratuites, ils ont arrêté leur zine Signs & Portents (qui devrait reprendre début 2012, et dont les archives sont toujours en ligne), mais ils ont commencé la publication d’une nouvelle campagne pour RTT, The Pirates of Drinax. J’ai donc un peu de remords à les enfoncer d’un côté pour l’absence de qualité de leurs bouquins payants, quand leur offre gratuite tendrait à prouver qu’ils ne méprisent pas tant que ça leur public…
Et puis, ils publient Legend (le successeur de Rikki-Tikki-RuneQuest) sous Open Content, ce qui devrait créer une dynamique de petits éditeurs autour du jeu (personnellement, ça ne va pas m’intéresser, mais il en faut pour tous les goûts).
Steve Jackson Games continue sur son modèle d’édition électronique pour GURPS. J’ai toutefois la confuse impression (que je n’ai pas vérifiée) qu’il y a eu moins de sorties cette année que l’année dernière, d’une part, mais aussi qu’il revient doucement vers le papier, en publiant non seulement un ou deux suppléments quasiment directement à ce format, mais également en sortant en boutique des *.pdf qui ont bien marché. Moi qui préfère manipuler un livre qu’un paquet de feuilles volantes, je ne peux que m’en réjouir ; surtout quand il s’agit de suppléments particulièrement bons comme Tactical Shooting (on a aussi eu droit cette année à un autre supplément *.pdf particulièrement bon, Cities on the Edge pour Transhuman Space, mais celui-ci n’a pas eu de version papier pour l’instant).
J’ai quand même la sale impression qu’ils préfèrent désormais, plutôt que de publier un gros supplément bien complet, sortir un supplément un peu moins gros avec des lacunes, et combler ces lacunes par une série de petits machins *.pdf. C’est le coup qu’ils nous ont fait pour Low-Tech (paru l’année dernière), qui a déjà eu droit à quatre petits frères, dont les deux plus récents sont parus cette année.
Avenger nous fait une nouvelle fois le coup des adieux à Traveller (ou du moins cette fois là, à l’OTU). Malheureusement, je crains que là, ce ne soit pour de vrai… Non seulement ils se sont mis à publier des choses non-OTU, mais Martin J. Dougherty s’est même commis avec l’éditeur Terra/Sol Games et son contexte (mauvais) du Twilight Sector… Et pourtant, je le maintiens, en Traveller, hors l’OTU, point de salut !
Spica Publishing par contre a fait un coup d’essai dans l’OTU avec Field Manual, qui s’est avéré le meilleur de ses suppléments pour l’instant (en tous cas, de ceux que j’ai lus, mais ça fait une bonne partie du total).
Pelgrane Press a renouvelé sa licence Dying Earth… J’aurais bien aimé que Margaret Weis Productions fasse de même avec sa licence Serenity expirée en début d’année, mais hélas, elle a préféré prendre une licence Marvel.
La mode vintage n’est toujours pas terminée, avec entre autres le retour de Fighting Fantasy, celui de Shatterzone, celui de Timemaster en impression à la demande, et celui (d’abord prévu pour cet automne mais repoussé à 2012) de 2300 AD, déjà évoqué. 2012 devrait également nous apporter un nouveau RuneQuest (gloranthien), un nouveau Metamorphosis Alpha, un nouveau Chivalry & Sorcery, et même un nouveau Land of the Rising Sun…
Il y a même eu cette année un supplément officiel pour MegaTraveller !
Et on parle d’un renouveau de Space 1889 (dont une version allemande est sortie ou va sortir, je n’ai pas suivi l’avancée des travaux).
On a aussi eu un nouveau supplément pour Aftermath! (et encore une fois, il n’est pas terrible).
Par contre, la troisième édition de Dark Conspiracy, qui aurait dû sortir l’été dernier, n’est toujours pas parue. Quand on voit la médiocrité des scénarios publiés jusqu’à présent par l’éditeur concerné, ce n’est pas forcément un mal…
Et même chose pour le renouveau d’E&D, brutalement interrompu (sans communication à ce sujet de la part de l’auteur du jeu) après deux suppléments en 2010 (dont un dont la qualité laissait franchement à désirer, l’autre n’étant qu’une réédition).
Et parallèlement à toute cette nostalgie, internet bourdonne de partout au sujet d’une cinquième édition d’AD&D qui serait en préparation (sans qu’aucune annonce officielle ne soit venue confirmer ou infirmer ces bruits).
En V.F…. je n’ai rien suivi de ce qui pouvait bien sortir.
J’ai l’impression que la traduction de Rikki-Tikki-Traveller est mort-née après le bouquin de base et deux suppléments (même pas OTU) : ce n’est encore pas cette fois qu’on pourra officiellement sillonner l’Imperium et ses voisins dans la langue de Guiserix (même si, tout doucement et de façon totalement non officielle, les extraits de la BDDI continuent de grossir peu à peu).
Le seul truc vaguement intéressant qui s’est passé en français cette année, c’est la énième nouvelle version de Casus Belli (la quatrième), qui, pour ce que j’ai pu en lire, me semble peut-être un peu plus intéressante que les deux précédentes ; je vais me la procurer pour voir, nous en parlerons mieux quand je l’aurai lue.