Crimée châtiment

Publié le mars 18, 2014 par Imaginos

Sans prendre partie sur la nationalité « réelle » de la Crimée, l’impuissance actuelle de la diplomatie occidentale (ou plutôt, des diplomaties occidentales, car elles ne parlent pas d’une seule voix ni n’ont les mêmes intérêts) sur le sujet, et leur absence d’envie d’aller affronter les armes à la main l’ogre russe, m’amène à relativiser tout ce qu’on pouvait penser quand j’étais jeune des accords de Munich en 1938 ou de l’immobilisme militaire suite à la déclaration de guerre franco-britannique à l’Allemagne en 1939, entre autres.
J’ai souvent dit ces dernières années que la situation actuelle m’évoquait nettement les années trente, mais malgré la guerre en Géorgie en 2008, ce n’était pas à ces évènements que je pensais.

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9 réponses à Crimée châtiment

  1. rappar dit :
    mars 19, 2014 à 08:50

    Je me demande même si notre impuissance n’est pas encore plus grande qu’en 1938. Après tout, on se préparait alors à la guerre, en mettant les bouchées doubles, pour rattraper le retard avec l’Allemagne. Munich fut un moyen de gagner du temps. De nos jours, l’OTAN est inexistant… Au minimum, il devrait fixer des limites à l’expansionnisme russe, par exemple « pas touche aux régions orientales de l’Ukraine » ou « aux pays baltes », avec des manoeuvres militaires… On dirait bien que Poutine a réussi une blitzkrieg en ré-entrant le premier dans la guerre froide, et a surpris tout le monde qui n’était plus dans ce mode de pensée.

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  2. 賈尼 dit :
    mars 19, 2014 à 09:47

    Autant je perçois aussi une odeur nauséabonde « années trente » dans plusieurs pays, autant dans le cas précis de la Crimée je pense que c’est plutôt le XIXe siècle qui est à l’honneur, et Poutine ressemble davantage à un tsar qu’à un dictateur des années trente. Poutine a été démocratiquement élu (hélas), sa politique est soutenue avec enthousiasme par la plupart des Russes, et surtout il a le soutien indéfectible des mafieux et des oligarques. Je pense que des sanctions du type comptes saisis et interdiction d’aller à Courchevel ou dans les beaux quartiers de Londres auraient un effet immédiat car les oligarques cesseraient de soutenir Poutine. C’est bien beau d’agrandir le pays, mais la Côte d’Azur c’est quand même plus sympa que Eupatoria !

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    • Imaginos dit :
      mars 19, 2014 à 13:36

      En fait, je vois un parallèle entre la Géorgie et la Crimée, d’une part, les Sudètes et l’Anschluß, d’autre part.
      Hitler aussi était parvenu au pouvoir de façon démocratique…

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      • Alias dit :
        mars 19, 2014 à 14:07

        En tant qu’historien, je me méfie énormément de ce genre de comparaisons. Que ce soit au niveau de la situation russe ou de la situation mondiale, il n’y a pas vraiment de points communs entre la crise des Sudètes et ce qui se passe en Ukraine, autre que superficiels.

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        • Imaginos dit :
          mars 19, 2014 à 14:22

          Oui, il est évident que ma comparaison n’est que superficielle, et j’en suis bien conscient.

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        • Rappar dit :
          mars 20, 2014 à 17:06

          Moi j’avais compris que Imaginos comparait la Géorgie aux Sudètes d’un côté, et la Crimée à l’Anschluss – pas la Géorgie à l’Anschluss et l’Ukraine aux Sudètes ;)

          La Crimée à l’Anschluss, je le vois bien : les chars d’abord, puis le référendum bidon ensuite…

          @賈尼 : les oligarques, Poutine en envoie deux en Sibérie au petit déjeuner… Son pouvoir vient des masses populaires maintenant.

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  3. Phersu dit :
    mars 19, 2014 à 17:41

    Une autre différence avec Munich en 1938 est que la France avait un traité avec la République tchèque (les accords militaires de 1924-1925, contrairement au Royaume-Uni qui était plus flou, je crois), ce qui rend la négociation de la crise plus proche d’une trahison comme le disent les Tchèques.

    Dans le cas de l’Ukraine, il y a certes le memorandum de Budapest en 1994 qui dit que les USA, Royaume-Uni et la Russie s’engageaient sur les frontières de l’Ukraine.

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    • Imaginos dit :
      mars 19, 2014 à 18:48

      C’était la Tchécoslovaquie, à l’époque… ;-)
      Mais je le redis, ma comparaison n’est que superficielle. Si Poutine envahit la Pologne, par contre, je commencerai à trouver ça troublant…

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