Voilà environ deux mois que j’ai dans ma bibliothèque le volumineux ouvrage de Shannon Appelcline sur l’histoire de l’industrie du JdR anglo-saxon, Designers & Dragons.
Voilà environ deux mois que je l’avais ouvert, que j’en avais commencé la lecture, et que je l’avais presque immédiatement reposé sur la desserte à côté de mon bureau, gonflé par la présence, dès le tout début de l’intro, de la classique mais très gonflante coquille qui consiste à écorcher en Wesley le nom de Dave Wesely (coquille accompagnée d’une autre moins habituelle, Meggary pour Dave Megarry).
Sur le dos de qui mettre cette grossière erreur, suffisante pour jeter le doute sur le sérieux des 440 pages suivantes ? Est elle due à l’auteur lui-même (auquel je ne connais pas de lettres de noblesse qui le rendraient plus qualifié qu’un autre pour écrire ce genre d’ouvrage) ? À un correcteur orthographique trop zélé ? À l’éditeur, tristement réputé pour le manque de qualité (ortho- et typographique en particulier) de ses bouquins de JdR, comme nous l’avons vu à plusieurs reprises ici-même au sujet de la gamme Rikki-Tikki-Traveller ? Impossible à déterminer pour le simple lecteur. Mais quoi qu’il en soit, ça m’avait à l’époque coupé net dans mon élan de lecture, malgré l’intérêt bien connu que je peux éprouver pour le sujet de l’Histoire du JdR.
Ce soir, ayant besoin de m’occuper l’esprit pendant quelques minutes, j’ai décidé de reprendre ma lecture là où je l’avais interrompue.
Arrivé sans encombre à la fin de l’introduction, j’allais m’arrêter pour vaquer à d’autres occupations, quand par acquit de conscience, j’ai tourné la page pour voir, car je savais devoir retrouver mention de Wesely au verso : j’allais donc pouvoir vérifier s’il s’agissait d’une coquille ou d’une erreur.
Eh bien, figurez vous que j’ai eu la déplaisante (demi-)surprise de constater qu’il y était fait mention d’un certain Wesley. Et plutôt deux fois qu’une, même ! (par contre, mon coup d’œil en diagonale n’a pas retrouvé trace de Dave Megarry, ou d’une éventuelle orthographe fantaisiste)
Et pourquoi pas Westley tant qu’on y est, comme le personnage de ce nom dans Princess Bride ?
Bref, j’ai à nouveau refermé le bouquin avec une pointe d’agacement. À ce prix là, et avec le battage qui a eu lieu à son sujet pendant les mois précédant sa sortie, on aurait été en droit d’avoir un ouvrage écrit par un auteur sérieux, bien documenté, et correctement relu. Ce qui n’est visiblement pas le cas.
Et si je continue à le lire au rythme de trois pages tous les deux mois, je ne suis pas près d’en voir le bout.
Mais j’attendrai de l’avoir fini pour très éventuellement vous le recommander.
Une chose est déjà sûre en tous cas à ce stade peu avancé de ma lecture : on ne tient pas là l’ouvrage qui rendra inutile toute velléité d’écrire un jour ma très hypothétique Histoire du JdR au XXe siècle.