Kro en résumé : Tigres Volants

Tigres Volants
Un jeu de rôle de science-fiction barré de la tête écrit par Stéphane « Alias » Gallay
Cet avis tient lieu de faire-part.
Édité par 2 dés sans faces, société coopérative
ISBN 2-9700314-3-4
2dsf0301
pas de copyright sur le bouquin, même pas l’année (2006), juste la mention Première impression
320 pages

JdR de science-fiction, tendance space opera moderne, cohérent mais ne se prenant pas au sérieuxTigres Volants est donc un JdR de space opera dont le contexte est situé dans le futur (fin du XXIIIème siècle ou début du XXIVème siècle pour la présente édition, la chronologie officielle s’arrêtant volontairement en 2300 et laissant carte blanche au déhemme (le MJ) au-delà de cette date). Dans le futur, mais pas dans notre futur : car l’Histoire de la Terre, bien que restant tout d’abord dans les grandes lignes semblable à celle que nous avons connue, diverge bien avant la Troisième Guerre Mondiale de 1989.
Outre les Terriens (qui sont récemment arrivés au sein de la civilisation interstellaire), on trouve quelques autres peuples, dont les Eyldar qui sont globalement des elfes dans l’espace. Il y a des tensions diplomatiques (et même des guerres) entre les différentes entités politiques (y compris entre les États terriens, la planète n’étant toujours pas unifiée), mais on ne trouve ici ni empire monolithique, ni méchants (et ni gentils) manichéens, ni grande guerre universelle ; tout ça permet de bien centrer le projecteur sur les agissements des PJ.
La technologie, assez classique pour ce genre de contextes, comprend des vaisseaux capables de voyager plus vite que la lumière et des armes à énergie ; et une informatique qui ne fait pas complètement dépassée.
Ah, et puis il y a des pouvoirs psioniques (et même du surnaturel, mais uniquement sur le papier : si son existence est mentionnée, il n’apparait jamais, ce qui ne me manque franchement pas du tout).

Par rapport à la version 2.1, cette nouvelle édition est mieux organisée, plus claire, sans doute aussi plus complète. Le texte contient toujours de l’humour, mais j’ai l’impression qu’il y en a un peu moins ; et qu’il y a aussi moins de références musicales (ce que j’ai trouvé vaguement dommage, mais tout le monde ne sera pas forcément du même avis).
Les règles sont différentes (mais comme je n’ai pas franchement de souvenirs du système de la V2, je ne m’étendrai pas sur le sujet). Elles m’ont paru plus dépouillées, plus lissées, moins complexes. C’est assez classique, création de persos par répartition de points et jets sous (avec 1D20).
Le scénar n’est pas le même que dans la V2.1, mais il n’est pas inédit pour autant, puisqu’on le trouvait déjà sur internet avec la version 3b7 du jeu. C’est un peu dommage.

Le trip « elfes de l’espace » me laisse complètement froid. J’ai aussi un peu de mal avec certains points de la géopolitique terrienne, mais comme on peut mettre ça sur le compte de l’Histoire parallèle, je passerai dessus. D’un autre côté, ce n’est pas pire (au contraire même sans doute) que la plupart des contextes de JdR qui sortent ces dernières années, auxquels je suis en général complètement rétif. Je pourrais envisager de (faire) jouer dans le contexte de Tigres Volants (du moins, si nous étions dans un univers parallèle où je jouerais suffisamment souvent pour pouvoir faire jouer tout ce que je regrette déjà de ne pas pouvoir faire jouer) : simplement, il y a des aspects du contexte que je n’utiliserais guère (mais c’est pareil pour tout contexte publié, je pense).

Le ton humoristique, ou en tous cas, pas sérieux, du texte (ce qui n’empêche pas le contexte d’être cohérent), est voulu et assumé ; ce ne sera pas forcément du goût de tout le monde.

J’en reste donc à mon opinion de départ qui date de la deuxième édition du jeu : Tigres Volants est un JdR qui méritait un succès plus important que le peu qu’il a connu, mais qui est arrivé au mauvais moment (un peu comme les JdR de Flamberge, tous les deux parus juste avant que leurs thèmes respectifs (le (plus ou moins) cyberpunk pour Les divisions de l’ombre, et les vampires pour Prédateurs) ne deviennent à la mode en JdR) : en 1990, il était peut-être encore un peu tôt pour qu’un JdR de SF « à contexte développé et typé » se vende ; et puis surtout, tout ce qui sortait en JdR de SF, et encore plus sur le marché francophone, le faisait étouffé par l’ombre écrasante de Star Wars (qui n’avait plus aucun concurrent en français, Empire Galactique était déjà mort à l’époque, la V.F. de Star Frontiers n’avait pas eu un suivi correct et était elle aussi morte depuis plusieurs années, et les autres (Alter Ego et consorts) n’avaient jamais décollé). Et en 2006, il était déjà trop tard pour qu’un JdR se vende.
Ceci dit, il n’était que justice que ce jeu finisse par connaître une édition commerciale digne de ce nom ; et comme il n’y avait plus de réel enjeu en termes de parts de marché, puisque le marché est désormais encore plus ridiculement réduit, cette édition a pu se faire sans se prendre au sérieux et perdre son ton quelque peu décalé sans lequel Tigres Volants ne serait plus tout à fait Tigres Volants.

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