Le train, un moyen de transport en commun sûr…

Enfin, ça, c’est la théorie.

La pratique, c’est qu’on a tout fait dans nos régions pour rendre le train vraiment pas pratique (horaires inadaptés aux besoins des personnes à transporter, suppression de lignes et arrachage de voies), donc provoquer la désaffection des usagers, donc prendre ce prétexte pour supprimer des trains et favoriser le tout à la route, beaucoup plus polluant.

Mais dans sa grande mansuétude, la SNCF a pensé aux usagers restés en rade sur le quai envahi d’herbes folles des petites gares de campagne désormais abandonnées, et a remplacé ses TER par des autocars estampillés TER. Ça pollue sans doute un peu plus qu’un TER, mais ça dépanne quand on n’a pas d’horaires trop contraignants à respecter.

Le problème, c’est que non seulement c’est beaucoup moins confortable qu’un train, non seulement on doit voyager avec ses bagages dans la soute (pas pratique quand on a quelque chose de fragile ou besoin de se servir de ce qu’on transporte pendant le trajet), non seulement c’est plus lent, mais c’est aussi beaucoup moins sûr. Le train, il est en principe tout seul sur sa voie ferrée ; l’autocar, il roule au milieu de la circulation, sur des routes qui souvent sont tortueuses et parfois pentues.
Vous me direz, si le chauffeur fait attention, s’il respecte le code de la route, même sur des routes de campagne il n’y a pas tant de risques que ça (au moins par temps sec à la belle saison ; sur chaussée mouillée, neige et/ou verglas, vous me permettrez, pour avoir employé ce moyen de transport aux temps lointains où j’étais militaire, d’être nettement plus circonspect).
Le problème, c’est que contrairement à ce que je m’imaginais naïvement jusqu’à présent, les chauffeurs d’autocars ne respectent pas forcément les limitations de vitesse. Tout à l’heure, j’en ai vu un s’engager devant moi à un carrefour, et alors que je calculais déjà à quel endroit j’allais pouvoir le doubler… je l’ai vu prendre de plus en plus d’avance sur moi. Y compris dans les côtes, où il aurait dû marquer le pas alors que bien lancé, je maintenais à peu près le 90 km/h règlementaire. Et j’ai fini par le perdre de vue, malgré une longue ligne droite de plusieurs kilomètres où j’espérais le voir encore loin devant. Et je me demande s’il n’avait pas le cul orné d’une série de plaques rondes indiquant entre autres que la vitesse sur route d’un tel véhicule est limitée à 80 km/h…
Bref, avoir eu la démonstration que prendre un autocar TER, c’est confier sa vie à un excité du volant, ça ne m’incite pas franchement à repenser mes déplacements.

Heureusement (ou pas), comme les autocars TER sont de mon expérience (qui commence à dater) généralement plutôt vides, en cas d’accident grave, contrairement à ce qui se passerait avec un autocar de tourisme plein jusqu’à la gueule, ça ne fera pas un drame national, qui aurait pourtant pu amener les décideurs à repenser la politique des transports en commun ruraux et à songer vaguement à relancer le rail.

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Une réponse à Le train, un moyen de transport en commun sûr…

  1. Rappar dit :

    Chéplusoù (en Bretagne?), la ligne rurale a été privatisée, et il y a un petit wagon autotracté type « micheline » qui passe 4 fois par jour. Et en fait c’est le Conseil Général qui possède les gares, gère la ligne et subventionne à fond.

    Donc, on ne peut pas demander à la SNCF de faire des bénefs en fonctionnant comme une entreprise privée; car l’aménagement du territoire, cela se paye…

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